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EDC de Lincoln~62170

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Premières lueurs artificielles

THEME
Le volet électrique s'ouvre lentement, premières lueurs artificielles du jour transperçant les interstices, projetant leurs rayons jusqu'au mur opposé, ces plusieurs dizaines de faisceaux lui cramant les rétines présentement habituées à l'obscurité d'une nuit brumeuse.
Le rideau de plastique décoloré s’efface inexorablement, laissant l'homme sans défense, son visage meurtri, plié par l'inconvenance d'une illumination prématurée, à 4h de l'après midi.
Il se lève et s'approche de la vitre, observant ce panorama rassurant de jungle urbaine surmontée de vapeurs noirâtres se diluant dans l'atmosphère.
Un remontant pour commencer la journée en toute sérénité, vielle tasse de café froid à moitié entamée trônant sur la table basse. il s'empresse de diluer la caféine avec un flash de skiwi, touillant à l'aide d'une cuillère à sucre. Le voilà qui sirote tranquillement son fortifiant, vêtu exclusivement d'un caleçon et d'un peignoir crème trop large.
Les premiers étirements du matin, positions instables et disgracieuses à l'équilibre plus qu'incertain sensées ouvrir les 9 portes de l'esprit pour une harmonie spirituelle totale. Ce qui ne l'empêche pas d'allumer clope sur clope, les 9 clopes du matin, pour une harmonie spirituelle totale.
On lui a venté que cet appart' a été loué à un Alte Nobilis, un bien de prestige, et qu'il a aussi servit de décors pour un porno. Il n'avait pas la moindre envie de savoir si les deux faits étaient lié, à ce prix là et avec sanitaires intégrés, on ne discute pas des masses sur l'histoire des locaux.
Il n'accepta cependant de s’asseoir sur le canapé qu'une fois recouvert d'une bâche plastique récupérée à quelques rues d'ici.
Nirvana de tranquillité anesthésique ponctué de pseudo valses désarticulées, il passa toute la journée cloîtré dans son appartement, en sous vêtements, à philosopher sur ce que la vie peut avoir de beau lorsqu'on ne se préoccupe pas du reste, et que seule compte l’existence. Une philosophie du Rien, cortège de l'ivresse, aussi pure que passagère.
L'avantage du métier de barman, se disait-il alors, c'est qu'on peut glander et se murger la tronche toute la journée avant de se pointer au boulot. Quoi qu'une fois au boulot...

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10 Mai 2016
1089√  16☆ 5◊

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