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Chapitre XVI : Shattered.
Alors alors... On reprend a zéro ?
Le souffle est lourd, fatigué, rauque et guttural, s'échappant des lèvres mutilée et d'une joue arrachée. Déjà plus de quarante-huit cycles depuis l'explosion, et pourtant les heures semblent des jours sous la douleur harassant son esprit. Qu'elle les envies, ces enfoirés pour qui la douceur des anti-douleur est un refuge possible a de telles tortures. Mais voila, elle est la "réussite", selon la Windrunner.
Quelle réussite...
Quelle réussite...
Elle sied la, vautrée dans le vieux canapé bleu, illuminée par les néons vibrant de son antre, tombeau d'acier refermé sur sa vieille carcasse noyée au milieu d'un flot de projet, d'un flot d'entraves. Ah, que la vie était plus simple, avant... Que la vie était plus douce, quand elle dansait au milieu de la foule, quand l'humanité n'est rien de plus qu'une cachette ou panser ses plaies.
Et les messages fusent, jamais ils ne s'arrêtent, voguant dans le flux numérique, fougueux, vivaces... Le temps ne s'arrête jamais, autour d'elle, quand bien même elle l'aura souhaité de toutes ses forces. A quoi bon tout le pouvoir du monde si on ne peut savourer un instant indéfiniment ?
Données azurées flottant dans le noir abyssal, a même la pupille artificielle de la mutante, elle observe les intitulés avec une lassitude plus morne qu'a son habitude... Zeiss, Zeiss, Praegor, CdO, CdO, Prison, Cerberus, Zeiss, Ordre Noir... A trop vouloir porter le monde sur ses épaules, le monde fini invariablement par vous écraser, vous broyer pour vous ingurgiter a son tour. Elle était loin, cette douce liberté qu'elle avait scandé a son retour, désir inavoué et qu'elle n'oserais surement jamais s'offrir...
Et les messages fusent, jamais ils ne s'arrêtent, voguant dans le flux numérique, fougueux, vivaces... Le temps ne s'arrête jamais, autour d'elle, quand bien même elle l'aura souhaité de toutes ses forces. A quoi bon tout le pouvoir du monde si on ne peut savourer un instant indéfiniment ?
Données azurées flottant dans le noir abyssal, a même la pupille artificielle de la mutante, elle observe les intitulés avec une lassitude plus morne qu'a son habitude... Zeiss, Zeiss, Praegor, CdO, CdO, Prison, Cerberus, Zeiss, Ordre Noir... A trop vouloir porter le monde sur ses épaules, le monde fini invariablement par vous écraser, vous broyer pour vous ingurgiter a son tour. Elle était loin, cette douce liberté qu'elle avait scandé a son retour, désir inavoué et qu'elle n'oserais surement jamais s'offrir...
[Hypocrite.]
C'était vrai. Elle aimait se dire libre, elle aimait se dire puissante, insensible, Impériale, sans peur et sans faille, elle n'était jamais rien de plus qu'une facade, qui a force de de s'imaginer autrement avait fini par s'oublier elle même. A quoi bon, au final, être soi même ? Quand la douleur n'est plus qu'un frein a votre emprise ? Pourquoi ne pas devenir ce que tous attendent que vous soyez, car au final, pour eux, vous ne serez jamais autre chose quoi que vous soyez en définitive... On n'a jamais qu'une partie de la vérité des autres, qu'on se forge en image.
Et toi ? Terrible vampire... Que j'ai veillé et pleuré ? En qui j'ai consumé mes dernières bribes d'humanité, mes derniers restes de celle que je fus, que fais-tu ce soir ? Es-tu toujours morne et triste, a veiller depuis ton balcon, ou a écouter ta musique dans ton lit ? Es-tu encore en train de te tuer a la tâche, a fuir la présence humaine, comme tu m'as fuit moi ?
Et toi ? Terrible vampire... Que j'ai veillé et pleuré ? En qui j'ai consumé mes dernières bribes d'humanité, mes derniers restes de celle que je fus, que fais-tu ce soir ? Es-tu toujours morne et triste, a veiller depuis ton balcon, ou a écouter ta musique dans ton lit ? Es-tu encore en train de te tuer a la tâche, a fuir la présence humaine, comme tu m'as fuit moi ?
Ses doigts s'agite, ses muscles tirant en s'échauffant sous le froid de la cache, température a son aise et celle de ses serveurs, donnant un rien l'air d'une morgue au lieu silencieux, et viennent marteler les touches holographique pour s'infiltrer dans les réseaux de surveillances impériaux...
Rapidement, elle se glisse le long des câbles de telecom, sautant d'antennes en antennes, arpentant la cité d'un simple doigt, pour repérer un bâtiment, jet d'ID, au milieu d'une myriade d'autre et pourtant tous si insignifiants a cotés...
Quatre... L'IA, la Dame, le Frère et... La Sœur n'est plus, c'est inhabituel. Encore ? Qui sait. La curiosité n'a pas de borne, son corps entier l'appelant a ce doux mal-être d'en savoir plus, d'ouvrir la boite de pandore en sachant pertinement la souffrance qu'elle en tirerait... Cette drogue qu'était le savoir, la connaissance.
Elle pianote encore, afin de changer de commandes, jonglant entre les lignes de codes et les entrées de terminaux, pour obtenir quelques détails de plus sur le lézard aux pupilles noires, la réponse venant tel un coup de poignard en plein ventre.
Elle pianote encore, afin de changer de commandes, jonglant entre les lignes de codes et les entrées de terminaux, pour obtenir quelques détails de plus sur le lézard aux pupilles noires, la réponse venant tel un coup de poignard en plein ventre.
Alors la voila, cette solitude dont tu parlais tant ? Cette absence ? Quelle idiote... A présent, il restait encore a savoir qui. Mais la, ce ne serait qu'un jeu d'enfant, et, quelques instant plus tard elle ne fut étonnée de découvrir le chevalier de chrome. Quel hasard...
Peu a peu, le feu s'emparait de ses veines. Elle savait, après tout la vieille vautour n'avait fait que decker, jour après jour, soir après soir, sa proie passée. Avec une dextérité obsessionnelle, elle avait continuée de répertorier petit a petit ses déplacements, ses contacts et... Ses contacts, a fulminer intérieurement pour un oui ou pour un non, pour l'androïde ou le fier fantassin...
C'était idiot, oui... Tout avait été dit et la pièce avait déjà été jouée, ne laissant au final que les morceaux a ramasser, ou a balayer sous un tapis. Avait-elle été un jour sincère, ou n'avait-elle jamais été la que le temps de se remettre, se reconstruire avant de jeter l'outil dont elle s'était servit pour cela ? La laissant la, démunie face a ce qui la hantais a présent nuit après nuit, lui volant son sommeil, lui volant ses pensées ?
Et chaque jour qui passait la laissait un peu plus sombrer, la laissait un peu plus se rendre a cette délicieuse envie, ce tourment chaotique qui baignait dans ses cellules, rôdait dans son génome. Motivé par sa haine, renforcé de ses craintes, dévorant ses faiblesses.
D'une main, elle balaya l'affichage virtuelle pour se reconcentrer sur le calme du lieu, empêcher son esprit de flotter trop loin, s'aventurer trop près de l'abysse, car il lui restait bien trop de chose a faire et encore plus a quoi penser en ce moment. Comme a ces idiots de l'Ordre Noir...
Rien qu'a cette évocation, son visage semblait reprendre feu... Et devant ses yeux la scène revenait encore, imprimé dans ses rétines. Le Brigadier et sa grenade, le Gardien et la peur. Et en toile de fond, toute cette stupidité, cette lutte intestine et fratricide qui n'avait pour but qu'une guerre d'ego... La même mécanique, les mêmes jeux de pouvoirs, les mêmes provocations puériles.
Et pourquoi était-elle intervenue ? Qu'est-ce qui avait put la pousser a une telle idiotie elle même, s'engager ainsi dans une croisade vaine, qui la laisserait une fois de plus exsangue et meurtrie ?
[Lâche.]
La voila, ta liberté... Celle de te proclamer cœur de pierre, mais de ne pas supporter de voir tes collègues souffrir, mourir... Et qu'est-ce qui est le plus risible, la dedans ? Savent-ils que si tu ne le supporte pas, ce n'est pas a cause de leur souffrance ? Mais seulement car ils te renvoient ta propre incompétence a la gueule ?
Pourquoi devoir encore s'investir pour raisonner quelques fous, qui s'imaginent savoir ce qu'est l'Imperium ? Qui prétendent agir en Son Nom en blessant ses enfants ! En rependant la mort et les flammes, l'obscurantisme sur la sagesse !
Mais sont-ils les seuls... Ou n'est-ce pas ce que tu fais tout le temps ? Tu détiens le savoir de la cité, tu as passée tes dernières années a cela et qu'en fais-tu ? Tu le cache... Sous prétexte que certaines vérités ne devraient être distillés même au gouvernement en t'auto-proclamant gardien du savoir.
Ce savoir est bien ou il est. Je n'ai plus qu'a continuer et avancer, me reprendre. Quand les temps se calmeront, je pourrais l'enseigner, le répandre... Leur apprendre ce que j'ai vu, ce que j'entrevois sans cesse et qui m'empêche de les atteindre, d'être comme eux... D'être parmis eux...
Tu sais pourtant bien qu'ils ne veulent pas cela... Juste le savoir, sans le professeur. Tu veux avancer ? Enseigner ? Crois-tu seulement que des Halinna et ses consoeurs t'en laisseront l'occasion, t'en laisseront la possibilité ? Alors même qu'ils font leur possible pour te détruire, te renvoyer d'ou tu viens, en poussant d'autres personnes a te mettre des bâtons dans les roues, comme pour le Cerberus ?
Elle ne fait que ce qu'elle juge juste... Comment pourrait-on lui en vouloir, avec mon passif. Comment la blâmer d'un quelconque manque de confiance, ou de nous en vouloir ? Nous sommes tous humains, et elle a des responsabilités. Elle ne peux pas décemment accorder confiance aussi aisément... C'est a nous de lui montrer ce que l'ont vaut.
Tant d'effort pour donner de la confiture de champignons aux gnolls. Tu as essayé, tu as tenté d'en ramener dans le droit chemin, en leur apprenant les enseignements de Hoblet et de Cyrius, les interdits, ou encore l'étiquette qu'il t'avait apprit... Et qu'en ont ils fait ? Rien ! Car ce n'est plus leur monde !
Qu'en sera t'il de ton précieux "savoir" quand l'Ordre Noir fera flotter ses drapeaux sur l'Ambassade ? Quand les Hostis marcheront dans tes rues... Crois-tu qu'ils écouteront ?
Qu'en sera t'il de ton précieux "savoir" quand l'Ordre Noir fera flotter ses drapeaux sur l'Ambassade ? Quand les Hostis marcheront dans tes rues... Crois-tu qu'ils écouteront ?
Ferme la ! Je ne t'écouterais plus !
Le silence ce fait, loin du chaos de son crâne taraudé par la douleur... Seuls quelques voyants brillent ca et la, quelques terminaux ronronnant surement, et ses affaires posés sur le coin d'une table. Elle abandonne son regard sur son fusil et son deck, ses serveurs débranchés s'empilant aux cotés d'un vieux paquet de cigarettes, cachant un rien un anneau d'acier.
Et vient le mot de la fin.
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Pensées...
15 Décembre 2015
2035√
20☆
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◊ Commentaires
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NeufCentÖnze (1795☆) Le 15 Décembre 2015
Celle que j'aime détester...... -
Benjamin (159☆) Le 15 Décembre 2015
Comment t'as réussi à m'attendrir pour une mutante toi è_é
*dépose plein de câlins*