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EDC de Leviathan~47056

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Chapitre II : Boire un verre...


Il était aux alentours d'une heure du matin, environ, lorsque la vieille mutante se déconnecta de son deck. Depuis des jours maintenant, la fadeur de la réalité avait laissée place a l'attrait des BTL... Comment l'en blâmer dans une cité pareille, qui n'a jamais voulut oublier sa petite vie minable pour s'évader, devenir quelqu'un d'autre même l'espace d'une soirée ?
Le retour fut brusque, rebutant même tandis que ses muscles rouillés ne se privaient pas de la punir de ses journées d'immobilité, brûlant et douloureux. L'odeur de parfum et de fraîcheur de son vieux programme avait laissé place a celle de l'huile et de renfermé, et partout autour ronronnaient les moteurs et les modules de production. Oui, la réalité avait cet arrière gout de crasse qu'elle ne savait plus supporter.
Des jours qu'elle se désintéressait de son secteur, de sa citée, qu'elle ne se tenait plus au courant de ce qui se passait si ce n'est au dela des murs. Mais; ouvrant d'un geste presque mécanique son AITL, quelques annonces attirèrent son attention... Une bataille de plus, et un secteur impérial sans Prison. Par quel miracle, allez savoir, cela serait au moins l'occasion d'aller boire un verre en face pour voir ce que la population y devient.
Enfilant sa grande veste noire, remontant sa capuche technologique sur son visage blafard et bardé de rouge, elle franchit pour la dernière fois le seuil de KSM Cyberware, petite porte entre deux grands bâtiments dans une allée miteuse et humide, aux néons grésillants et aux douces effluves d'égouts. Ses pas se faisaient bref vers le T-cast non-loin, et il ne lui fallut que quelques minutes pour se retrouver a l'autre bout de la ville.
La mutante n'avait jamais eu l'habitude des T-cast, ni des téléportation en général d'ailleurs, et après un court instant a repeindre un bout de mur de l'édifice de vomis, elle reprit sa route vers le Centre-Militaire.
A sa grande surprise, les souterrains éteint emprunt d'un silence serein, presque apaisant dans leur pénombre latente. Un fin sourire étira ses lèvres gercées, alors qu'elle arrivait enfin au SaS de la Terre Sainte, s'arrêtant devant.
Combien de fois la vieille loque avait eu a garder ce SaS, combien de fois avait-elle eu a le surveiller pour en descendre tout ce qui en descendait... Aujourd'hui ils n'étaient plus que trous béants, vestiges d'une époque plus glorieuse que ces jours sombres, une époque toute aussi révolue que ceux qui l'avait vécu...
Après quelques minutes de nostalgie futile, la mutante se décida a rejoindre l'air frais; ou en tout cas moins pollué, de l’extérieur.
Il est sur que le spectacle qu'offrait alors Marran en aurait arrêté plus d'un, et stupéfait les autres... Vastes colonnes de fumées et impacts de balles retapissant certains murs... Au loin les armes criaient et claquaient dans l'air du soir, ça et la le tumulte de la guerre régnait en maître entre deux rues d'un calme de mort...
Elle, elle se contentait de marcher, avançant dan la décadence de l'humanité, se mouvant dans la folie qu'elle avait par le passé contribué a alimenter, a créer... La stupidité des hommes, prisonniers d'un petit bout de Terre, rongé par un extérieur trop grand pour eux, trop violent aussi... Et pourtant de tous, ils étaient les plus vicieux, les plus arrogants. Envieux de croquer le monde, ne parvenant qu'a tenter de voler celui de leur voisin...
Ses bottes foulaient du pieds les douilles encore fumantes et les flaques de sang des braves idiots morts dans la nuit pour un rêve de conquête dérisoire, dans une ville ou la mort n'avait plus de prix, dans une cité ou la mort n'était guère plus qu'une étape comme l'ont se maquille le matin... Le rêve d'enveloppes vides et frêle ne trouvant plus que dans la douleur une sensation d'exister, d'être en vie... Ne trouvant plus de beauté que dans le chaos et la folie.
Telle une ombre sous son module, elle glissa devant ce qui devait être le dernier bastion des forces de Marran, cernés de toutes part par des "Rebelles" qui ne savaient même pas ce qu'ils attendaient, se disputant sur la marche a suivre de leurs actes... Car quel fou irait jusqu’à penser a la création au delà de la destruction ? Une chose a la foi voyons...
Un bref regard sur l'édifice usé et pourtant résistant, belle allégorie d'un Empire fêlé et rongé par une corruption insidieuse, essayant de tenir bon face a l'adversité, puis elle reprit sa route dans les méandres de l'asile des fous.
Son périple prit fin devant la devanture criarde d'un bar réputé et a la fois mal famé du SI, tout dépendait de l’interlocuteur nous en faisant l'éloge... La moule qui saoule. Pourquoi ici ? Pourquoi pas...
Les lieux étaient morne, vides, a l'exception d'une simple humaine posée la comme l'on pourrait dire d'un verre oublié, levant sur la mutante un regard désabusé...
- Si vous venez pour me cuver, allez-y, ne vous gênez pas...
Dans quel monde vit-on ? Avec qui y vit-on ? A quoi en est-on réduit a présent entre un Empire d'idiot voulant imposer a chacun l'ordre, et une Rébéllion prônant la liberté du vice et de l'horreur... Tous se voulant a aider une Humanité qui décidément s'en tirerait tellement mieux sans eux...
- Moi ? Je viens juste boire un verre...

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