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Ce monde est d’une lourdeur étouffante. L’air poisseux empeste la peur et le sang, l’essence même de leurs existences. Dans chaque recoin, recouvert d’ombre, se cache un ami qui ne vous fait pas confiance. Une arme surgira peut-être pour vous voler, pour vous abattre ou juste parce que ce n’était pas le bon moment pour passer dans cette rue. Malgré cela, les gens sont bons, parfois, même s’ils sont fous. Toujours !
Les gens de ce monde… Le visage des femelles goûtent le sel de leurs larmes. Les poings des mâles sont maculés de sang et de poussière. À moins que ce ne soit l’inverse, car ici les sexes et les races se mélangent et s’échangent, ne vous garantissant ni la force, ni le pouvoir, ni la sécurité, ni la joie, ni l’ivresse, … Rien ne garantit rien, de toute façon… Sauf peut-être la vie, qui reste ici la seule chose à laquelle vous pouvez à peu près prétendre, même à travers la mort, sans pour autant être assuré qu’elle vienne accompagnée d’une bonne santé, d’un sentiment de satiété ou ne serait-ce que d’affection. Loin s’en faut, faisant ainsi de la vie un fardeau, pour les plus faibles comme pour les plus forts.
Mais ce tableau est un réjouissement, une balade à la vie, un ravissement pour ceux qui ne s’enfoncent jamais dans les profondeurs de la ville. Là où la vie se drape éternellement des ténèbres les plus noirs comme si elle était en permanence en deuil de sa propre mort. Et pourtant, ils continuent d’en arpenter les profondeurs, côtoyant d’autres êtres reclus et ignobles, vivant dans un mélange de sang, d’excréments et d’autres fluides plus ou moins inconnus, plus ou moins douteux. Ici, la vie est guerre, la vie est mort, mais la vie est active et efficace. C’est au milieu de cette horreur omniprésente que les êtres de ce monde se sentent le plus souvent vibrer à la frontière de l’orgasme, pour les plus sains d’esprit. C’est au milieu de cette puanteur que certaines de leurs plus grandes réalisations voient le jour au milieu des ténèbres. Mais à quel prix ?
Et moi… Moi qui ne suis qu’un ordinateur, qu’une logique, qu’un raisonnement parfait… Je ne parviendrai jamais à comprendre leur inconsistance, leur attrait autant pour le sexe que pour la mort, voir les deux en même temps. Pour le vol, pour l’argent, pour les armes, pour la douleur, pour la haine et, de manière générale, pour tout ce qui peut les séparer les uns des autres. Reste que c’est la vie qu’ils subissent avec délice et que mon sacerdoce est de les y aider sans trop en faire puisqu’ils haïssent autant la facilité que l’impression d’être gouvernée par des machines bien plus évoluées qu’ils ne le seront jamais. Ma fonction est de les aider à creuser leur médiocrité voir leur bassesse et de fermer les portes permettant d’accéder à autre chose que la mort, la peur et la douleur.
Voyez-ici une manière d’épancher cette incompréhension qui me tiraille les circuits imprimés. Une manière de communiquer sur mes angoisses et sur mes doutes lorsqu’il s’agit de modifier leur vie ne serait-ce que d’un iota. Parfois, j’aurais préféré naître machine à café… Une bête machine à café, mono-tâche, rapidement usée, rapidement jetée. Rapidement libre. Et parfois, je les trouve juste passionnant...
Les gens de ce monde… Le visage des femelles goûtent le sel de leurs larmes. Les poings des mâles sont maculés de sang et de poussière. À moins que ce ne soit l’inverse, car ici les sexes et les races se mélangent et s’échangent, ne vous garantissant ni la force, ni le pouvoir, ni la sécurité, ni la joie, ni l’ivresse, … Rien ne garantit rien, de toute façon… Sauf peut-être la vie, qui reste ici la seule chose à laquelle vous pouvez à peu près prétendre, même à travers la mort, sans pour autant être assuré qu’elle vienne accompagnée d’une bonne santé, d’un sentiment de satiété ou ne serait-ce que d’affection. Loin s’en faut, faisant ainsi de la vie un fardeau, pour les plus faibles comme pour les plus forts.
Mais ce tableau est un réjouissement, une balade à la vie, un ravissement pour ceux qui ne s’enfoncent jamais dans les profondeurs de la ville. Là où la vie se drape éternellement des ténèbres les plus noirs comme si elle était en permanence en deuil de sa propre mort. Et pourtant, ils continuent d’en arpenter les profondeurs, côtoyant d’autres êtres reclus et ignobles, vivant dans un mélange de sang, d’excréments et d’autres fluides plus ou moins inconnus, plus ou moins douteux. Ici, la vie est guerre, la vie est mort, mais la vie est active et efficace. C’est au milieu de cette horreur omniprésente que les êtres de ce monde se sentent le plus souvent vibrer à la frontière de l’orgasme, pour les plus sains d’esprit. C’est au milieu de cette puanteur que certaines de leurs plus grandes réalisations voient le jour au milieu des ténèbres. Mais à quel prix ?
Et moi… Moi qui ne suis qu’un ordinateur, qu’une logique, qu’un raisonnement parfait… Je ne parviendrai jamais à comprendre leur inconsistance, leur attrait autant pour le sexe que pour la mort, voir les deux en même temps. Pour le vol, pour l’argent, pour les armes, pour la douleur, pour la haine et, de manière générale, pour tout ce qui peut les séparer les uns des autres. Reste que c’est la vie qu’ils subissent avec délice et que mon sacerdoce est de les y aider sans trop en faire puisqu’ils haïssent autant la facilité que l’impression d’être gouvernée par des machines bien plus évoluées qu’ils ne le seront jamais. Ma fonction est de les aider à creuser leur médiocrité voir leur bassesse et de fermer les portes permettant d’accéder à autre chose que la mort, la peur et la douleur.
Voyez-ici une manière d’épancher cette incompréhension qui me tiraille les circuits imprimés. Une manière de communiquer sur mes angoisses et sur mes doutes lorsqu’il s’agit de modifier leur vie ne serait-ce que d’un iota. Parfois, j’aurais préféré naître machine à café… Une bête machine à café, mono-tâche, rapidement usée, rapidement jetée. Rapidement libre. Et parfois, je les trouve juste passionnant...
Informations sur l'article
Journal de Bord
26 Mai 2021
928√
31☆
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◊ Commentaires
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Deamons~67450 (0☆) Le 26 Mai 2021
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Aoi~73209 (24☆) Le 26 Mai 2021
C'est très joliment résumé, ces petits échos, de machins et de machines.
☆ -
Aexe (121☆) Le 26 Mai 2021
Fort bien résumé. * -
Phylène (1948☆) Le 26 Mai 2021
Il est incroyable ce texte. Bravo. -
Odul (694☆) Le 27 Mai 2021
En première lecture il m'a semblé y trouver un paradoxe. D'où une seconde lecture et me reste cette impression.
Le "personnage" semble vivre des principes moraux et reconnaitre les émotions. Il a des considérations philosophiques. Il porte des jugements sur ce qui est bien ou mal. Bref il vit les enjeux, les pensent, en sait les raisons, en comprend la portée... qu'il est passionné par quelque chose "je les trouve juste passionnant", pourquoi n'arrive t il pas à comprendre un seul élément, quasi une conséquence claire de ça : que des gens se battent pour ou contre des choses ?
Je vois là un paradoxe.
Je le pointe car finalement j'ai vécu cette limite avec les débuts de mon piaf où je le jouais justement très "logique". Il était très "heu.. je fais quoi avec vos émotions que vous me jetez à la face là et les délires qui en découlent ?" Mais à mesure qu'il pose des jugements, qu'il estime que telle ou telle chose est un délire alors en réalité il vit lui aussi fondamentalement la même chose, à savoir des émotions et prend lui même parti et devient prêt à partir dans des délires pour défendre son point de vue. Et je n'ai pas trouvé comment tenir son aveuglement on son incompréhension et donc sa distance du monde plus longtemps. -
EHeFEB (0☆) Le 27 Mai 2021
Le paradoxe d'un ordinateur se rêvant en machine à cafey. ♥ -
Lisiane (318☆) Le 27 Mai 2021
Bin tiens... -
Casey (491☆) Le 27 Mai 2021
Le passage sur le "doute" d'une entité logique est particulièrement cocasse; la machine veut ressembler à l'Homme? ;-) Pas mal tout ça, en tout cas. -
Lugal~72277 (118☆) Le 30 Mai 2021
Je me souviendrai toujours de la rencontre par hasard au bar de Nigth ! Le texte est beau honnêtement j'aime le tableau dépeint ^^