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Un goût d'éternité
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Journal de bord de
"La Très-Haute"
Entrée n°48 - 1/355.1 _ (*Contient une pièce jointe*)
_ Ce jour fut un jour de manie coutumier dans ma vie de géante.
Oui. Un jour comme il y en a tous les jours.
_
Passant de tâches en tâches, de projets en projets, de travaux en travaux. Le relationnel réduit au strict congru, au résidu rationnel. S'éloigner d'autrui, de l'hubris, des émotions et des sentiments. Les partitionner et rationner. Planifier, organiser, avancer, se cultiver, créer, tester. Continuer. Inventer. Chercher. Chercher encore. Incarner le changement que l'on désire. Toujours. S'offrir des moments de folies pour explorer les limites de l'esprit humain. Puis... Pardonner. Donner la chance de se rédimer. Essayer de laisser le passé où il est, sans faire comme si, non plus, ça n'avait jamais existé. Mais... Toujours essayer, différemment. Echouer ? Peut-être. Et alors ?
_
C'est le mantra.
_
Mais ce n'est pas ça qui m'a donné envie d'écrire aujourd'hui.
_
Je marchais dans la rue guidée par mon leitmotiv, l'esprit centré sur ma liste d'objectifs du jour et plus lointain ; quand un son m'a interpelé, explosant ma bulle par son parfum typique de -ce que j'appelle- relations hydroalcooliques :
_
" Oh ! Mais... Ce grand manteau rouge. Je vous reconnais !
_
Je me tournais vers la source de ce son erratique comme un piaillement et m'immobilisais, le regard braqué sur la forme d'un petit vieux chimérique, sombre vautour plumeux, rachitique et peu gracieux, épaules basses et bras chassieux. La miniature étrange s'approchait traînante, la bouche plus labile que les jambes habiles.
Sentant sûrement un désengagement de ma part, il s'est empressé de se présenter comme un certain Norbert Moisneau ; tenant à bien l'épeler pour que je m'en souvienne. J'écoutais aimablement la petite chose s'expliquer :
Je ne disais rien, dubitative, à part :
Je répondais par l'affirmative à sa question et alors qu'un peu prise de court par son énergie dissonante, je ne proférais que des mots d'une grande banalité. Je trouvais pourtant l'initiative intéressante et découvrais un pant de la vie de la ville et l'existence de choses se trouvant en dehors de mon champ de conscience.
_
L'individu sortit de sa besace un classeur qu'il semblait avoir bien du mal à soulever de ses membres grêles. Il le fouilla en tremblottant, m'expliquant fébrilement qu'il avait conçu un dispositif pour capter une image et la fixer sur du papier. Je l'écoutais, curieuse, mais tout en même temps, perturbée par sa grande faiblesse physique.
_
Je lui épargnais néanmoins ma consultation médicale gratuite, bien que l'idée de lui conseiller de se mettre au renforcement musculaire me taraudait. Enfin, jusqu'à ce que je vois ce qu'il appelait : photographie de moi.
_
En fait, il y en avait une série, d'images volées, captures du Temps, instantanné figé. Je regardais les portraits de Barshabba et moi dans ses mains crochues, traité en sujet d'études. Il élude alors la technique précise du procédé :
Je contrôlais une poussée de colère qui fit chauffer mes oreilles. Ma politesse étouffa un charmant aboiement à base de : "et ta gueule de nabot, à toi, elle n'est pas surréaliste ?" y préférant un simple regard défait de toute sympathie.
J'attrapais la série qu'il me tendait, en offrande, comme pour se faire pardonner ses mots. Je faisais défiler les petites cartes carrées, pourvue de la même scène en noir et blanc, dans des angles changeants, m'adoucissant à leur contact.
_
Cette scène, c'était un de ces jours où j'avais choisit de poser un genoux à terre dans la rue, pour embrasser mon époux.
_
Je m'arrêtais, troublée, sur l'une d'elle -immortalisant l'instant tendre en gros plan - que je trouvais particulièrement belle.
Je sentis mon visage, chaud sous mon respirateur.
Je la sortie du lot.
_
J'observais les yeux plissés d'l'individu intrusif, l'écoutais avec attention dans son parler nerveux et saccadé réalisant que ce qui m'agaçait en lui, c'est qu'il était moi en pire. Je remarquais son nystagmus et les petits spasmes qui secouaient parfois le haut de son corps ; mais pas de malice.
_
L'envie de garder cette photo devait se voir dans ma gestuelle possessive, mon regard appuyé sur elle, tandis que j'abandonnais volontier les autres dans une main gauche qui commencait déjà à tendre le reste dans sa direction.
_
Car, tandis que je râclais doucement ma gorge pour parler, il me devanca :
Je relevais mon regard vers lui et souffla un merci dans mon respirateur.
L'étrange vautour fit ce que j'estima être un sourire et s'en retourna à sa vie.
_
Je rentrais dès que je me remis de l'intermède disruptif, pour numériser cette image et l'holographier, afin de la stocker sur la matrice. Puis lui faire un petit abri dans un calepin que je garde toujours avec moi, pour noter des idées.
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...
_
Oh moi! Je sais! Je vais l'installer en fond d'écran sur mon A.I.T.L!
_
J'aimerais la montrer à Barshabba. Mais il dort tant depuis quelques années... Il est si peu présent.
_
J'aime vraiment cette photographie. Je ne m'en lasse pas.
Elle me rappelle un moment où je voyais le futur et l'immortalité d'un oeil plein d'espoir...
Elle me rappelle le gout de ses baisers : un goût d'éternité.
Oui. Un jour comme il y en a tous les jours.
_
Passant de tâches en tâches, de projets en projets, de travaux en travaux. Le relationnel réduit au strict congru, au résidu rationnel. S'éloigner d'autrui, de l'hubris, des émotions et des sentiments. Les partitionner et rationner. Planifier, organiser, avancer, se cultiver, créer, tester. Continuer. Inventer. Chercher. Chercher encore. Incarner le changement que l'on désire. Toujours. S'offrir des moments de folies pour explorer les limites de l'esprit humain. Puis... Pardonner. Donner la chance de se rédimer. Essayer de laisser le passé où il est, sans faire comme si, non plus, ça n'avait jamais existé. Mais... Toujours essayer, différemment. Echouer ? Peut-être. Et alors ?
_
C'est le mantra.
_
Mais ce n'est pas ça qui m'a donné envie d'écrire aujourd'hui.
_
Je marchais dans la rue guidée par mon leitmotiv, l'esprit centré sur ma liste d'objectifs du jour et plus lointain ; quand un son m'a interpelé, explosant ma bulle par son parfum typique de -ce que j'appelle- relations hydroalcooliques :
_
" Oh ! Mais... Ce grand manteau rouge. Je vous reconnais !
_
Je me tournais vers la source de ce son erratique comme un piaillement et m'immobilisais, le regard braqué sur la forme d'un petit vieux chimérique, sombre vautour plumeux, rachitique et peu gracieux, épaules basses et bras chassieux. La miniature étrange s'approchait traînante, la bouche plus labile que les jambes habiles.
- La géante à genoux ! Comprends-je, de son étrange élocution trop rapide ; ce qui fit naître en moi une pointe de méfiance et une grimace, dissimulée.
Sentant sûrement un désengagement de ma part, il s'est empressé de se présenter comme un certain Norbert Moisneau ; tenant à bien l'épeler pour que je m'en souvienne. J'écoutais aimablement la petite chose s'expliquer :
- C'est le titre que je lui donne. J'ai une photographie de vous. Que j'ai faite. Je suis photographe. Il y a des années !
Je ne disais rien, dubitative, à part :
- Une photographie ?
- Vous voulez la voir ? J'adore prendre des photos. Je fais des expositions dans les égouts ; parfois ; pour montrer aux souterriens, la vie ; ici.
Je répondais par l'affirmative à sa question et alors qu'un peu prise de court par son énergie dissonante, je ne proférais que des mots d'une grande banalité. Je trouvais pourtant l'initiative intéressante et découvrais un pant de la vie de la ville et l'existence de choses se trouvant en dehors de mon champ de conscience.
_
L'individu sortit de sa besace un classeur qu'il semblait avoir bien du mal à soulever de ses membres grêles. Il le fouilla en tremblottant, m'expliquant fébrilement qu'il avait conçu un dispositif pour capter une image et la fixer sur du papier. Je l'écoutais, curieuse, mais tout en même temps, perturbée par sa grande faiblesse physique.
_
Je lui épargnais néanmoins ma consultation médicale gratuite, bien que l'idée de lui conseiller de se mettre au renforcement musculaire me taraudait. Enfin, jusqu'à ce que je vois ce qu'il appelait : photographie de moi.
_
En fait, il y en avait une série, d'images volées, captures du Temps, instantanné figé. Je regardais les portraits de Barshabba et moi dans ses mains crochues, traité en sujet d'études. Il élude alors la technique précise du procédé :
- C'est une chance de vous croiser ! Cette scène m'avait marqué. Une géante et un nabot, sur le même plan. C'était assez surréaliste. Comme un effet visuel. Un passage à niveau. Un montage. Vrai.
Je contrôlais une poussée de colère qui fit chauffer mes oreilles. Ma politesse étouffa un charmant aboiement à base de : "et ta gueule de nabot, à toi, elle n'est pas surréaliste ?" y préférant un simple regard défait de toute sympathie.
- J'veux dire... enfin, nabot, façon de parler, j'en suis un pire ; se reprit-il, je veux dire, la différence de taille m'a interpelé.
J'attrapais la série qu'il me tendait, en offrande, comme pour se faire pardonner ses mots. Je faisais défiler les petites cartes carrées, pourvue de la même scène en noir et blanc, dans des angles changeants, m'adoucissant à leur contact.
_
Cette scène, c'était un de ces jours où j'avais choisit de poser un genoux à terre dans la rue, pour embrasser mon époux.
_
Je m'arrêtais, troublée, sur l'une d'elle -immortalisant l'instant tendre en gros plan - que je trouvais particulièrement belle.
Je sentis mon visage, chaud sous mon respirateur.
Je la sortie du lot.
_
- Très belle photo. Vous avez bon goût. En effet. Mais elle semble tout à fait banal. Pour moi. En tout cas. Je ne regrette pas de m'être approcher pour la prendre. Pourtant. C'est comme si rien n'avait pu vous perturber. A ce moment. Un petit bout d'éternité partagé. Mignons amoureux en train de se baiser.
J'observais les yeux plissés d'l'individu intrusif, l'écoutais avec attention dans son parler nerveux et saccadé réalisant que ce qui m'agaçait en lui, c'est qu'il était moi en pire. Je remarquais son nystagmus et les petits spasmes qui secouaient parfois le haut de son corps ; mais pas de malice.
_
L'envie de garder cette photo devait se voir dans ma gestuelle possessive, mon regard appuyé sur elle, tandis que j'abandonnais volontier les autres dans une main gauche qui commencait déjà à tendre le reste dans sa direction.
_
Car, tandis que je râclais doucement ma gorge pour parler, il me devanca :
- Vous pouvez la garder. Celle-ci.
Je relevais mon regard vers lui et souffla un merci dans mon respirateur.
L'étrange vautour fit ce que j'estima être un sourire et s'en retourna à sa vie.
_
Je rentrais dès que je me remis de l'intermède disruptif, pour numériser cette image et l'holographier, afin de la stocker sur la matrice. Puis lui faire un petit abri dans un calepin que je garde toujours avec moi, pour noter des idées.
_
...
_
Oh moi! Je sais! Je vais l'installer en fond d'écran sur mon A.I.T.L!
_
J'aimerais la montrer à Barshabba. Mais il dort tant depuis quelques années... Il est si peu présent.
_
J'aime vraiment cette photographie. Je ne m'en lasse pas.
Elle me rappelle un moment où je voyais le futur et l'immortalité d'un oeil plein d'espoir...
Elle me rappelle le gout de ses baisers : un goût d'éternité.
*Pièce jointe*
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Fichiers corrompus
14 Février 2024
415√
18☆
4◊
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Barshabba (142☆)
Citoyen (très) discret
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Fianna~76675 (0☆) Le 17 Février 2024
Le plus beau couple de Dreadcast ! * -
Nexus (43☆) Le 18 Février 2024
"Tentative de production de beau" C'est réussi, c'est beau ! * -
Liouli (378☆) Le 20 Février 2024
Merci à vous deux (pour la dopamine dont mon système manque cruellement en ce moment), vous êtes adorables :3 -
Luz (32☆) Le 22 Février 2024
♥