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VII- Esclave de tes pulsions

Le gnoll toisait la rousse du coin de l’œil depuis quelques secondes déjà, les fesses accolées à une petite commode, les bras croisés, lui offrant son horrible expression ravagée de démence. Il finit par prendre la parole :
- Je t'écoute.
- J'ai fait n'importe quoi.
Le gnoll la fixa, imperturbable - ou plutôt : sans changer d'expression, respirant paisiblement et continuellement, le corps intégralement ravagé. Après un court silence, le gnoll reprit :
- Ensuite ?
... Mmmmh.
Le gnoll n'était pas dans son état coutumier. Alors parcouru d'un frisson un peu plus large que les autres, venant le saisir de l'échine jusqu'à l'épaule opposée, il soupira de confort.
L'humaine, quant à elle, croisa les bras dans une position de protection, de profonds cernes marquant son visage. Ce qui fit s'accentuer le sale rictus qui barrait la gueule du loup.
- Eh bien...
L'humaine sembla hésiter, ne perdant pas une miette de ses réactions corporelles évidentes. Le gnoll, souffla quant à lui, vibrant comme crevant de froid, et semblant en tirer une jouissance extrême, au vu de son expression, l’œil tournant d'une satisfaction malsaine et indéfinissable.
- Non, je crois que je perds mon temps.
- Tu as compris. Autre chose ?
L'humaine cilla violemment, se mangeant l'intérieur de la joue sans ménagement, refoulant toute autre réaction visible. La bête commençait à porter ses coups.
Le monstre émit un discret rire nasal, pour une raison sans doute complètement aléatoire.
- Eh bien ?
L'humaine se redressa complètement, sans esquisser davantage de mouvement et fixa le gnoll du regard.
- Law, tout ce que je te demande c'est de ne pas le faire souffrir.
- Aucun risque, chérie.
- N'aggrave pas la situation. Il mérite d'être heureux. Pas que tu l'obliges à faire toutes ces choses qu'il déteste tant.
- Nous aimons tellement ça, chérie. Tellement qu'il m'a laissé... prendre le relais. C'était inévitable, tu nous as juste filé un coup de pouce.
- Non, je ne te crois pas. Il n'a pas pu abandonner...
- Abandonner quoi. Sa lutte ? Il luttait tant qu'il ne comprenait pas. Je me suis contenté d'être patient. Après ton départ, il a compris que tous ses rêves n'étaient qu'illusions, que la pérennité n'était pas possible, que seul L'INSTANT prévalait. Seules les SENSATIONS, les RESSENTIS, les EMOTIONS, les PULSIONS !
- NON, LAW.
- TU LE SAIS BIEN, fillette, sinon tu aurais fait un effort pour sauver ton couple plutôt que de croire que partir serait plus confortable ! N'est-ce pas ?
Le gnoll la toisa en coin, avec son sale rictus de maître des lieux, et de détenteur de la Vérité, alors qu'elle tombait instinctivement à genoux, mains posées à plat, tête extrêmement basse en position de soumission des plus totales. La satisfaction qu'en tirait le gnoll... se lisait dans ses yeux, comme dans un livre ouvert.
- Redresse-toi un peu... Tu me fais pitié.
- Je pensais que tu ne partirais pas... Que tu comprendrais le regard que je t'ai adressé... J'étais tellement mal...
La fille tituba alors que les larmes montaient, s'étouffa brièvement dans un hoquet alors que les larmes abondaient.
Le cruel, quant à lui, après... Après une longue, délectation, de ce délicieux spectacle, décroisa les bras, pour la contourner, et sortir de l'appartement.
- Ravi de te causer autant de peine, chérie.
Hin hin hin hin hin...



"Law... Law je t'en supplie, laisse-moi sortir...
Laisse-moi sortir, LAISSE-MOI LA REJOINDRE !

LAAW !"

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Between loyalty and insanity
23 Octobre 2016
923√  8☆ 5◊

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