EDC de Layla~65451

_Elle ramena son bassin ondulant contre la barre de métal suintante, les paupières closes, le souffle court. Ses tresses noires frôlent ses reins cambrés alors que sa jambe enlace le fer.
Sa silhouette vole et virevolte à travers les néons rouges, ses gestes s'enchaînent et l'entraine au défoulement d'une folie mélancolique. Sa bouche se tord, ses muscles se tendent. Elle est seule. Elle est parmi tout ces rictus en coin, seule au milieu du monde, comme une icône perdue sur les murs d'une église. Les effluves d'ambré ne quittent plus ses narines, elle subsiste à travers l'insoutenable chaleur, les rires gras, les mains collantes, les verres qui claquent et se renversent, les billets qui sont abandonnés à ses pieds.

_Elle se languit, sa tête balance en semant des perles de sueur autour d'elle. Sa solitude aimante les regards, elle appelle la plus claire attention. Les stroboscopes percutent leurs rayons entre ses jambes, comme la robe de lumière entre les doigts du peintre. Elle vague sur la musique, abandonnant son corps à la barre qui la retient, encore et toujours.

_Elle rouvrit les paupières sur la foule tremblante qui paraissait très loin, sous ses talons. Les perles salées dégoulinent le long de son corps sans limite. Son souffle est inaudible, chassé par les basses assourdissantes du Club.

_Elle quitte sa transe, on lui a tapé sur l'épaule.
_C'est l'heure de la pause.