EDC de Lyseah~65378

Song ♪

Entre ces quatre murs, portes closes, fermées depuis des lustres. Une guerre est en cours. La guerre idéologique, chacun a donné des noms aux autres, pensant les accabler, les faire abandonner, voulant les faire expier… Mais l’une d’entre elle, ni anarchiste, ni extrémiste et de moins en moins rebelle, lève un regard clair vers les lignes apparaissant sur la matrice, vers le sang écarlate à même les rues, vers Eux, qui semblent penser, qu’ils valent mieux.

La nuit l’enveloppe de plus en plus, elle se laisse aller dans un sommeil profond après avoir perdue. Sommeil enivrant, recroquevillée sur elle même, tremblotante mais aucunes larme ne vient. Ses yeux restent ouverts, elle reste éveillée, deux scintillements transperce la noirceur de sa chambre. Scintillement qui se ballade à travers la pièce, venant ensuite sur elle. Sur sa peau. Ses doigts passent le long de sa jambe, longue épopée car elle y met le temps, ne se pressant pas, jamais.

Deux saphirs continues de monter le long de sa peau pâle, comme deux pointeurs cherchant leur cible, analysant, se braquant parfois.
Elle caresse le satin de ses hanches, profite de ses belles courbes, faisant onduler ses propres mains contre elle, remontant petit à petit, détaillant sa taille avec curiosité.

Son ventre tendu, la légèreté de ses caresses parcourant quelques muscles peints comme si l’on avait voulu être précis. Sculptés dans le marbre, présentation architecturale, douce chair enivrante, pourtant dure comme la pierre.

Voilà que ses yeux s’aventurent plus haut encore, frolant du regard ses formes féminines, frôlant d’un doigt la chair tendre qui les parent. Elle ne ressent rien à ce moment, si ce n’est de la curiosité envers elle même, envers son clone fraîchement décuvé. Elle comprend un peu mieux ce qui plait aux hommes.

Les prunelles s’assombrissent, oscillant vers le noir d’ébène, son regard devient froid alors que ses doigt parcours sa chevelure jusqu’à son crâne, appuyant sur un endroit précis, un endroit qui lui a valu cette cuve, une nuit courte…

Ces nuits ont été longues, elle a gardé espoir que les rebelles pourraient se sauver… mais elle vient de le perdre tout en perdant ceux qu’elle aimes. Elle oubliera comme les autres fois, mais pour qui se battra t-elle ?

Recroquevillée sur son lit, elle ne verse ni larmes ni cris, attendant une présence, jusqu’à entendre son com’, une douce voix vient lui susurrer à l’oreille “Je te prépares ta chambre".
Elle sait que rien n’est fini, que la suite est à venir. Elle s’y prépare déjà, et laisse son visage se peindre d’un sourire, peut être sa dernière lueur vient de lui faire signe.