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EDC de LĂ©onie

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💀 Clic-clac, clap 💀


ConfinĂ©e dans mes cabinets, frissonnant et suant, courbaturĂ©e et constipĂ©e, je souffre du manque de came, entre autres. Arc-boutĂ©e, je grimace pour expulser. Las, mon regard sonde le fond de la cuvette Ă  l’onde claire : rien ne sort car je conserve tout en moi. Je remonte ma culotte en faisant claquer l’élastique.

Piteuse et grelotant, je louvoie jusqu’au sofa pour m’y recroqueviller ; optant pour un angle qui devient le refuge d’une femme acculĂ©e. Je me momifie dans un plaid chamarrĂ© qui dĂ©tonne avec mon humeur. En y fourrant le nez, je capture les odeurs abandonnĂ©es par des ĂȘtres chers, le reliquat de relations parfois dĂ©composĂ©es. Ainsi, et jusqu’à l’évaporation des ultimes molĂ©cules, ceux-ci m’appartiennent. Des dĂ©bats et des Ă©bats sont imprimĂ©s sur ce talisman, Ă©clat tranchant sur lequel miroitent mes souvenirs.

Cette annĂ©e de retraite s’est Ă©tirĂ©e comme s’il s’agissait d’un siĂšcle. Le vent viciĂ© charrie un ennui mortifĂšre piquĂ© des relents d’une mĂ©lancolie rance. La combustion des derniĂšres illusions sonne le glas du renouveau.
Je griffonne quelques lignes sur un carnet que je brandirai en guise d’alibi, fallacieuse en martelant ma bonne foi :

« Notre bloc exsangue est enchĂąssĂ© dans le bourbier de la mĂ©diocritĂ©. L’échec d’une idĂ©ologie filandreuse (terme pompeux au chevet de la vacuitĂ© qui fait office de clef de voute) est patent. Rien ne macule le tapis de la luciditĂ© quand j’établis ce diagnostic factuel et lapidaire. Otages d’une organisation clanique et volcanique, nos Ă©lites bavent comme d’indigentes limaces clouĂ©es sur un pan inclinĂ©. La rĂ©signation et la saignĂ©e du corps social rognent la motivation tandis que d’irrĂ©ductibles consanguins se concentrent sur leur quotidien. »

Bien que m’écƓurant, je savoure une cigarette sans me prĂ©cipiter, subterfuge Ă©culĂ© vouĂ© Ă  repousser l’échĂ©ance.

Mon paquet terminĂ©, je m’y rĂ©sous. Mes phalanges filiformes courent sur la console pour rĂ©pondre avec concision, mon index flottant avant de fondre sur la touche validant l’envoi. Je suis encline Ă  la solitude et communiquer requiert la mobilisation, Ă  mon Ă©chelle, d’une incroyable Ă©nergie. SevrĂ©e d’un terreau propice Ă  mon Ă©panouissement, je m'y adonne difficilement.

Ce qui me semblait saugrenu, il y a quelques annĂ©es encore, prend corps. La rĂ©solution limpide de l’équation fuse : je ne suis pas en quĂȘte d’un monde meilleur mais diffĂ©rent.

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