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XIII. Sombre lumière
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Elle est longue la route. Tellement longue. Le temps passe, les jours s'alignent et pourtant on a l'impression qu'elles filent comme des étoiles filantes, rapide, libre, éphémères. Où en était-elle au juste? Qu'avait-elle accomplie cette étoile violette, qui filait à travers le temps, laissant des particules d'elle-même un peu partout, dans les vies, les histoires, dans les lieux qu'elle avait traversé.
Elle était chez elle, un endroit tenu secret, un antre, une forteresse, un nid. Cet endroit portait à présent fièrement tous ces adjectifs, car il remplissait bien toutes ces fonctions, et bien d'autres encore. Les dernières années avaient été rude pour la vautour, plumée remplie de rêve, d'utopie désillusionnées et qui pourtant s'accroche fermement. À ses convictions, à ses rêves, à sa seule soif qui fait brûler sa propre flamme. Elle reposait doucement dans un canapé. Sa jambe blessée reposait dans une atèle, un coussin loger en-dessous pour un peu plus de confort. Elle écumait le temps entre son deck et l'écran plasma qui crachait des séries sans doute trop insipides de Dreadflix. Confinée à un repos forcé. Elle avait déconné, elle en payait le prix....
Ma conscience l'observait en silence depuis plusieurs minutes, me toisant, debout au centre du salon, les bras sous la poitrine, la mine rembrunit. Prête. Je l'ignorais sciemment. Je connaissais par coeur le tirade qu'elle s'apprêtait à déclamer. Ce n'était pas la première fois, et ce ne serait certainement pas la dernière.
Tu aurais dû le remettre à sa place.
Je restai silencieuse. Je savais qui était ce " il " dont elle parlait. Elle se renfrogna davantage devant mon manque de réaction.
Putain! Défends toi! Il avait aucune raison de te parler sur ce ton. Il n'avait pas son mot à dire, point barre! Quand est-ce que tu vas lui mettre ses vérités sous le nez? hm?
Je me détournai un instant de ma contemplation de cette série vide d'intérêt pour porter mes azurs sur ma propre conscience. Elle avait raison. Je le savais. Mais je n'avais pas la force, pas en ce moment de m'occuper de lui.
Je n'ai pas d'énergie à perdre à répliquer à ce genre de personne.fis-je sérieusement. Y'a des choses plus importantes que lui, comme élever ma fille, guérir, m'améliorer. S'il veut jouer à faire la leçon à d'autre, il jouera seul.
Ma conscience soupire. Découragée, je le sais. Voilà maintenant des années que je tente de me construire, de ne plus être qu'une ombre. Plusieurs années que je tente de me défaire de cette étiquette insidieuse qu'il m'a attribuée." Victime". Pour le moment je devais penser à guérir, à pouvoir reprendre les entraînements de ma fille, une magnifique Gnoll. Je gronde un instant, oui j'ai de la rancoeur envers lui. Et elle enfle de jour en jour. Le silence revient, mes idées s'étale dans mon esprit, tentant de se lier entre elles comme une longue toile de fils argentins. Où j'en suis? J'ai arrêté de compter sur les autres... j'ai arrêté d'attendre. Je marche, je tombe, je me relève et surtout... je ne suis pas faible.
Tu es forte Nau', très forte.
Ces mots m'accompagnent, je n'ai pas toujours raison, je ne réussi pas toujours. Mais j'essaie, sans reculer. Et cette fois, je ne reculerai devant rien. Je ressens alors l'arrivée d'un message capté, analysé comme une évidence qui s'impose de plein fouet à mon esprit. Un message qui me glace le sang. Ma conscience fronce, impatiente. Elle connait comme moi son contenu.
C'est quoi encore ces conneries bordel?!fait-elle, indignée Ce sera quoi la prochaine fois hein? Respirer le même air va justifier ça?
Je gronde, mécontente, en colère. Pendant un instant j'envisage la possibilité d'une mauvaise blague, possibilité que je rejette aussitôt, brutalement, la renvoyant à Nexus. Non, elle ne me ferait jamais une blague aussi tordue. Les leds violets de mon Conex s'illuminent en quête de réponses. Je jure entre les dents au fil de messages. J'en envoie un, ultime, incisif, espérant une réponse franche avant de péter un dernier plomb.
Je suis forte... mais faut arrêter de me prendre pour une conne.
Cette fois, l'ombre ne resterait pas cachée très longtemps.
Informations sur l'article
📖Vita Vulturis
24 Mai 2019
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◊ Commentaires
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Alexf (56☆) Le 31 Mai 2019
et apres, la nuit! Sombre! froide! glaciale!
En attendant la lumiere et la resurection.