EDC de Masheran~56489
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Arrête-toi, ma grande
... Tu sauras jamais t'arrêter, pas vrai ?T'es l'premier à m'avoir dit qu'c'était de famille.Tu tapotes le bout de la cigarette pour en décrocher la cendre. Un instant ton regard se dérobe. La braise frémit avant de se ternir de nouveau. Le tube de synthé-tabac vite raccroché et une nouvelle latte instillée dans tes poumons inorganiques, tu constates de nouveau l'ampleur des dégâts.
Autre temps. Autre lieu. Même dégâts.
À croire qu'ils aimaient ça, radoter... Jusque dans leurs actes.Le clapotis de tes bottes dans les flaques crasseuses t'accompagnent tandis que tu t'en retournes à tes propres ruines drapées d'une notoriété depuis longtemps ternie. Sans colère ni même déception, tes orbes caressent les néons éteints, les façades cramées et imbibées de pluie. Les carreaux plus défoncés qu'les rondelles des dernières putes traînant encore dans le coin. Même l'odeur de pisse et de pix frelatée s'sont faite noyer dans la fadeur des lieux.
Ta main gantée pousse la porte dégueulasse du rade. Une première inspiration. Une seconde. Tabac froid. MacGrégor. Pix' renversée. Deux fois. Le parquet te craque un "bon retour, vieille aigrie" alors que l'escalier grince un "tu fais chier à peser si lourd, connasse". La rampe, elle, préfère fermer sa gueule sous ta poigne. Tu ne trouves rien à y redire, vu que dans l'fond, ils ont pas tord. T'as jamais vraiment eu de considération pour eux; aucune raison pour qu'ils en éprouvent pour toi.
Combien d'années que tu aurais dû te ranger, faire partie d'eux ? Plus que tu ne l'avouerais jamais. Avant, cela t'aurait fait ricaner, tu l'aurais pris à la blague et payé un autre verre d'ambré. Maintenant,
tu te contentes de hausser les épaules et offrir une nouvelle bouteille. Il n'y a plus rien à servir.
L'arrière-salle silencieuse te tend les bras. Le cuir luisant et craquelé du fauteuil te fait de l’œil. Le terminal, lui, se tient fidèlement juste à côté, son clavier tendu, presque en supplique silencieuse. Bonne Lady, tu daignes lui offrir une caresse délicate, comme on effleure l'épaule d'un vieil ami retrouvé.
L'écran t'offre un micro-flash d'appréciation avant d'afficher les maigres données économiques qu'il est encore capable de rassembler. Même usé, malmené, partiellement cramé, son core restait fidèle au poste. Bon terminal.
... La lueur de l'écran vacilla de longues secondes. Se stabilisa. Puis s'éteint, retombant en période de repos.
Tu pousses sur tes bras de nouveau, t'extirpant de l'étreinte fraîche et familière. Ton regard glisse sur les murs décrépit et la porte gardienne de ce sanctuaire délabré ne t'offre pas plus de réconfort que de résistance. Les racks ronronnent plus fort que le jukebox, avant de eux aussi, lentement, se fondre dans le silence.
Ici, le temps aura fait son office. Sur Eux, d'abord. Puis sur Toi. Inévitablement sur Toi. Ton pas n'a pas flanché. Il t'a porté. Tu as volé. Tu t'es posée.
Longtemps, ton regard aura fixé le ciel tapissé de smog. Amochée par les coups et les claques, ta tête se s'ra fait baissée de force. Alors maintenant...
L'est juste p't'être temps de se détacher.
... Et de laisser couler.
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Informations sur l'article
Au coeur de la machine
18 Février 2018
1148√
19☆
7◊
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◊ Commentaires
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Asajj~42272 (668☆) Le 18 Février 2018
Moi je fais pas d'avis constructif ~ mais quand on aime, on aime.
Et ta plume, je l'aime, je la dévore, je l'avale ! M'ah. -
Brume~52251 (2☆) Le 18 Février 2018
[N'étoile rouge. *] -
Syllanh (217☆) Le 19 Février 2018
Rentre à la maison. Le Lambik t'attend ♥ -
Maxine~43009 (84☆) Le 19 Février 2018
Belle plume ma jolie ♥ -
Shiho~61340 (13☆) Le 19 Février 2018
Tite étoile en passant ! Tu devrais écrire plus souvent. -
Shadows (189☆) Le 24 Février 2018
Tu ne dois pas tomber, pas comme ton père !