EDC de Law

"Vous voyez les préjugés ? Quand on vous voit on pourrait imaginer... un monstre violent, violeur, sadique, qui déchire les chairs de ses griffes... Alors que non...
Voilà en grande partie pourquoi je voulais vous rencontrer. Je voulais voir au-delà...
- Non, vous ne voulez pas."

L'inconsciente plissa le nez en penchant la tête sur le côté. Le gnoll présentait un rictus beaucoup moins joueur, plus dégoûté. Ce jeu de masques n'avait que trop duré, et la bête bleue s'obstinait à ne vouloir retirer le sien.

"Comment cela ?
- Si vous voulez me découvrir, c'est que vous ne savez vraiment pas à quoi vous attendre. Contrairement à vous, je ne considère pas le sang comme un jeu, mademoiselle.
- Si, je le souhaite. Je ne sais pas à quoi m'attendre, et c'est ce qui me plaît. Je ne considère ni le sang, ni la douleur, comme un jeu, mais comme un plaisir.
- Vous êtes monstrueuse."

Sa phrase tonna d'un ton lourd et froid, qui résonna dans la pièce à en faire vibrer les murs, à en faire frémir le chaperon bleu.

"Peut-être, je ne sais pas... Je n'aime pas faire mal... Je n'aime pas faire couler le sang, ça me répugne.

Mais j'aime qu'on fasse couler le mien."

Au vu de la façon dont la bête se figea, il paru évident que cette phrase n'eu pas eu le même effet que n'importe quelle autre auparavant. Un grondement sourd commençait à s'échapper de la gorge du loup, ses traits se déformaient de fureur, ses muscles se tendaient ; avant que le sang ne jaillisse, il disparu de la vue de la fille, fit voler la table basse dans un fracas des plus terribles, unique vestige de l'aveux du chaos.












"ArRÊTE DE FUIR !
- Je sais ce que tu veux lui faire.
- TU ADORERAIS !
- Elle en mourrait.
- QU'IMPORTE, LAURENT !
- Elle souffrirait.
- ELLE NE DEMANDE QUE CA !
- Je ne pourrais plus me regarder en face.
- TU NE PEUX DÉJÀ PAS ! Tant que tu ne te seras pas accepté. Tant que tu ne m'auras pas... laissé ENTRER
- Elle est innocente !
- Elle PUE la SOUFFRANCE ET LA MORT !
- Je ne peux pas...
- Tu le feras. Et tu le sais.

Cette loi tordue, ravagée, démente et vile, mère du désordre et de la douleur, torturait l'esprit du gnoll droit, sage, loyal et juste. Qui commençait à s'abandonner à l'envoûtement de la créature immatérielle, au vu du rictus incontrôlable qui lui labourait progressivement la gueule. Les révélations défilaient en cascade : il était rongé d'une soif qu'elle pouvait étancher ; sa gorge nacrée l'obsédait ; elle animerait ses cauchemars, ses délires et ses fantasmes ; ce qu'il allait lui faire vivre les traumatiseraient, elle et lui, à jamais ; et enfin, il était Lawrent, insatiable bourreau.

- Et... que ferais-je, une fois ma soif assouvie ?
- Retourner chez toi, retourner à ta vie. Elle ne dira rien, la sotte, et insiste pour te voir.
- Si elle savait.
- Elle sait très bien. Maintenant, va ; à tes pensées te voilà asservi. Tu ne résistes, ni au sang, ni aux cris."