EDC de Ludwig~55451

RESSENS

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« Être Impérialiste n’est qu’une vie de sacrifices. » ___
___Depuis combien de temps est-ce que tu étais aussi apathique, Ludwig ? T’avait-on déjà vu aussi fantomatique par le passé ? Aussi peu animé de la passion de faire valoir les idéaux Impériaux et les devoirs de tes concitoyens ? Des années que tu étudiais le parfait Impérialisme, par déduction et vécut autant que par l’Histoire. La Grande Histoire de la cité. Celle recélant tant de noms désormais connus pour être du côté rebelles sans que tu ne puisses te l’expliquer. Cette hargne que tu as pu ressentir à l’encontre de ces gens ayant quitté le secteur Marran pour l’autre bord. Peut-on parler de haine ? Très certainement.
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___Mais aujourd’hui, tu ne fais que rentrer chez toi en expirant un nuage de fumée de la taille de ton visage au-dessus de tes épaules. Ce jour fut encore une journée de sacrifice, comme le fut le précédent. Combien de temps durerait encore cette supercherie ? Depuis combien de temps le sais-tu ? Tu n’en avais jamais vraiment douté, tout comme ton entourage. Il y a des signes qui ne trompent pas. L’illusion n’existe que pour ceux n’ayant jamais prêté attention aux murmures de tes regards, aux sous-entendus de ta voix trop grave, aux vides dans tes mouvements gênés.
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___Personne n’est dupe, Ludwig. Tu peux bien remonter tes lunettes comme une barrière entre ton regard éteint et le monde, ou bien te craquer et masser ta nuque pour essayer de te donner une contenance. Jamais personne ne t’ayant adressé la parole n’a pensé plus de dix minutaires que tu pouvais être un humain pleinement accomplis. Tout cela n’est que mensonge, n’est que théatre. Et tu es seul sur la scène, sans maquillage ni décors. Il n’y a que toi, au centre de cette scène, qui regarde la foule sans prononcer le moindre mot.
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___Alors tu essayes d’attirer l’attention ailleurs. Tu as toujours essayé de faire ainsi. Tant qu’à faire, autant faire en sorte de rendre l’Impérialisme attrayant. Il est nécessaire qu’il soit compris de la population pour la survie du secteur. Mais rien n’y fait. Tu es un menteur, Ludwig. Ton texte est peut-être remplis de vérités, de réflexions bien pensées qui devrait aller déloger les déficiences laissées par la religion dans les habitudes de l’Imperium… mais jamais personne n’a pensé que tu pouvais être humain. C’en est presque drôle. Presque ridicule. Comment as-tu pu penser que tu ferais illusion au milieu de tes confrères ? Tu n’as jamais mérité ton rang. Tu es né du mauvais génome sur la grande scène de la vie et, désormais que tu le comprends, tu as peur de t’en donner les moyens.
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___Pourquoi ? Parce que désormais on te jugera, Ludwig. Tu le sais aussi sûrement qu’on t’en a fait la réflexion : « La dénaturation du génome humain est un blasphème » t’avais envoyé la Lady. Ainsi donc, le gouvernement était encore aveuglé par la religion et ses conséquences. Impossible était devenu la réflexion de rendre moins grave la peine visant à punir les humains changeant de race. Et pourtant, d’autres l’ont fait avant toi. Quelle justice, en ce cas ? Aucune. L’apathie laisse, tout doucement, sa place à la colère. Aussi insurgé qu’il l’eut été avant sa perte de mémoire, le voilà qui serre les dents en se servant un grand verre de skiwi, observant son reflet dans le miroir : Celui d’un acteur qui, bientôt, n’aurait plus besoin de jouir d’un rôle ne lui convenant que peu. Celui d’un homme qui n’avait jamais été humain que par son génome. De rage, le voilà qui retire sa veste Buss et sa chemise, virant le reste de ses vêtements avec le même empressement pour s’observer nu.
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___Ses tatouages, ses couleurs, ses formes, ses muscles, sa peau, ses yeux, ses cheveux. Usurpation, calomnie. Tu n’es pas le véritable Ludwig. Ce n’est pas celui qui réside dans ton cerveau. Ce n’est en rien ce que reflète ta personnalité et tes centres d’intérêts. Tu n’es rien de ce que tu vois. Tu es tout autre, à dire vrai. Tu es celui qui, prit au piège par ce génome, se verra libéré et amènera l’Humanité vers de nouveaux degrés d’évolution. C’est là, la clef du progrès ! Que les gens cessent de se complaire dans leurs acquis ! Nous pouvons avoir tellement mieux, devenir tellement mieux ! Il suffit de chercher, de le vouloir ! Il suffit de réfléchir, d’user des informations de la matrice ou des IA. Il suffit de fouiller alentours ce que les anciens ont pu nous laisser. Il suffit de le vouloir, par Hujan ! Voilà qui tu es, Ludwig :
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Tu es, et a toujours été, un vautour.

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