EDC de Maellynn~1382
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Netrunner
Rapide, tout tourne autour de moi, me plongeant dans un tourbillon brumeux déstabilisant.
Ça y est, je ressent déjà les premiers vertiges si familiers et et désagréables.
Comme l'impression de perdre ses appuis.
Fini les fils électriques, les briques et l'atmosphère pesante.
La lumière revient, aveuglante, comme dix milles flammes.
Il me faut de longues et pénibles secondes avant que ma vision fatiguée ne s'y accommode.
Je n'ai plus de vision, plus au sens littérale. Plus de handicap, plus besoin de ces binocles à la si subtile technologie. Si j'avais eu un visage on aurait pu y voir se dessiner un sourire.
Il n'y a plus d'Empire, plus de rebelles. Plus de pitoyables loups et autres charognards économiques. Il n'y a plus de nobles, il n'y a plus d'Empereur. Je ne ressent ni la soif ni la faim. La fatigue ne m'atteint plus. Je suis tout, l'entité infini de la création à son sens le plus pure. Je ne suis rien, aussi invulnérable que les portes du néant devant lesquelles je me suis abandonnée. Douce sensation de liberté absolue sans hiérarchie. J'ai fuis la termitière. Je me suis mêlée à l'infini, je suis devenu une des innombrables données qui la compose.
L'énième pierre qui consolide l’édifice le plus grand et le plus puissant, le seul sur lequel le temps n'a aucune emprise.
Le temps n'est qu'une donnée parmi les autres, à l'instar de ce que je représente.
Une simple donnée.
Loin du vacarme et de l'agitation. Je connais l'ivresse. Composée de mystère, attirée par l'immense. Je savoure la fulgurance de l'instant qui ne s'écoule pas. La sensation est indescriptible. Comme habitée par l'errance. Toujours identique et à chaque fois différent.
Je connais le chemin.
Les routes se renouvellent sans cesse. Insignifiants sont ces piètres Hacker qui se contentent de quelques chiffres précis. Eux sont aveugles à ne voir que des résultats à quelques commandes. Il n'y a plus ni mort ni vie. Il n'y a que cette prestance si aérienne et pourtant si oppressante à qui ne sait pas s'y ouvrir.
Résoudre quelques casses-têtes.
J'avance dans ce désert de glace, m'y offrant nue. Je ralentis, assimilant tout de cette sensation de toute puissance. Avec respect je sillonne la matrice. Je suis tout, à son effigie. Trop lente, j'aspire à devenir cette aurore boréale qui me fascine tant.
Je m'offre à l'immortalité.
Elle est aguicheuse autant qu'elle est dangereuse. Hostile. Le temps me rattrape. Déjà.
Des picotements effleurent ma colonne, attirant de cette laisse charnelle ce qui de moi avait tenté l'évasion. Au bord de l'inconscience, la fatigue me rappeler que je n'étais qu'humaine avec tout les inconvénients que cela comportait.
Informations sur l'article
Netrunner
10 Juin 2012
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8☆
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