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EDC de Maellynn~1382

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Errare humanum est


Errare Humanum Est..

Branchée entre milles et un câblages, tous assemblés avec un soin presque maniaque, Maellynn vaquait à son occupation principale : le surmenage administratif à tendance perfectionniste. En l’occurrence sa plongée matricielle avait pour but plus ou moins malsain -question de point de vue- de tracer des résidents en réinsertion afin de vérifier la véracité de leurs propos et leurs activités quotidiennes. Se donnant des allures de spyware de chair, elle fouinait dans toute une masse de données avec une aisance quasi mécanique.
C'est dans cette abondance d'informations qu'elle tomba, non sans un peu de hasard, sur la validation de la rétrogradation de statut de ThOr via les données du Tribunal. Sa folle course matricielle s'arrêta brutalement, de surprise, et elle se débrancha simplement. Elle ôta ses binocles, tirant sur l’élastique lui enserrant le crâne sans grand ménagement.
- Ô Cyrius..
Son regard, vide et aveugle sans ses binocles, caressa les formes floues du bureau dans lequel elle se trouvait.

- ..je crois que je suis maudite.
...
A son plus grand étonnement, le hasard faisant visiblement bien les choses, elle fut convoquée le lendemain pour son grand Oral. Plus de deux ans s'étaient écoulés et elle n’espérait à vrai dire plus grand chose de cette convocation, s'étant plus ou moins déjà faite à l'idée que le banc de touche portait son nom à titre permanent.
Elle prenait toutefois très au sérieux cette procédure quasi sacrée et acheta un tailleur neuf de bonne qualité pour l'occasion. Ses binocles lustrées, elle prit le chemin du Conseil de la Noblesse non sans une certaine appréhension.
...
C'était la troisième fois qu'il lui était offert l'honneur de fouler du pied ce lieu estimé, et pour la troisième fois il serait synonyme d’échec et d'humiliation.

La première fois était encore gravé dans son souvenir, elle dirigeait alors le Why Not et avait obtenu un contrat avec l'Ambassade dirigée à l'époque par Lady Ever. Elle avait été réquisitionnée avec un stock de Champkro pour assurer le service lors d'une célébration de l'Honora Ceremonium. A peine les plateaux acheminés dans la salle de réception du Conseil qu'elle s'était vu mettre à la porte par Lord ThOr Brokers.
"Vous n'êtes pas invitée, L'Ambassadrice n'est pas en droit d'organiser cet événement.", qu'il avait dit. Maellynn s'en était donc retournée a son zinc en Haute Ville, honteuse et humiliée. D'autant plus qu'il avait fallu harceler l'Ambassadrice pour être dédommagée de la marchandise livrée. Celle ci semblait rechigner a sortir un malheureux petit millier de crédits, la situation économique de l'Empire devait être au plus mal sans doute.
Son second passage au Conseil était plus récent et entrait dans le cadre d'une intervention d'urgence par le CIIC dont elle était membre. Ses souvenirs de cette soirée se résume a remettre des chaises sur pied, vider les poubelles et désinfecter quelques déjections de Gnoll avant l'arrivée des Nobles pour la soirée prévu en l'honneur d'Hujan. Soirée a laquelle elle n'était pas conviée.
Ce troisième passage fut celui du Grand Oral, et comme le dit l'adage, jamais deux sans trois. Maellynn se demandait si la Lady androïde, qui jugeait sa valeur ce soir, n'avait pas profondément quelque chose contre elle. La Netrunner fut non seulement déçue par cet entretien, mais se sentit une fois de plus blessée par la seule intervention de sa marraine qui loin de l'appuyer, dénotait un manque d’intérêt de sa part. Ces deux années d'attentes et d'investissement furent réduites en poussière par quelques mots.
...

Sans mot dire, elle était sortie vidée d'un peu plus d'espoir et retourna a ses multiples tâches pour l'Empire. Elle fit un don généreux au CHI, se jugeant indigne et pour le moins désintéressée des récompenses matérielles qui avaient pu lui être octroyée. Las, ses pas la menèrent jusqu'au Manoir Tarvitz où l'attendait surement son compagnon.
  • Quoi que j'entreprenne, il semblerait que je ne suis jamais autorisée a accéder au dénouement. Ô Cyrius, j'ai honte..
Elle nota une énième ligne pour ses archives.

Puis sans autre forme de cérémonie, elle se réinstalla dans son paradis de câbles et de données, brancha son matériel via connexion intra-neuronnale et vida son esprit en devenant matrice. Lorsqu'elle revint à sa prison de chair quelques heures plus tard, elle était de nouveau aveugle. Le temps reprit son cours et son lot de tâches habituelles, autrement dit pistage des Résidents et confection de quelques bannières graphiques et autres travaux numériques pour les Organisations Impériales.
..Perseverare Diabolicum.

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Récits divers
16 Octobre 2012
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