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EDC de Maellynn~1382

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Rien n'est immuable

Lorsque l'on erre vainement tant d'années, on en vient a oublier ceux qui nous entourent.
On se morfond dans l'erreur là où une détermination brutale et destructrice dirige notre pensée.
***
L'épisode de l'arène fut le déclencheur.
Alitée, transportée, soignée, de l’hôpital a la chambre du Manoir je n’étais qu'un corps inerte qui ne tenait en vie qu'à la vigueur de sa hargne. C'était une haine si violente et si pure que tout pouvait être détruit avant que je ne disparaisse moi même. J'éprouvais tant de mépris à l'égard de tous, jamais je n'avais ressenti une telle force en mon âme.
Full avait vendu sa boutique et se consacrait à soigner ce corps brisé qui ne sifflait entre ses lèvres que quelques brides de la tempête qui l'agitait. Peu à peu, comme toute chose, le temps fit son office et l'enveloppe se raccommodait. Je me remis a marcher, le pas lent et mesuré. Un rien m'épuisait, pourtant je ne pouvais dormir. J'avais tant à faire, tant à prévoir, tant de rancœur à déverser.
***
Un soir, Full me fit part de son désir d'aller prendre un poste de serveur dans un bar.
Il fut ma première victime.
Il n'avait à mes yeux plus d'honneur ni d'amour propre, là où il me semblait autrefois le plus digne des hommes. Un nouveau smog avait investit la ville. La conversation fut aussi toxique que l'air empoisonné. Il éclata sous mes remarques là où je l'avais toujours connu si calme, si droit.
- Regarde ce gaz qui nous envahit ! Ou sont les grandes têtes ? On est abandonné. Depuis trop longtemps..
L'horreur me submergea sous son discours dissident. Plus encore lorsque ma première pensée fut celle de le dénoncer à l'Inquisition. Nous avions atteint la limite de ce qui nous tenait, trop tendue, qui menaçait de rompre à présent. Ne pouvais-je donc avoir confiance en personne ? Ou ne pouvais-je avoir confiance en moi ? Car le frisson qui me traversa fut celui d'un prise de conscience honteuse. Là ou nous baignons dans l’indifférence et l'hypocrisie générale, j'avais songé a détruire la seule chose à laquelle je pouvais me raccrocher. J'avais songé au jugement et à la peine qu'il meritait.. alors que je l'avais poussé au bout du désespoir.
...
Que reste-t-il de nous Cyrius ?
Je suis certaine que jamais tu n'avais imaginé que nous puissions nous débattre ainsi dans notre propre misère. Qu'est ce que l'Empire a fait de moi ? Ne suis-je donc plus qu'une machine sans âme qui trahit les bons dans leurs moments de faiblesses ? L'Empire à fait de moi un monstre. Mon jugement est altéré. Humanité que j'exècre tant depuis l'arène, cette inimité cruelle et méprisable.. J'ai désormais conscience d'en faire partie, comme tout à chacun.

Que reste-t-il de nous... ?
***
La discorde n'a pas quitté les murs du Manoir, mais mon âme s'est apaisée.
Je me suis bercée d'illusions si longtemps que je ne sais plus répondre sincèrement à des questions pourtant si simples. Pourquoi sortir hors de nos murs ?
Je l'ignore. Mes raisons ne sont plus les mêmes à présent, mais je sais que je dois le faire.
***
Illusion pathétique qu'est cette vie fade faite de mensonges et d'oublis.
Cette nuit nos corps se sont unis avec la sincérité que nous avions perdu et une douce flamme fut rallumée dans le désert sombre de ma conscience. La brasier de ma colère s'est éteint sous son étreinte, sans artifice ni arrière pensée. Il n'y avait là que deux âmes perdues qui s'offraient ce qu'elles avaient de plus précieux.
L'espoir.
Nous sommes tous plus ou moins conscient d'être en chute libre sans savoir quand nous nous écraserons, quels seront les dégâts ou s'il y aura quelque chose ou quelqu'un pour nous attraper et ralentir la course un instant.
En cet instant si frêle de sueur, le temps d'un halètement à l'oreille, il m'a tendu cette main.
***
J'entends son chant tandis qu'il travaille à son atelier. Mes yeux se ferment enfin.
Et sa foi résonna entre les murs du manoir, répercutant son écho dans mon cœur.
***
Les jours ont repris comme avant, et pourtant j'ai la certitude que tout est différent. Je ne ressens plus cette animosité qui bouillonnait et brouillait ma vue. J'ai retrouvé une certaine sérénité et l'angoisse de mes doutes à été remplacée par une méditation moins virulente. Je lui en fait part et je peux alors découvrir les joies de la tempérance.
Une nouvelle conclusion s'impose à moi avec une nouvelle vision.
Je me suis enfin décidée à l'opération, des implants oculaires permanents me rendant une vue acceptable même sans ces vieilles binocles. A quoi bon endurer une infirmité supplémentaire ? Le voile de l'ignorance commence à se lever dans une danse lente et subtile qu'il faut savoir apprécier.
Rien n'est immuable.
Les animosités d'autrefois se sont muées en respect.
Je songe à cette Lady parfois.

Ô Cyrius je ne peux que te vouer une gratitude plus grande encore de m'avoir offert cette seconde chance. De m'avoir envoyé cet homme, là juste sous mon nez depuis des années, pour m'ouvrir les yeux. Je suis centenaire depuis un moment déjà, et pourtant je redécouvre ton Empire, tes préceptes. Je redécouvre ma foi.
***
Il a peur. Tout le monde à peur, d'une certaine manière.
Lui craint de me perdre.
Les conditions du bonheur... Une conscience tranquille.
J'ai besoin de son appui pour pouvoir Marcher en paix et apporter ma pierre à l’œuvre.
***
Entre ses mains un écrin, dans ses yeux un soutien.
Indéfectible.
Cette simple alliance marquée du symbole impériale grave notre union.
Je sais ainsi qu'il approuve mes choix, d'une certaine manière il partira avec moi.
***
Ô Cyrius,
tu nous à accordé l'immortalité et pourtant je manque de temps.
Il y a tant à faire, tant à dire, tant à rendre..
Soit clément, Imperator.
Ma misérable existence et mes erreurs n'ont jamais entaché ma loyauté.

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Why Not ?
07 Janvier 2013
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