EDC de Ludwig~55451
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Néon.
______Le smog, lentement, s’enroule autour des bâtiments qui se dressent face à lui à mesure qu’il avance. A cette heure, les rues sont presque désertes. On n’y trouve que des détritus : des cartons de Glukoz datant de l’année précédente, des cadavres de rats, des pauvres gars au discours incohérent et douteux, des connards violents au discours incohérent et douteux… Et puis y a lui : Ludwig.
Debout dans une flaque, Ludwig observe son reflet dans l’eau. L’onde provoquée par ses bottes renforcées déforme ses traits à peu près aussi bien que l’a fait la ville jusqu’à présent. « T’es méconnaissable, mon vieux. » qu’il grince entre ses dents, le visage tordus par les vagues, le teint dénaturé par les néons criards de la ruelle. Ses épaules s’affaissent, laissant entendre un craquement immédiatement étouffé par l’épais brouillard. Avec une lenteur exagérée, sa cage thoracique se soulève et s’écrase.
Même à une heure aussi avancée, il y a toujours de la lumière dans la cité. Probablement de façon à ce que, même avec le désir profond d’échapper aux feux des projecteurs, on ne puisse pas rater les détails de cette ville. Qu’on ne puisse pas dissimuler l’horreur dans le cœur de ses habitants, les monstruosités qui peuvent effleurer l’esprit de certains et la terreur que peuvent ressentir les autres. Qu’on ne loupe pas la crasse, l’abjecte, le merveilleux, le splendide de l’endroit. On illumine les bâtiments, les ruelles, les gens et les âmes. Personne n’a le droit de détourner le regard. Renoncer est un crime passible de la peine de mort. Et je ne parle certainement pas de celle provoquée par une balle dans la tête, Ô que non. L’abrutissement est la plus cruelle des morts. Elle laisse le corps vivre et dévore l’âme et la réflexion petits bouts par petits bouts, jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’une coquille gémissante et baveuse. Ainsi, on plonge la ville dans une lumière constante afin de mener tout un chacun jusqu’à sa mort cérébrale programmée. Et tout le monde y va, sagement et d’un bon pas.
*Mh*
Et Ludwig est là, les épaules affaissés. Il est là depuis si longtemps que la flaque est un parfait miroir qui lui renvoi ses cernes, son regard vide de toute expression et de tout sentiment, sa casquette crasseuse qui cache des cheveux couper par ses soins et son débardeur tâchés de peinture et autres fluides. La splendeur du Dreadcastien oublié par Dreadcast, le charme sibyllin du statut de Civis, l’éclat abscons du fond de la classe moyenne. « T’as l’air d’un vaurien, Ludwig. » Qu’il se dit à lui-même, amenant ses doigts pour caresser les poils de sa barbe. Ses ongles, noircis par endroits, dessinent une ligne jusqu’au lobe de son oreille alors que ses yeux observent les cicatrices toutes fraiches laissées sur ses bras. Un nouveau souvenir des habitants, une preuve de plus que même le plus insignifiant garde des traces de son passage dans la ville : Qu’il a, en somme, Dreadcast dans la peau.
Puis une once d’obscurité : Brusque, soudaine et inattendue. Pendant un instant, un très court instant, Ludwig n’est plus là. Il n’y a que le noir, la pénombre. Un bourdonnement qui tranche le bruit blanc environnant de la ville assoupie. Puis le néon se rallume. Ludwig est de retour. Les mêmes cernes, la même casquette, les mêmes bottes… Ludwig est là. Il ne bouge pas. Il se regarde sans expressions. Le néon s’éteint à nouveau, comme pour se moquer de lui. Il bourdonne à son oreille comme l’eurent fait ces gens, trop bien pour fréquenter le bas peuple… Ou trop bien pour remercier l’un des engrenages les plus fondamentaux de la ville, de ne pas se laisser écraser par celle-ci. Mais, alors que l’opacité du Smog est à son apogée, un son pour le moins inhabituel accompagne le murmure moqueur du néon fatigué. Un son grave et régulier, qui prend petit à petit de l’ampleur, un son presque déformé, presque inhumain. Presque. Le rire du Technicien s’élève lentement. Il emplit la ruelle, il s’enroule autour des néons, il repousse le smog, il fait peur aux rongeurs, il interpelle les vieux fous.
La lumière revient. Ludwig n’est plus là. Un homme se tiens à sa place. Mêmes bottes, même débardeur, même casquette crasseuse… Mais son regard est déterminé et son visage ne semble jamais avoir connu d’autres expressions que son sourire en coin. Les épaules droites, l’air assuré, il dégaine son communicateur et le porte à son oreille après avoir pianoté dessus avec une adresse qu’on ne lui connait guère.
*MHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA*
« Ouais c’moi… J’aurais b’soin d’un service. »
« Ouais c’moi… J’aurais b’soin d’un service. »
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Informations sur l'article
Distractions
27 Octobre 2015
1347√
15☆
9◊
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◊ Commentaires
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Norah~50792 (365☆) Le 27 Octobre 2015
Je suis définitivement amoureuse de ton écriture. JE VEUX LA SUITE !!!
Merci a toi pour les RP partagés et le vent de dérangement que tu souffles sur la triste routine de ma pantine. -
Ludwig~55451 (243☆) Le 27 Octobre 2015
Peut-être que je devrais aller annoncer à la mairie que mon nom de famille sera "Trouble", alors? 8D. Merci pour cette démonstration d'amour incroyable QAQ -
Cal~54895 (26☆) Le 27 Octobre 2015
Je veux pas dire, mais JD Zazou, il glisse des messages subliminaux.
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NeufCentÖnze (1795☆) Le 02 Novembre 2015
Très bel article aussi. Vraiment fluide et bien écrit.