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EDC de Medea

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III. I want to play a game

I want to play a game

Ceux qui se battent par les armes, meurent par les armes.
  Toutefois la véritable mort ne provient au final que par soi-même. 

Les puissants ne deviennent que plus puissants.
Mais notre puissance s'évapore sous notre propre impulsion.

Notre ligne de conduite ne cesse de changer.
Sauf que nous décidons nous-même de ce que nous accomplissons.


 23CH59. Quelque part boulevard Agderon 

Canapé neuf. Draps propres. Tuyauteries bouchées. Dermes rampants. Délire psychotique empiétant sur la réalité. Deux mondes se confondent pour se transformer en un seul aux contours indéfinis. Tambours qui s'éloignent. Fin des larmes déchirant un ersatz d'âme.
Révélation d'un autre temps, d'une autre ère. Un combat éternel percevant la lumière au bout du tunnel.
La solution est en nous. Notre corps sans cesse se répète mais ce sera notre esprit qui en décide. C'est en lui que se cache la solution. C'est lui qui façonne la trajectoire de nos vies. Le corps n'est qu'illusion, seul l'esprit existe, quelque part. Notre corps est-il seulement réel ? Ces stimulis physique et ces impressions. J'entends ces tambours s'éloigner, je vois ce visage d'inconnu me scruter, je goûte le sel ruisselant ma chair, je touche le carrelage froid et je renifle cette odeur âcre. Pourtant, que ce soit ce clone ou un autre, les sensations sont toujours les même. Est-ce le monde qui reste identique ou bien est-ce les sensations que je suis censée ressentir ?
Qu'est ce qui serait le plus effrayant.
Un monde figé ou un monde mensonger ?
Nous pourrions tout à fait n'être qu'un corps barbotant actuellement dans un ailleurs, au sein d'une cuve, vivant cette supercherie jusqu'à pouvoir s'en extirper. Supercherie dont on alimenterais notre esprit pour nous faire croire. Oh oui. Pour nous murmurer ce doux songe.
Si notre esprit est à ce point puissant pour intimer au corps ce qu'il doit ressentir, de fait, la matrice pourrait être la faille au sein de ce système. Un moyen de remonter le flux d'information. La raison pour laquelle des entités psychiques nous entravent et nous limitent. Shuntant les deckeurs de leur infobésité faramineuse. La raison pour laquelle notre existence toute entière est régie par ces putains. Les informations nous parvenant. Celle dont nous pensons vivre en temps réel.
S'Il a besoin de cet accès pour régir nos vies, nous avons besoin de cet accès pour nous affranchir de ce système. Pour éloigner ce bruit lancinant. Ce bruit la poursuivant jour et nuit. Doum. Doum. Doum-doum. Encore et encore.
N'entendez-vous donc pas ?
~ ~ ~ ~ ~ ~
 ~ 22CH. Quelque part Rue de la Propagande 

Elle n'aimait pas la matrice. Les tambours y siégeaient et cela l'effrayait. Toutefois, par chance, une race y excellait. Celle des faibles et des indécis. Celle des prétentieux et des pète-cul. Quelle était la différence entre eux et les autres ? Entre eux tous et nous, les humains ?
Deux coeurs, des os poreux, des plumes. Qu'est ce qui change ? Un médecin véreux lui a répondu que ce double afflux sanguin stimulait le cerveau à une cadence effroyable. Des alcooliques disaient qu'ils s'envolaient mentalement, le corps léger, les plumes souples, ce qui permettait à l'esprit de se croire plus léger. Peu importe les théories, toutes tournaient autour d'une même idée recoupant avec ses propres pensées : l'esprit une fois encore.
La téléportation post-mortem et le clonage nous prouve que la pensée, se situe dans le crâne. S'échappant informatiquement aux derniers instants de la vie afin de faire route vers le centre de clonage. Leurs implants se situe toujours dans les même zones : nuques, tempes, colonne vertébrale. De fait, notre pensée, de notre vivant, loge dans notre tête. Et la seule chose s'y trouvant, est notre cerveau.
Il ne reste plus qu'à stimuler cet organe. Stimulons-le jusqu'à ce qu'il s'affranchisse ou périsse.


« [...] Quels sont tes cibles? »

« Cible sans importance. Moins que rrrrien. Plèbe. Méta si posszsible. [...] »

«[...] Ça tape dans le 150K cr.»

«rrrrrrrrché conclu.»
~ ~ ~ ~ ~ ~
 23CH53 _ Quelque part dans le secteur 1

Une elfe attachée. Une bâtarde de son espèce à ses yeux. Revêtant que sommairement les attributs physique de sa race. Un regard bien trop humain, des oreilles bien trop pointues. Peu importe. L'essentiel est à l'intérieur après tout. Au propre comme au figuré.
Ses mains tremblaient. C'était la première fois. Comment réussir à percer ce mystère ? Comment en extirper la quintessence ?
Quelques mots furent échangés. Des suppliques, des questions d'un côté et de l'autre, un peu de bienveillance.
Un doigt tremblant s'agite. Un arc électrique se forme de façon irrégulière.
Durant un peu moins d'un demi-cycle horaire, sous le fumet de la chair grillées, les murs en synthé-béton absorbèrent le choc sonore des hurlements de douleurs ainsi que celle d'une même question répétée durant tout une demi-heure :
  • [...]. Que vois-tu ?
 00CH34 _ Quelque part à la lisière de la haute-ville

Un corps amoché sera sûrement jeté par une équipe de gros bras grassement payé entre deux poubelles d'une ruelle sombre. Elle rampera probablement d'un bras entre les détritus, les tempes en sang et les yeux rouge, agonisante. Elle se traînera pour sûr jusqu'à la haute, espérant trouver quelqu'un, de l'aide, un refuge, des soins. Le bonheur et la délivrance d'une cuve. Ses yeux vrillent. Des moucherons virevoltent devant son regard. Sa concentration est digne de celle d'un zombie errant devant le centre d'arrivée. Et pourtant, elle trouvera probablement la force de ramper. De marmonner un appel à l'aide. Voir même, de prendre conscience que son communicateur est dans sa poche, prêt à l'emploi. Elle arrivera à trouver quelqu'un envers et contre tout. Fascinant comme ses méta doivent nous ressembler dans ce genre de situation. Comme dans l'agonie, nous pouvons percevoir notre héritage génétique. Bien sûr, ses proches allaient enquêter. Bien sûr, l'Orient risque même de s'en mêler. Voir même le Militarium.
Peu importe.
« Pourquoi ne l'avez-vous pas simplement tuée ? »

« Inutile de dépenser de l'énergie farine pour elle. J’œuvre pour nous tous, et non contre. »
 00CH41 _ Quelque part dans le secteur 1

Des feuilles éparpillées. Froncement de sourcil.
Le test n'était pas concluant. 66% d'échec. C'était beaucoup trop. Il fallait trouver autre chose. Un autre cobaye. Il en fallait bien plus. De toute races confondues. De toute situations sociales. De toute pensées. De toute croyances. Elle avait forcément raison. Les statistiques le prouveraient sur le long terme.
Pour l’élévation du genre humain, le nombre de méta-corps imaginaire estropié n'est que détail futile.
Ce soir, ses dermes s'accrocheront une fois de plus sur son corps nue, enroulée dans un drap miteux. Ce soir, ils éloigneront encore un peu moins les roulements de tambour que la fois précédente. Le temps lui était compté. Les tambours arrivaient pour elle et cette idée-ci.
Par Cyrius.
Que cette idée pouvait la terrifier.


◊ Commentaires

  • Zhadum~60904 (462☆) Le 10 Novembre 2017
    " Doum. Doum. Doum-doum. Encore et encore.
    N'entendez-vous donc pas ?"
    Si :')