EDC de Masheran~56489
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Cacher
[Pilote-I]
COLLINS DOCKS AT DAYLIGHT project
Des clignotements rougeâtres percent les ténèbres, dévoilant les volumes d’une librairie dont les lampadaires ont détourné le regard de ses fenêtres. Je tiens ma propre lampe-torche entre mes dents, son faisceau braqué sur le livre entre mes mains. Le titre scientifique semblait prometteur, mais au fur et à mesure de mon feuilletage, je réalise que tout ce qu’il contient est un survol des corps méta-humains - définitivement pas les informations approfondies sur les systèmes nerveux humains et méta-humains que l’on cherche. Aussi discrètement que je peux, je repose le livre sur son étagère, le seul son troublant le silence étant le petit frottement de sa remise en place.
Je retire la lampe de ma bouche et la glisse sur le dos des autres ouvrages jusqu’à en trouver un autre qui pique mon intérêt, avant de la caler entre mes dents pour libérer de nouveau mes mains. Alors que j’attrapais le livre, il y eut un whoush! étouffé, suivi d’un tunk! bien plus audible alors qu’un lourd volume heurta le sol, se réverbérant en écho jusqu’au plafond. J’ai sursauté, surprise, me tournant instinctivement vers le bruit pendant que ma main plongeait jusqu’au couteau d’une trentaine de centimètres ceinturé à ma cuisse. Heureusement que j’avais une assez bonne prise sur ma lampe pour ne pas la lâcher et ajouter au vacarme. Toutes les autres lumières rouge de la rangée d’étagères se sont braquées vers l’origine de ce bruit, éclairant à peine le soldat qui a laissé tomber son bouquin, et j’aurai presque pu distinguer les onze inspirations alors que tous retenaient leur souffle.
J’attendis, le seul son que je puisse distinguer dans les ombres étant les palpitations terrorisées de mon coeur, alors que nous craignions une effroyable réponse à ce bruit. La main crispée au-dessus du couteau, et bien que ce soit notre arme de choix pour son silence, je demeurais rassurée par le poids du fusil accroché à mon épaule. Après trente secondes de silence, les rayons rouge se tournèrent vers moi et je pouvais voir mes membres découpés par la lumière alors qu’ils patientaient pour mes instructions. J’attendis un autre trente secondes, attentive à capter le moindre son qui pourrait indiquer que la dangerosité de notre mission viendrait de grimper en flèche. Quand rien ne vint, je lâchais un soupir audible.
“Repos,” murmurais-je, juste assez fort pour que mes camarades puissent m’entendre. Relâchant ma prise sur le couteau, j’attrapais ma lampe et éclairais celui qui avait laissé tomber le livre.”Jerry, soit plus prudent.”
“Désolé, LT,” me murmura-t-il en retour, alors que je l’observais saisir fermement du lourd volume afin qu’il ne glisse plus de ses doigts.
Ça faisait plus d’une heure qu’on fouillait les Archives maintenant, et même avec toutes les étagères scannées, on n’avait peu ou prou pas trouvé ce que nous cherchions : un livre, n’importe quel livre, qui puisse être extrêmement détaillé sur les cerveaux - humains comme métas-humains. Pas juste les différentes parties et leurs fonctions, mais leur biochimie, leurs hormones, comment elles affectent le reste du corps; le genre de bouquin qui permettrait au premier qui passe d’avoir assez de savoir pour devenir neurochirurgien. Il y avait des tas de livres et de volumes parlant des différentes anatomies, mais aucun de ceux croisés n’était assez spécifique. Le chaos complet des ouvrages balancés et éparpillés partout par terre a pas vraiment aidé non plus. Le manque de vision et la couche de poussière qui me réfléchissait la lumière rouge dans la face rendait difficile l’analyse rapide et précise des titres, déjà pas aidé par le désordre ambiant.
“Gemma.” Un discret murmure derrière moi alors que j’étudiais d’autres étagères. La voix familière appartenait à Benny O’Reilly. “Comment ça se passe par-ici ?”
“Et bien,” commençais-je en me tournant vers lui, la lampe-torche transformant ses courts cheveux blonds en rose foncé sans éblouir ses yeux noisettes. Perché du haut de son mètre quatre-vingt-dix d’orc, j’étais certaine qu’avec ses larges épaules et sa musculature il avait l’air de faire au moins trois fois ma taille. “J’ai jamais pu finir mes cursus de l’Université, donc j’ai aucune foutue idée de ce qu’on doit vraiment retrouver.”
Il trembla des épaules en essayant de pouffer le plus bas possible. “J’te jure. J’arrive à peine à distinguer les bouquins de bio de ceux de psycho.”
Benny avait un an de plus que moi, mais il venait seulement de s’intéresser aux cursus de base lorsque notre monde s’est effondré. Beaucoup de ceux qui ne sont pas passés de Nemo à prisonnier ou trépas sont passés de Nemo à soldat, et l’éducation a décliné en faveur de la survie durant les sept dernières années. Je ne m’en plaignais pas vraiment, ne portant pas l’Université Impériale dans mon coeur.
Alors qu’il répondait, je sentais la nature m’appeler à l’ordre, donc je lui ai fait signe de me suivre en me dirigeant vers ce qui devait être les toilettes. “Le Capitaine Duke devrait nous laisser faire venir la Doc’, au lieu de toujours nous lancer dans ces recherches qui servent à que dalle parce qu’on risque de ramener des bouquins qui ne servent à rien.” Si je m’adressais à qui que ce soit d’autre, jamais je n’aurais exprimé autant mon désaccord avec le Capitaine. Mais O’Reilly était comme un frère pour moi, et tant que je suivrais les ordres du Capitaine, il en ferait de même, peu importe à quel point je les déteste.
Sept ans plus tôt, avant que tout ce bordel se déclenche, j’aurais hurlé de rire dans la face du mec qui m’aurait dit que je me retrouverai à écouter un genre de vétéran comme si c’était mon propre père. Si on m’avait dit que ce même vétéran me ferait assez confiance pour mettre la vie d’autres soldats entre mes mains. Si on m’avait dit que mon nouveau meilleur ami serait un FI2615. La blague aurait plus vraiment été drôle, car maintenant je dormais avec ce même FI2615 blotti contre ma poitrine tous les soirs. Sans oublier les trente centimètres de la lame de chasse à double tranchant attachée à ma cuisse.
Benny et moi avons tourné lentement au bout d’un corridor, puis d’un rapide balayage de la lampe torche j’ai repéré la porte portant le panneau rond et bleu des dames. Ça n’avait plus vraiment d’importance pour personne de nos jours, mais j’aimais entretenir certaines formalités de temps en temps. Lorsque nous arrivâmes à la porte, je l’écarta d’un cheveu et tira le couteau de son étui, soucieuse de ne pas faire de bruit. L’oreille pressée contre le battant je retins mon souffle, à l'écoute du moindre son qui pourrait venir de l’autre côté. En temps normal, ça aurait été la respiration profonde et régulière d’un Infecté endormi qui nous laisserait savoir que nous n’étions pas seuls. Parfois ça aurait pu être les pas d’un d’entre eux tiré du sommeil.
Là pourtant, seul le silence me revînt. Mon couteau dans la main et ma lampe dans l’autre, j’ouvris la porte grande ouverte, scannant les toilettes et cabines avec Benny à mes côtés.La zone étant sécurisée, j’ai posé mon sac à dos avant de m’installer dans une des cabines, la laissant ouverte au cas où on se ferait tomber dessus par surprise. O’Reilly s’en fichait. Il resterait là où il ne verrait rien de toute façon.
“Donc,” commençais-je, histoire de lui faire la conversation pendant que j’étais occupée. “Lucy, hein ?”
Je ne pouvais pas m’empêcher de le taquiner à propos de la nouvelle venue qui semblait déjà avoir développé une attirance certaine pour lui. Le quart des soldats de notre campement cherchait constamment d’autres survivants, mais ces derniers temps il était rare de trouver des gens ayant besoin d’un foyer. L’Humanité se composait maintenant de quatre groupes. Les gens normaux comme nous et la plupart des autres survivants, formant des groupes avec des compagnons proches, généralement des familles ou des amis depuis Avant. Les Fouineurs, qui préféraient demeurer seuls pour moins attirer l’attention et être plus en sécurité ainsi. Ils survivaient grâce à la fouille et la récup’, troquant les biens trouvés contre des choses plus vitales pour eux.
Puis il y avait les Raiders, bien que la plupart de ces groupes aient leur nom bien à eux. Ils étaient dangereux, sans exception. Ils prenaient ce qu’ils pouvaient, ou voulaient, et tuaient tous ceux qui se mettaient sur leur chemin. Je présume que la seule chose de bien à propos d’eux, c’est qu’ils ne lésinaient pas sur la quantité d’Infectés qu’ils massacraient, nous simplifiant la vie à tous. Mais même s’ils étaient tapageurs, avec le chaos monstre qu’ils déclenchaient sur leur passage, si vous étiez assez proches pour les entendre, alors vous l’étiez aussi pour finir dans le bain de sang. Nous n’étions pas là pour nous battre entre survivants, alors nous les évitions autant que possible. Heureusement, ça fonctionnait pour nous la plupart du temps, parce que notre groupe voyageait en assez grand nombre pour qu’ils ne veuillent pas s’engager dans un échange de balles. Enfin, restaient aussi ceux qui nous avaient chassés.
Parce que Collins avait réussi.
Les secondes chances n’existaient plus.
Le Clonage ne fonctionnait plus. Et nous avions été chassés de notre Cité. Traqués. Tués. Il ne voyait plus que Son humanité à lui. C’était quatre ans avant que les Infectés ne commencent à apparaître.
Benny ricana et il y eut une pause précédant un cliquetis, suivi d’une profonde inspiration. Force était de constater que l’adage disait vrai; nos sens s’aiguisent dans le noir. Je pouvais presque entendre craquer la braise de sa clope. “Elle est mignonne,” dit-il lentement, presque comme une question, comme s’il voulait éviter le sujet.
Je sortis de la cabine en me reboutonnant le jeans. “Croise les doigts,” lançais-je en ouvrant le robinet du lavabo. Il se fit un plaisir de s’exécuter avec un sourire, alors qu’un large sourire fleurissait sur mon visage. Même en Rebellie les Ingénieurs Gobelins du Bâtiment fournissaient un travail exceptionnel, pour que la récup’ des eaux de pluie et la tuyauterie fonctionnent encore. “C’est quoi le souci ? Elle est pas ton genre ?” lui demandai-je avant d’ajouter “Éclaire un peu par ici, s’te plait ?”
Ça faisait une éternité depuis que je m’étais regardée dans le miroir, et comme il m’éclairait, j’aurais presque voulu qu’il ne le fasse pas. Le toilettage et l’hygiène n’ayant pas été une priorité, eh bien, presque tout, de mes cheveux bourgogne passèrent d’ondulés à carrément hirsutes, comme s’ils n’avaient pas été brossés depuis des mois. Au moins je les gardais courts, les pointes frôlant à peine mes épaules. Et il y avait tellement de cochonneries sur ma face que mon teint relativement clair avait viré boueux. Franchement, ma gueule était si incrustée que la poussière me faisait des tâches de rousseurs, une serpillière serait jalouse.
“Non, elle est mon genre. J’veux juste pas d’une copine.” J’aspergeai mon visage pour tenter de déloger un peu de crasse, mais le silence qu’il étirait me fit plisser les yeux de suspicion vers lui à travers le miroir. “Oh arrête,” ricana-t-il, captant ma blague gay suscitée par mon coup d’oeil. Une latte de cigarette fit rougeoyer son visage. “Je n’ai vraiment pas besoin de me faire un sang d’encre pour la fille qui s’inquiètera pour moi à la maison. Tu es déjà une assez grosse cause de souci.”
“Je suis capable de m’occuper de moi-même.” Je le fixais, mi-sérieuse. Il savait que je pouvais prendre soin de moi, et je ne voulais surtout pas qu’il commence à en douter.
J’ai essuyé l’eau de mon visage désormais propre. Ma peau allait mieux, mais là je pouvais clairement voir le repos dont je ne profitais pas. Mes yeux bruns clairs, bien que cybernétiques comme mon bras gauche, s’avéraient aussi basiques qu’éteints. L’épaisseur de mes cernes était cent pour cent organique, elle. J’avais hâte d’être au camp pour rattraper ce sommeil trop longtemps perdu.
Au moins mes vêtements étaient pas trop en mauvais état. Bonne chose, si on considérait qu’ils étaient les seuls, en dehors du léger chandail dans mon sac et mon manteau d’hiver resté au camp. Mon débardeur brun foncé tirait sur le cuir tanné et mon jeans sombre commençait à peine à s’effilocher au genou droit. Tous deux épousaient ma peau et l’absence de courbes de mes cuisses, ce qui m’arrangeait bien pour ne pas me soucier de m’accrocher quelque part ou dans quelqu’un. Bien que je n’aurais pas dit non à de nouvelles fringues, jamais je ne pourrais me défaire de mes grolles brunes. Cuir lissé et plié, la semelle durable qui moulant parfaitement mon pied, de vraies pantoufles.
“J’en ai aucun doute, pois-chiche." Me taquina-t-il, acceptant de me prêter sa cigarette.
Je roulais des yeux, et après une brève inspiration de boucane je la lui rendis pour récupérer mon sac à dos. Depuis le temps, j’avais l’habitude qu’on m’écoeure à propos de ma taille. Pas tant mon manque de hauteur, qui à un mètre cinquante pour une naine restait raisonnable. Plutôt un léger manque de vigueur. Les maigres rations n’aidaient pas c’est certain, mais les gens ont rapidement compris que cela ne s’avérait pas toujours une faiblesse. Le Capitaine a veillé à ce qui pourrait me manquer en force brute je le rattrape en précision de tir. Donnez moi un flingue et je ferai taire tout le monde assez vite.
O’Reilly me suivit jusqu’au hall principal des Archives. Certains gars poursuivaient leurs recherches sur les tablettes, et les autres s’étaient rassemblées autour d’une des tables qui n’avait pas été retournées, murmurant sportivement les uns aux autres. Plutôt que les rejoindre, je me baladai derrière le comptoir des bibliothécaires, à la recherche de n’importe quoi d’utile.
[ *// Et je m’arrêterai ici pour aujourd’hui, parce l’IRL, et que je sais pertinemment que personne ne se sera rendu jusqu’ici. À moins peut être d’avoir skippé le pavey.
Le texte est largement pas de moi, mais l’original est en anglais et je voulais le traduire et m’en servir de toile de fond pour claquer des actions DCéennes dessus. Histoire avec un vrai H majuscule, une fiction que personne attend mais des concepts que j’avais envie de vomir du bout des doigts.
Non j’sortirai personne de cryo. Cet exercice d’écriture/traduction/adaptation se poursuivra encore quelques jours.
Si à tout hasard, vous voulez vous en servir, dites vous que vous tombez sur un bloc de texte random dans la Matrice, visiblement un extrait d’un EM de science-fiction post-apocalyptique, avec une prémisse techniquement simple, mais qu’il faut mettre en place.
Paix, amour et sel sur vos truffes en chocolat //* ]
Je retire la lampe de ma bouche et la glisse sur le dos des autres ouvrages jusqu’à en trouver un autre qui pique mon intérêt, avant de la caler entre mes dents pour libérer de nouveau mes mains. Alors que j’attrapais le livre, il y eut un whoush! étouffé, suivi d’un tunk! bien plus audible alors qu’un lourd volume heurta le sol, se réverbérant en écho jusqu’au plafond. J’ai sursauté, surprise, me tournant instinctivement vers le bruit pendant que ma main plongeait jusqu’au couteau d’une trentaine de centimètres ceinturé à ma cuisse. Heureusement que j’avais une assez bonne prise sur ma lampe pour ne pas la lâcher et ajouter au vacarme. Toutes les autres lumières rouge de la rangée d’étagères se sont braquées vers l’origine de ce bruit, éclairant à peine le soldat qui a laissé tomber son bouquin, et j’aurai presque pu distinguer les onze inspirations alors que tous retenaient leur souffle.
J’attendis, le seul son que je puisse distinguer dans les ombres étant les palpitations terrorisées de mon coeur, alors que nous craignions une effroyable réponse à ce bruit. La main crispée au-dessus du couteau, et bien que ce soit notre arme de choix pour son silence, je demeurais rassurée par le poids du fusil accroché à mon épaule. Après trente secondes de silence, les rayons rouge se tournèrent vers moi et je pouvais voir mes membres découpés par la lumière alors qu’ils patientaient pour mes instructions. J’attendis un autre trente secondes, attentive à capter le moindre son qui pourrait indiquer que la dangerosité de notre mission viendrait de grimper en flèche. Quand rien ne vint, je lâchais un soupir audible.
“Repos,” murmurais-je, juste assez fort pour que mes camarades puissent m’entendre. Relâchant ma prise sur le couteau, j’attrapais ma lampe et éclairais celui qui avait laissé tomber le livre.”Jerry, soit plus prudent.”
“Désolé, LT,” me murmura-t-il en retour, alors que je l’observais saisir fermement du lourd volume afin qu’il ne glisse plus de ses doigts.
Ça faisait plus d’une heure qu’on fouillait les Archives maintenant, et même avec toutes les étagères scannées, on n’avait peu ou prou pas trouvé ce que nous cherchions : un livre, n’importe quel livre, qui puisse être extrêmement détaillé sur les cerveaux - humains comme métas-humains. Pas juste les différentes parties et leurs fonctions, mais leur biochimie, leurs hormones, comment elles affectent le reste du corps; le genre de bouquin qui permettrait au premier qui passe d’avoir assez de savoir pour devenir neurochirurgien. Il y avait des tas de livres et de volumes parlant des différentes anatomies, mais aucun de ceux croisés n’était assez spécifique. Le chaos complet des ouvrages balancés et éparpillés partout par terre a pas vraiment aidé non plus. Le manque de vision et la couche de poussière qui me réfléchissait la lumière rouge dans la face rendait difficile l’analyse rapide et précise des titres, déjà pas aidé par le désordre ambiant.
“Gemma.” Un discret murmure derrière moi alors que j’étudiais d’autres étagères. La voix familière appartenait à Benny O’Reilly. “Comment ça se passe par-ici ?”
“Et bien,” commençais-je en me tournant vers lui, la lampe-torche transformant ses courts cheveux blonds en rose foncé sans éblouir ses yeux noisettes. Perché du haut de son mètre quatre-vingt-dix d’orc, j’étais certaine qu’avec ses larges épaules et sa musculature il avait l’air de faire au moins trois fois ma taille. “J’ai jamais pu finir mes cursus de l’Université, donc j’ai aucune foutue idée de ce qu’on doit vraiment retrouver.”
Il trembla des épaules en essayant de pouffer le plus bas possible. “J’te jure. J’arrive à peine à distinguer les bouquins de bio de ceux de psycho.”
Benny avait un an de plus que moi, mais il venait seulement de s’intéresser aux cursus de base lorsque notre monde s’est effondré. Beaucoup de ceux qui ne sont pas passés de Nemo à prisonnier ou trépas sont passés de Nemo à soldat, et l’éducation a décliné en faveur de la survie durant les sept dernières années. Je ne m’en plaignais pas vraiment, ne portant pas l’Université Impériale dans mon coeur.
Alors qu’il répondait, je sentais la nature m’appeler à l’ordre, donc je lui ai fait signe de me suivre en me dirigeant vers ce qui devait être les toilettes. “Le Capitaine Duke devrait nous laisser faire venir la Doc’, au lieu de toujours nous lancer dans ces recherches qui servent à que dalle parce qu’on risque de ramener des bouquins qui ne servent à rien.” Si je m’adressais à qui que ce soit d’autre, jamais je n’aurais exprimé autant mon désaccord avec le Capitaine. Mais O’Reilly était comme un frère pour moi, et tant que je suivrais les ordres du Capitaine, il en ferait de même, peu importe à quel point je les déteste.
Sept ans plus tôt, avant que tout ce bordel se déclenche, j’aurais hurlé de rire dans la face du mec qui m’aurait dit que je me retrouverai à écouter un genre de vétéran comme si c’était mon propre père. Si on m’avait dit que ce même vétéran me ferait assez confiance pour mettre la vie d’autres soldats entre mes mains. Si on m’avait dit que mon nouveau meilleur ami serait un FI2615. La blague aurait plus vraiment été drôle, car maintenant je dormais avec ce même FI2615 blotti contre ma poitrine tous les soirs. Sans oublier les trente centimètres de la lame de chasse à double tranchant attachée à ma cuisse.
Benny et moi avons tourné lentement au bout d’un corridor, puis d’un rapide balayage de la lampe torche j’ai repéré la porte portant le panneau rond et bleu des dames. Ça n’avait plus vraiment d’importance pour personne de nos jours, mais j’aimais entretenir certaines formalités de temps en temps. Lorsque nous arrivâmes à la porte, je l’écarta d’un cheveu et tira le couteau de son étui, soucieuse de ne pas faire de bruit. L’oreille pressée contre le battant je retins mon souffle, à l'écoute du moindre son qui pourrait venir de l’autre côté. En temps normal, ça aurait été la respiration profonde et régulière d’un Infecté endormi qui nous laisserait savoir que nous n’étions pas seuls. Parfois ça aurait pu être les pas d’un d’entre eux tiré du sommeil.
Là pourtant, seul le silence me revînt. Mon couteau dans la main et ma lampe dans l’autre, j’ouvris la porte grande ouverte, scannant les toilettes et cabines avec Benny à mes côtés.La zone étant sécurisée, j’ai posé mon sac à dos avant de m’installer dans une des cabines, la laissant ouverte au cas où on se ferait tomber dessus par surprise. O’Reilly s’en fichait. Il resterait là où il ne verrait rien de toute façon.
“Donc,” commençais-je, histoire de lui faire la conversation pendant que j’étais occupée. “Lucy, hein ?”
Je ne pouvais pas m’empêcher de le taquiner à propos de la nouvelle venue qui semblait déjà avoir développé une attirance certaine pour lui. Le quart des soldats de notre campement cherchait constamment d’autres survivants, mais ces derniers temps il était rare de trouver des gens ayant besoin d’un foyer. L’Humanité se composait maintenant de quatre groupes. Les gens normaux comme nous et la plupart des autres survivants, formant des groupes avec des compagnons proches, généralement des familles ou des amis depuis Avant. Les Fouineurs, qui préféraient demeurer seuls pour moins attirer l’attention et être plus en sécurité ainsi. Ils survivaient grâce à la fouille et la récup’, troquant les biens trouvés contre des choses plus vitales pour eux.
Puis il y avait les Raiders, bien que la plupart de ces groupes aient leur nom bien à eux. Ils étaient dangereux, sans exception. Ils prenaient ce qu’ils pouvaient, ou voulaient, et tuaient tous ceux qui se mettaient sur leur chemin. Je présume que la seule chose de bien à propos d’eux, c’est qu’ils ne lésinaient pas sur la quantité d’Infectés qu’ils massacraient, nous simplifiant la vie à tous. Mais même s’ils étaient tapageurs, avec le chaos monstre qu’ils déclenchaient sur leur passage, si vous étiez assez proches pour les entendre, alors vous l’étiez aussi pour finir dans le bain de sang. Nous n’étions pas là pour nous battre entre survivants, alors nous les évitions autant que possible. Heureusement, ça fonctionnait pour nous la plupart du temps, parce que notre groupe voyageait en assez grand nombre pour qu’ils ne veuillent pas s’engager dans un échange de balles. Enfin, restaient aussi ceux qui nous avaient chassés.
Parce que Collins avait réussi.
Les secondes chances n’existaient plus.
Le Clonage ne fonctionnait plus. Et nous avions été chassés de notre Cité. Traqués. Tués. Il ne voyait plus que Son humanité à lui. C’était quatre ans avant que les Infectés ne commencent à apparaître.
Benny ricana et il y eut une pause précédant un cliquetis, suivi d’une profonde inspiration. Force était de constater que l’adage disait vrai; nos sens s’aiguisent dans le noir. Je pouvais presque entendre craquer la braise de sa clope. “Elle est mignonne,” dit-il lentement, presque comme une question, comme s’il voulait éviter le sujet.
Je sortis de la cabine en me reboutonnant le jeans. “Croise les doigts,” lançais-je en ouvrant le robinet du lavabo. Il se fit un plaisir de s’exécuter avec un sourire, alors qu’un large sourire fleurissait sur mon visage. Même en Rebellie les Ingénieurs Gobelins du Bâtiment fournissaient un travail exceptionnel, pour que la récup’ des eaux de pluie et la tuyauterie fonctionnent encore. “C’est quoi le souci ? Elle est pas ton genre ?” lui demandai-je avant d’ajouter “Éclaire un peu par ici, s’te plait ?”
Ça faisait une éternité depuis que je m’étais regardée dans le miroir, et comme il m’éclairait, j’aurais presque voulu qu’il ne le fasse pas. Le toilettage et l’hygiène n’ayant pas été une priorité, eh bien, presque tout, de mes cheveux bourgogne passèrent d’ondulés à carrément hirsutes, comme s’ils n’avaient pas été brossés depuis des mois. Au moins je les gardais courts, les pointes frôlant à peine mes épaules. Et il y avait tellement de cochonneries sur ma face que mon teint relativement clair avait viré boueux. Franchement, ma gueule était si incrustée que la poussière me faisait des tâches de rousseurs, une serpillière serait jalouse.
“Non, elle est mon genre. J’veux juste pas d’une copine.” J’aspergeai mon visage pour tenter de déloger un peu de crasse, mais le silence qu’il étirait me fit plisser les yeux de suspicion vers lui à travers le miroir. “Oh arrête,” ricana-t-il, captant ma blague gay suscitée par mon coup d’oeil. Une latte de cigarette fit rougeoyer son visage. “Je n’ai vraiment pas besoin de me faire un sang d’encre pour la fille qui s’inquiètera pour moi à la maison. Tu es déjà une assez grosse cause de souci.”
“Je suis capable de m’occuper de moi-même.” Je le fixais, mi-sérieuse. Il savait que je pouvais prendre soin de moi, et je ne voulais surtout pas qu’il commence à en douter.
J’ai essuyé l’eau de mon visage désormais propre. Ma peau allait mieux, mais là je pouvais clairement voir le repos dont je ne profitais pas. Mes yeux bruns clairs, bien que cybernétiques comme mon bras gauche, s’avéraient aussi basiques qu’éteints. L’épaisseur de mes cernes était cent pour cent organique, elle. J’avais hâte d’être au camp pour rattraper ce sommeil trop longtemps perdu.
Au moins mes vêtements étaient pas trop en mauvais état. Bonne chose, si on considérait qu’ils étaient les seuls, en dehors du léger chandail dans mon sac et mon manteau d’hiver resté au camp. Mon débardeur brun foncé tirait sur le cuir tanné et mon jeans sombre commençait à peine à s’effilocher au genou droit. Tous deux épousaient ma peau et l’absence de courbes de mes cuisses, ce qui m’arrangeait bien pour ne pas me soucier de m’accrocher quelque part ou dans quelqu’un. Bien que je n’aurais pas dit non à de nouvelles fringues, jamais je ne pourrais me défaire de mes grolles brunes. Cuir lissé et plié, la semelle durable qui moulant parfaitement mon pied, de vraies pantoufles.
“J’en ai aucun doute, pois-chiche." Me taquina-t-il, acceptant de me prêter sa cigarette.
Je roulais des yeux, et après une brève inspiration de boucane je la lui rendis pour récupérer mon sac à dos. Depuis le temps, j’avais l’habitude qu’on m’écoeure à propos de ma taille. Pas tant mon manque de hauteur, qui à un mètre cinquante pour une naine restait raisonnable. Plutôt un léger manque de vigueur. Les maigres rations n’aidaient pas c’est certain, mais les gens ont rapidement compris que cela ne s’avérait pas toujours une faiblesse. Le Capitaine a veillé à ce qui pourrait me manquer en force brute je le rattrape en précision de tir. Donnez moi un flingue et je ferai taire tout le monde assez vite.
O’Reilly me suivit jusqu’au hall principal des Archives. Certains gars poursuivaient leurs recherches sur les tablettes, et les autres s’étaient rassemblées autour d’une des tables qui n’avait pas été retournées, murmurant sportivement les uns aux autres. Plutôt que les rejoindre, je me baladai derrière le comptoir des bibliothécaires, à la recherche de n’importe quoi d’utile.
[ *// Et je m’arrêterai ici pour aujourd’hui, parce l’IRL, et que je sais pertinemment que personne ne se sera rendu jusqu’ici. À moins peut être d’avoir skippé le pavey.
Le texte est largement pas de moi, mais l’original est en anglais et je voulais le traduire et m’en servir de toile de fond pour claquer des actions DCéennes dessus. Histoire avec un vrai H majuscule, une fiction que personne attend mais des concepts que j’avais envie de vomir du bout des doigts.
Non j’sortirai personne de cryo. Cet exercice d’écriture/traduction/adaptation se poursuivra encore quelques jours.
Si à tout hasard, vous voulez vous en servir, dites vous que vous tombez sur un bloc de texte random dans la Matrice, visiblement un extrait d’un EM de science-fiction post-apocalyptique, avec une prémisse techniquement simple, mais qu’il faut mettre en place.
Paix, amour et sel sur vos truffes en chocolat //* ]
- Merry