EDC de Léonie
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Brindille brisée craquant sous la botte du destin et titubant, j’arpente les méandres d'un tombeau pharaonique séant aux reines déchues. Enchâssée entre mes lèvres purpurines et desséchées, une cigarette agonise. L’impatience ronge les ongles et l’attente balaie la poussière sous les semelles trainant. Rien n’y fait : engluée dans le reniement de moi, abandonnique et sans toi, je ne suis plus, hémiplégique aux abois quand les mânes émanent.
Vous m'inspirez pourtant tant de couleurs... de saveurs.
Vous n'êtes pas encore vêtue de moi mais cela ne saurait tarder...
Harassée, je consulte ma montre alors que des sollicitations m’exhortent à l’évasion, sous les incommodants regards de pieux témoins dont le sourire béat magnifie la mine suffisante.
« Il faudrait prévoir une chambre d’isolement pour la phase d’épuration. » me dis-je, les lèvres pincées et inquiète d’être aperçue par une voisine caquetante.
Moins consistante qu’un aspic tremblant sous un coulis de gélatine, je coule à pic. L’alambic n’a pas chauffé longtemps pour distiller l’acide de la mélancolie, carburant essentiel des envolées éthyliques quand je déploie mes ailes atrophiées. Mon âme se racornit et demain se décline en embryon aux contours incertains. La solitude m’étreint et féconde mon émoi, la mort couvant en gestation. Elles ne sont plus mes ennemies.
Que se passe-t-il.... ? J'ai besoin de... ta présence.
Je suis pourtant plus ombre que lumière, mais j'ai envie d'engendrer... encore.
La sensation apaisante du glissement m’enveloppe quand l’opiacé émollient me plonge – enfin - dans la torpeur. La camisole chimique anesthésie mes émotions et castre mes dérives ; un bien-être factice visant à endiguer la lucidité abhorrée, pensé-je. Je m’empoisonne et la vie s’écoule hors de moi tandis que mes pores suintent de perles opalescentes.
« Vous nous gratifiez des minauderies d’une jeune fille grisée par de l'eau pétillante et vous mériteriez une volée de bois vert épistolaire ! »
Je me retourne mollement quand un rideau noir agite ses pans avec la grâce d’un oiseau recouvert de mazout. L’interstice furtif donne sur le néant et le temps déloyal se dilate quand la distance imposée menace d’écailler ma paix lustrée de faux-semblants. Des piquets rouillés délimitent mon no man’s land : j’attends un succédané d’existence pour m’extraire de l’inertie amidonnée.
Le rideau s’enfle d’orgueil, susurre un devenir à deux, ravit sournoisement des espoirs inlassablement ajournés et se gausse des regards éperdus qui s’acharnent à ne plus s’épouser.
Alors offre moi un signe ; peu importe lequel du moment que c'est une part de Toi pour moi... une part de cet idéal pour lequel je ne compte pas lâcher quoi que ce soit ; Toi encore moins que toute autre.
Dis-moi juste que tu ne renonces pas.
Confinée dans l'écrin d'un silence olympien, mon cœur rabougri s’empuantit de vide. J’exhibe ses entrailles avec l’arrogance d’un anatomiste devant sa cohorte de jeunes ahuris. Mais, l’unique témoin n’est autre que moi-même car les importuns se brûleraient les yeux devant cette apparition foudroyante.
De captieux stratagèmes fermentent derrière ce rideau comminatoire que j’écarte, soupçonneuse, manquant de défaillir quand des relents de putréfaction me révulsent. Dubitative, je ne ramasse pas l’amas de hardes car il pourrait cacher un Rat d’égout. L’envie de rejeter ce tas putride dans son cloaque me traverse l’esprit.
Cependant, je ne me distingue plus de ma Créatrice car je suis elle ; elle et moi, agitées d’un même spasme orgasmique. Je fais corps avec l'Œuvre.
S’ébrouant en tous sens, les fils conducteurs véhiculant mes pensées élimées tisonnent les flammes de ma fournaise cérébrale.
Juste de quoi te faire entrer dans mon monde afin que tu en gardes trace dans le tien.
Juste une petite étincelle que tu garderas quelque part entre ton coeur et ton sein.
Mes reflets réfractés à l’infini et mes éruptifs traits de génie façonnent l’incomparable Créatrice.
Tu es le feu et le Cercle, le vent et le souffle, la plume et le verbe. Besoin de glisser cette part de moi encore vivante en ta chair, sous ta peau et tenter, une fois libérée, d'ouvrir mes ailes avec cette indicible part de toi. Tu es la faim, la soif, le souffle, la caresse et l'ivresse... ma Foi, mon Firmament.
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◊ Commentaires
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EveR~4918 (1729☆) Le 26 Mai 2016
Cette "paix lustrée de faux-semblants" n'est que la peur d'un seul présent.