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EDC de Medea

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VI. L'oeil du cyclone

VI. L'oeil du cyclone


La poussière se soulève sous les pas réguliers de ses bottes tandis qu'elle se faufile dans les ruelles, un objet cérémonieusement enveloppé dans un drap ayant connu un blanc bien plus éclatant.
Quelques regards de glaneurs s'attardent sur elle. Désormais, les gens répondaient à ses annonces pour savoir si cela était vrai. Pour voir le tazer en action, se piquant de curiosité pour ses activités, chacun grattant, espérant avoir un bout de réponse juste pour eux.
Indigne de savoir.
La veille fut rude. Une dizaine de candidats s'étaient présentés et elle devait rattraper son retard cryogénique. Le tazer ne cessa de chauffer dans le creux de sa main gantée, s'allumant sans cesse tandis que les même mots rituels étaient prononcés, encore et encore, face à ses différentes victimes d'un soir s’enchaînant, persuadées d'avoir eu la chance d'être sélectionnées, elles, et elles seules.
 
~ ~ ~
«Que vois-tu ? »

Des remerciements. Des questions. Toujours le même schéma. Oui, participez et je vous répondrais. Simple jeu. Lubie de vieille citoyenne. Travail. Scientifique. Ennui.
A la lueur des bougies, un vautour lui murmurait en fin de soirée. L'inutilité de son comportement. L'air mystérieux qu'elle donnait à ses activités n'était qu'un drap de peur revêtu pour ne pas avoir à affronter la vacuité de sa propre existence.
Bile rageuse. Son égo d’antan ne cessant d'enfler au gré de ses mots susurrés et pourtant. Elle acquiesça, purement et simplement. La Cognitae lui demandait d'avoir l'air insignifiante. Quoi de mieux qu'une excuse directement créer par l'un de leurs cobayes pouvant se targuer d'avoir toucher juste.
Toutefois, elle fut bien piquée. Piquée des formulations de phrases. Piquée par un souvenir gastronomique errant sur un fil de discussion sur son communicateur. 
Serrant contre elle l'objet emballé, elle se dirigea vers le cratère, la mort dans l'âme, renaudant tout bas d'anciens souvenirs.
De ceux d'un Ancien de la ville, à l'élocution constante et à l'esprit fatigué. D'un de ceux ayant façonné une génération entière dont elle était désormais l'unique prétendante, elle et les éventuels résidus d'une IA probablement hors fonction aujourd'hui. Sur son trajet, les bâtiments se font bien plus rare, un immense terrain vague se dégageant à l'horizon.
« On peut y jeter ce qu'on veux ? »

« Oui. Mais il apprécie les objets de valeurs. Tant financier qu'émotionnel.»
~ ~ ~
Il lui aurait sûrement rit au nez aujourd'hui en connaissant ses projets. La faisant changer d'avis en un claquement de doigt avant de se resservir un verre, riant de bon cœur en passant rapidement à autre chose, à un autre plan pour se faire quelques crédits. 
Ses gants déballent le drap avec précaution, presque religieusement, dévoilant le canon long d'une arme n'ayant jamais servi. D'une arme donnée et sûrement oubliée par son premier propriétaire. Arme qu'elle avait gardée comme un fétiche. De ceux qu'on garde à portée d’œil pour reprendre des forces lors des coups durs. De ceux qu'on touche machinalement sans trop y penser.
« Est- ce que ... Je peux rester dans votre entourage ... s'il vous plaît ?»  

Un éternel cycle. Un éternel renouveau. Les anciens prenant les plus jeunes sous leurs ailes pour combler ce je ne sais quoi. Jusqu'à ce que ces derniers se retrouvent adossé derrière une porte dans le hall d'un bâtiment légendaire pour certains criminels. De l'autre côté, des hurlements d'une immense douleur et une lueur bleuâtre se chevauchent de l’entrebâillement jusqu'à elle, se tenant la tête entre ses mains de l'autre côté, pleurant comme elle n'avait jamais pleurer en entendant son mentor hurler de douleur sous la brûlure d'un feu farin réduisant à néant l'étroit appartement.
Elle y était retournée bien après quand elle commençait à douter. A douter de sa propre existence. Le silence lugubre accompagnant les ruines fut une piqûre bien plus sinistre que ses pleurs et ces hurlements, la laissant aussi seule que démunie face à la vacuité de son clone.
« Et si vous aviez tort ? »

« Cela voudrait dire que ma vie entière ne fut qu'un mensonge et cela, je m'y refuse. »
~ ~ ~
Arrivée au bord de l'immense cratère, sa main gauche vint en renfort aux pans de sa blouse fouettés par un vent smogueux libéré des bâtiments Dreadcastiens l'étouffant habituellement.
Le linge s'envola, oscillant dans les airs, ballotté malgré lui par des événements indépendant de sa volonté jusqu'à disparaître de vue. L'arme brilla au reflet d'un lampadaire lointain, la crosse enveloppée avec précaution dans un bandage de mauvaise qualité semblant l’enserrer depuis des années, des morceaux de tissu s'effilochant par endroit.
D'un mouvement ample de bras, l'arme s'envola en cloche jusqu'à disparaître dans les profondeurs du cratère dont elle se détourna, son masque occultant toute émotion visuelle, filant s'enfouir dans le creux sombre des ruelles de la ville.
« A la dérive à la marée, nous nous dirigeons vers l'oeil du cyclone désormais Medea. »

« Qu'allons-nous y trouver ? »

« Juste ce que tu désirais ma chère. Juste ce que tu désirais. »


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Contenu HRP.

◊ Commentaires

  • Janus~51367 (90☆) Le 17 Août 2018
    Je te sens nostalgique, toi.

  • Zartam (916☆) Le 17 Août 2018

    Ah je me disais bien que ton avatar me disais quelque chose.

  • Medea (162☆) Le 19 Août 2018
    @Janus Moi ? Jamais.

    @Zartam Fichtre, le clin d'oeil de l'avatar a été découvert. Bon, faut dire qu'avec le titre de cet EDC c'était assez simple. Arriveras-tu à percer la référence du pseudo, bien plus obscur ?

  • Sana_Peli~68695 (417☆) Le 21 Août 2018
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