EDC de Ludwig~55451

RESSENS

___ _________Frisson.
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___Assis sur le rebord du comptoir, tu observes la douce cavalcade des draps sur ce corps endormi. Nu, les jambes repliées contre toi, tu observes dans la pénombre. Cette douce pénombre qui enveloppe désormais la chambre dans un calme apaisant et trompeur. Cette même chambre dont la moiteur ambiante ne laisse que peu de doute sur les élans affamés et les désirs clairement cynégétiques de ces êtres majoritairement civilisé. Remontant tes lunettes dans un geste étudié, éduqué, soigné, tu te surprend à suivre la courbe des hanches de la Dorée sous l’étoffe qui recouvre ton lit pendant que son buste se soulève avec régularité dans son sommeil dûment mérité.
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_________Chaleur.
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___Cette nuit, tu as fait l’amour à la Dorée. Tu lui as fait découvrir un monde que tu ignorais toi-même connaitre. Mais tes gestes experts, t’étonnant probablement autant qu’elle, surent venir déloger ses gémissements retenus. Sa peau douce, lisse et chaude souillée par tes ongles avides. Ses cheveux d’or empoignés et tirés sans retenues par tes mains de technicien blessées et rudes. Tes rugissements à son oreilles alors que tes dents venaient marquer significativement la courbe de sa nuque pour finalement glisser dans un soupir rauque jusque là. Dans ces plumes dorées qui te firent perdre la tête au premier regard. Comment le dire ? Comment l’assumer ? Comment le contrôler ? Il te la fallait. Tu ne voulais pas. Mais tu le devais. Tu en avais besoin. Tu as pourtant longtemps lutté. Lutter envers et contre tout contre de basses velléités dictés par les réminiscences de ton passé, peut-être ? Non ce devait être plus profond que cela. Et cette nuit. Oui, cette nuit. C’est cette nuit que tu as cessé de te dissimuler derrière ce bouclier abscons de bienséance. Soyons franc, Ludwig, tu ne lui as jamais fait l’amour. On ne peut dire ça lorsque l’on voit l’état dans lequel tu l’a laissée. Pauvre petite chose. Le corps grêlé de bleus, meurtries de blessures diverses, tiré dans tous les sens, les plumes parfois arrachées par inadvertance… Ses si jolies plumes.
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_________Sang.
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___Un instant oublié par ta perfide mémoire. Un souvenir qui ne te reviendra jamais. Celui de la Bleue et de ces premiers pas hésitants, des balbutiements de ton désir féroce. Tu n’as pourtant pas hésité longtemps. Porte-t-elle encore des marques de ta main ? Des marques de ton fidèle tournevis, qui porte bien plus de souvenirs de ta vie que toi-même. Tu l’ignore mais Elle, elle sait. Quelque part au milieu de tous ces souvenirs, il réside une trace de ton passage. Une trace persistante de cette affection profonde pour ses cuisses. Et surtout : ses plumes bleues et noires qui firent tout démarrer sans même que tu ne le réalise. Il serait malvenu de nommer cela innocence, mais il n’y a pas d’autres termes pourtant. Lentement, tu sombrais déjà pour ses plumes qui façonneraient plus tard le merveilleux monde de tes fantasmes les plus oppressants et les plus malsains. Encore et encore il te faudra marquer sa chaire. Encore et encore il te faudra la meurtrir. Pour, à jamais, faire ressortir ses plumes. Ses si jolies plumes.
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_________Poésie.
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___La Sanglante est encore particulière. Tu n’avais pas prévu que cela puisse se passer. Pour tout dire, il faudrait admettre que tu ne l’a jamais souhaité. Encore une fois, cette main invisible qui t’a poussé vers elle. Et vous unir, sous cette douche brûlante qui su si bien mystifier les mouvements violents et brutaux de vos deux corps voraces. Le désir crépitait littéralement de vos doigts jusqu’à la racine de vos cheveux. L’acte ardent jamais ralentis par les glapissements de l’eau coulant sur vos peaux assombries. Si la passion avait un son, alors il aurait probablement paré les couleurs de cette union enflammée sous l’eau torride. Tout ce qu’alors tu connaissais de la tendresse charnelle : c’était elle. Elle et ses plumes rouges sombres. La seule qui, malgré ta passion, aura bénéficié de tendresse véritable. De poésie des corps. Elle et ses plumes. Ses si jolies plumes.
Haaaaaant'peuxpasm'voiiiiir Haaaaaant'peuxpasm'voiiiiir