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EDC de Maatheo

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Lorsque les draps ne sont pas froissés, ce sont les amants qui le sont.

Secteur impérial, 156 Impasse Aubane, tard dans la nuit. Des lettres s'affichent sur le communicateur du Vieux, certains s'incrustant plus dans sa rétine que d'autres ...
[...] Je ne sais pas. Mais.. [...]
Malgré l'Humaine dans ses bras, qu'il console avec l'aide d'une Gynoïde, le vieillard a l'esprit concentré sur ces mots, qui restent gravés dans son esprit. La chute est brutale, la douche à la fois glacée et bouillante. Les mots et les idées s'emmêlent dans sa tête dans un chaos indescriptible, sans plus aucune cohérence. Puis, la folie revient, folie qui lui semble logique, normale, naturelle. Ses doigts commencent à taper d'autres lettres, d'autres mots destinés à exprimer le maelström de ses pensées. Quelques lignes plus tard, l'Humain n'écrit plus. Il efface tout, renvoie un simple mot. Un mensonge de plus, un mensonge de moins ... Il semble immobile, un peu détaché, alors qu'une véritable guerre fait rage en son propre for intérieur.
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Pourquoi, pourquoi écrire ça ? ....... Imbécile... .......... Stupide cabot borné. Raclure, sous-merde. ... T'es qu'un pauv' type ... Que crois-tu pouvoir espérer ? Rien, il n'y a rien pour toi. Il n'y a rien pour les faibles et les idiots dans cette ville. ... Rien ... Rien. .... Oublie tout. Prends un skiwi. Deux. Dix. ... Oublie ... Rien pour toi. ....... Skiwi .......
Le froid commence à s'installer, la solitude pesant sur ses épaules. L'on dit que ceux qui rient le plus sont plus en santé que d'autres. L'on dit aussi que ceux qui rient tout le temps sont les plus tristes, de tous temps. Quelques mots, avant de s'enfuir, loin. Loin de la réalité qui le rattrape, loin de la cause de ses déchirures mentales. Loin de l'Humaine qu'il consolait.
Ses membres tremblent de plus en plus alors qu'il s'éloigne. Une bouteille de Skiwi qui traîne se fait embarquer, éloigner aussi ..
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Débile de merde. Connard. ... Oublie ... ................... ... Pourquoi oublier ? ........ Pour ne plus souffrir. ..... Tu mérite de souffrir. Enfoiré. Traître. .... SALAUD !
La bouteille encore presque pleine vole. Le froid maintenant transperce, le brouillard de ses souvenirs passant devant son regard. Ou plutôt, devant son écran mental ..
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Reste dans ta merde. Tu l'as pas volée, celle-là. Crevure .. CREVURE ! Tu passe ton temps à faire croire que t'es un type bien ... Alors que tu n'es qu'une charogne. .......... Te cryogéniser n'était pas une solution. La seule solution que t'as au problème de ta vie, c'est celle de discontinuité. Déconnecte. Débranche. ... .... ........... .... ... CRÈVE !
Titubant, Maatheo se retrouve dans un lit, deux places. Un rappel de plus à sa solitude. La voix se fait plus intense et plus insidieuse, vantant les avantages de sa mort. Liste interminable ..... Qui continue au milieu de ses rêves.
Milieu de la nuit, réveil en sursaut. Son crâne le taraude, comme si à l'intérieur un nain cognait avec un Agrimensor. Crâne entre les mains, s'arrachant les cheveux. A chaque pulsation de douleur, un nom résonne au fond de ses pensées torturées. Nom d'une étincelle. D'une histoire. D'une tragédie. Nom de tout ce qu'il a abandonné, délaissé, trahi, détruit, déçu ...
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... Kira ... [ ... ] ... Opaline ... Elaneth ... Reï ... Jeeny ... Gabryelle ... Orelya ... Angel ... Linea ... Elix ... EveR ... ... ... APRIL ! ... ... ... Elena ... Emaille ... [ ... ]
La litanie des noms continue, reprend. Torse bloqué, respiration difficile, sifflante. En boule au milieu du lit. Seul. Les draps sont humides de sueur, son corps tremble assez fort pour que ses dents fassent assez de boucan pour l'empêcher de se rendormir. Le froid, au lieu d'endormir la douleur, la ravive. Seul dans les draps.
Par contre, il me semble qu'il est usuel de prévenir une femelle qu'on va la laisser au lieu de l'abandonner comme une vieille chaussette sur un comptoir.
La nuit avance, rythmée par la litanie, la souffrance et les souvenirs déchirants. Premiers mots avec une Gynoïde, et déjà, il l'abandonnait .. La fièvre atteint son corps froid, les draps se froissent ... La nuit se prolonge, plonge ..

◊ Commentaires

  • Rei (397☆) Le 27 Octobre 2013
    Voilà bien longtemps que tu n'avais pas écris toi ...
    Ça manque !
    *
  • L-X (1536☆) Le 27 Octobre 2013
    Et béwi! C'est "usuel" de prévenir une femelle qu'on va la laisser... Et t'as toujours pas appris, spèce de goujat! -t'as oublié ce mot là!-.
  • Kaïa~36579 (22☆) Le 27 Octobre 2013
    belle plume, tu m'as caché ça ...
  • Maatheo (44☆) Le 27 Octobre 2013
    Oui, ça faisait un moment, pas l'envie.

    Et goujat n'était pas dans le mp.