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EDC de Manerina~6356

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11 - A la fin de l'histoire

"La tentation de l'inconnu est toujours plus forte que le reste."
Deux inconnus qui discutent dans un bar, quoi de plus banal, quoi de plus commun, si ce n'est qu'à la fin de l'histoire, il n'en restera qu'un.
Il était jeune et parlait peu, mais dans ses yeux brillait la lueur des grands idéaux. Je n'étais pas encore aigrie mais déjà abîmée et de chaque brèche qu'il trouvait, je le laissais s'abreuver. Soif de vie déviant ma peine, de mon côté qu'avais-je à lui offrir, si ce n'est mon histoire? L'Elfoolique et ses déboires, autant dire rien qui vaille la peine de s'arrêter quand on entame sa route, là où tout reste à tracer. Pourtant...
"Vous ne m'êtes rien. Et j'ai besoin de vous."
Deux inconnus qui discutent par MP, quoi de plus banal, quoi de plus commun, si ce n'est qu'à la fin de l'histoire, les messages seront vains.
Le deal était honnête et chacun y trouvait son compte, pourquoi s'encombrer d'une relation quand tout se résume à une simple équation:
"Pas d'amitié, pas de tabous, pas d'attaches, pas de compassion"
Un pas après l'autre ils les avaient toutes transgressées, ces règles qu'on s'impose quand on refuse d'admettre ce que l'on sait.
"Vous me manquez. J'ai envie de valser."
Deux inconnus qui tombent amoureux, quoi de plus banal, quoi de plus commun, si ce n'est qu'avant même la fin de l'histoire, plus rien ne sera certain.
Quand la valse s'éternisait, il fallait changer de partenaire, et ça faisait déjà un moment qu'il se demandait si l'elfe était plus Verte ailleurs. Un toit contre une âme, une boîte contre une arme, les lettres s'échangent mais les cris restent. Je l'entends encore ce grondement sur ma peau, je le sens encore cet appel dans ses maux:
"Viens m'embrasser. Ou laisse moi."
Deux inconnus qui se tendent la main, quoi de plus banal, quoi de plus commun, si ce n'est qu'à la fin de l'histoire, ils se seront perdus en chemin.
Les années passaient et les uns étaient devenus deux connus, se prêtant aux jeux du pouvoir, entre chaises musicales et siège éjectable, une autre histoire s’écrivait, celle de l’Humanité à ce qu'ils disaient. La cause était noble, les titres un peu moins, puisque certains egos trop vite élevés, s’étaient racheté une dignité qu’ils ne voulaient plus lâcher. Miroir, mon beau miroir, dis moi quel noble sera le meilleur avatar. Echec et mat, le fou devint roi et du haut de ma tour, je suivais chacun de ses pas.
"Tu es de ceux qui font naitre les gens."
Deux inconnus qui se perdent de vue, quoi de plus banal, quoi de plus commun, si ce n'est qu'à la fin de l'histoire, ils ne se retrouveront plus.
Je ne sais pas si je l'ai fait naître, mais lui en tout cas a fini par me faire disparaitre, de ses souvenirs, de son coeur et même de sa douleur. Face à lui je n'ai rien dit, me contentant de vomir mes elferies, mais à l'écrit je me suis rappelée, qu'une seule chose n'avait pas changée:
"Tu n'as jamais eu besoin de lever la main pour me faire mal."
Deux inconnus qui le redeviennent,
Quoi de plus banal,
Quoi de plus commun,
Si ce n'est qu'à la fin de l'histoire,
Ce ne sera plus le mien.
"J'ai perdu Mon Inconnu."

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