EDC de Lyseah~65378

Ambiance

Il m’a abandonné ?!

Lyse… ton grand père aussi…

Mon père et mon grand père… m’ont abandonné… ma famille a disparu…

Elle ouvre des yeux apeurés, un filet de sueur parcourant son visage, l’angoisse l’envahissant, les membres tremblants. Elle regarde ses main, fines mains tant sollicités par les caresses que lui quémande son père. Ses prunelles d’azur passent de ces dernières aux murs de sa chambre ou plutôt de celle de son grand père où elle a pris l’habitude de s’assoupir. Un sourire vient peindre son joli minois alors qu’elle se passe une main dans les cheveux, rassurée par cette atmosphère réconfortante, chaleureuse, celle de la maison familiale, alors qu’elle sait qu’ils sont là, quelque part.

Nue, les draps glissant sur sa peau de perle, la demoiselle finit par se lever balançant le reste de tissu sur le lit, alors qu’une main trouve son com’ sur la table de chevet. Elle pianote en vitesse, se rendant compte par la même occasion qu’elle a dormi 3 jours de suite. Elle lâche un petit rire, son cristallin et si agréable aux oreilles des autres, témoignage d’un bonheur, de sa franchise à l’égard de ses aimés. Une dizaine de messages sont en attente, mais elle garde le meilleur pour la fin, celui de son homme, s’attendant à y trouver de tendres paroles ou une promesse d’une future nuit de tendresse à ses côtés dont elle rêve depuis plusieurs jours.

Son doigt, en contact avec l’écran ouvre son message, fébrile. Puis le monde s’effondre. Littéralement. Elle se retrouve dans un abîme sans fond, la noirceur l’incitant à y descendre toujours plus, l’enfonçant dans un tableau qui n’est pas le sien. Des larmes viennent maculer ses joues alors qu’elle jette son com’ dans un geste empli de rage et de désespoir. Ses mains tremblent à nouveau, elle serre les poings faisant glisser de fines perles rubis le long de sa peau, son corps est pris de spasmes, de longs sanglots s’emparant d’elle, agitant son corps, agitant son âme.

Elle lève ses mirettes, rougis par ses pleurs observant la blancheur de la pièce, se calmant doucement, tentant de ne pas céder à sa panique, de ne pas hurler sa peine et sa haine profonde. Sa nuque la picote ardemment, tour de magie de son IA pour la calmer, une voix se faisant entendre à l’intérieur de son crâne.

Ces paroles l’apaise, la pression sur sa nuque également. Alors que le calme l’envahit, les ténèbres se dispersent, se retrouvant dans son monde immaculé, elle avance, d’un pas incertain. Plus aucunes frontières ni aucuns murs ne l’incitent à s’arrêter, elle craquera peut être encore aujourd’hui, mais pas demain.

Dans son monde de blancheur, de naïveté qui ne la quittera jamais, elle continue de mettre un pied devant l’autre, sa chevelure nacrée ondulant derrière elle, son souffle formant quelques volutes blanches. Elle regarde alors vers le haut, le ciel faisant une apparition timide. La Lumineuse tend un bras vers ce dernier, sa peau blanchâtre éclairée par quelques rayons de soleil, un brin d’espoir ou d’illusion auquel elle se raccroche. Un sourire apparaît à nouveau alors qu’elle prononce un mot, ses lèvres se mouvant pour formant un mot latin dont elle connaît étrangement la signification. Et elle savait que pour ça elle allait être haït.

Sa famille avait disparu mais elle resterait toujours dans son monde de lumière. Son nouveau nom de famille prenant le pas sur la continuité de sa vie.

De : Nils
Ton con d'vieux s'est barré en cryo.