EDC de Milly~62677

Cher journal,

je ne sais pas réellement par où commencer, mais je ressens le besoin de poser mes sentiments sur un papier. Lorsque je suis sortie de ma cuve de maturation, un homme m'a contacté et m'a proposé un travail pour commencer à construire ma vie. Je l'ai rapidement rejoint à l'endroit qu'il m'a indiqué sans même trop réfléchir à ce qui pourrait m'arriver, le mal de tête m'empêchait d'avoir un raisonnement clair.

Devant moi se tenait un homme grand, plutôt âgé, aux épaules très larges et armé jusqu'aux dents. Au départ, je n'ai pas osé le détailler, il était beaucoup trop intimidant. Je parlais avec lui regardant le sol et les vitrines d'exposition, je tournais sept fois la langue dans ma bouche avant de lui répondre par peur de sortir une grosse connerie. Mais après quelques minutes de discussion, je me suis laissé tenté et j'ai levé mon regard vers le sien. A ce moment là, je suis restée bouche bée, ma langue s'est déconnectée de mon cerveau et j'ai commencée à lui répondre machinalement. J'étais obnubilée par ses yeux jaunes brillants, j'étais tellement plongée dans ceux-ci que je n'ai aucune idée de ce qu'il me disait. Je suis sortie de ma pseudo hypnose lorsque je me suis rendue compte que j'étais entrain de le suivre dans la rue.

Le trajet ne fut pas long mais je ne savais pas où on était jusqu'à ce qu'il dise "Bienvenu chez moi", et là je venais de réalisé que j'ai accepté d'habiter chez cette brute. Je voulais me coller une grosse gifle, mais je m'obligeais à rester souriante et aimable. Il s'est rapidement endormi sur le canapé, je suis restée à côté de lui à réfléchir jusqu'à m'plonger dans un sommeil profond à ses côtés. En dépit de sa posture qui semblait violente, je me sentais pas en danger.

Les jours suivants je les ai passé avec lui à courir partout dans la ville à sa découverte. Mais ce que j'ai découvert surtout c'est un homme mystérieux et rempli de tendresse, loin de l'image de la brute, qu'il veut se donner. Il commençait à sourire beaucoup, pour mon plus grand bonheur. Une certaine complicité inexplicable s'est installée entre nous. Un soir quand il a sombré dans le pays des rêves, je me suis assise sur le rebord de la fenêtre et je l'ai contemplé dormir pendant plusieurs cycles. Dans ma tête et dans mon cœur c'était le bordel, je ne savais pas ce que je ressentais et encore moins ce que je voulais, mais je me sentais bien. Vraiment bien.

Les journées continuaient de défiler, et lui devenait de plus en plus charmeur. Mes sentiments pour lui ont commencé à croître rapidement, et je n'avais aucun moyen de les contrôler. Dans un moment de rigolade, nos lèvres se sont croisées et j'ai senti un baiser. Je pense que c'était le baiser de la délivrance, je me suis sentie soulagée que ces sentiments ne soient pas à sens unique.

Maintenant quand je regarde en arrière et quand je repense à tout se temps passé à ses côtés, je peux dire que je suis totalement amoureuse et que je l'aime éperdument. En fait, c'est beaucoup plus fort que ça. Mais je n'ai pas les mots pour le décrire, il n'y a pas de mots pour ces sentiments là.

*Milly tourne la page du journal et scotch au dos une photo. La photo semble avoir été prise par une caméra de surveillance, sur le pas de porte dans le smog. Elle regarde la photo quelques instants puis referme le journal esquissant un sourire.*