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6. Survoltée...

.....................................................Athmosphère électrique [Event]
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Secteur rebelle - Centre Militaire. 16 : 12

"Kwaaaaaaa !"
Trois fois. Ça faisait trois fois d'affilée qu'elle collait le vautour au tapis. Le première fois, elle s'en était amusée, mettant l'incident sur le compte de la distraction.
La deuxième fois, un brin gênée, elle avait rationalisé et considéré qu'elle ne contrôlait pas encore sa force nouvellement acquise. Une maxime de l'ancien temps, sans doute émise par un grand philosophe, lui était venue à l'esprit : "Sans maitrise, la puissance n'est rien."*. Elle avait donc redoublé d'attention. En vain. Pour la troisième fois, son poing était parti trop fort dans le bec de Gryphus et l'avait complètement séché. Avec une nouvelle mimique d'excuse, elle lui tendit la main pour l'aider à se relever et tira. La douleur lui vrilla le bras jusqu'au cœur et la laissa le souffle court.
Un contact. Korky. Et quelques mots catégoriques : "Ne sors pas. C'est clair?". Jamais elle n'avait connu le gobelin aussi autoritaire. Elle obéit. D'autant plus que sa vue se troublait : comme si le Centre Militaire, peu à peu, se remplissait de brouillard. Elle balaya la pièce du regard, cherchant à déterminer si les fumeurs s'étaient donné le mot pour allumer tous ensemble leurs saloperies et plissa les yeux. La migraine monta, sourde, lancinante, pressant ses tempes dans un étau. L'air était rare. L'atmosphère, électrique. Elle porta la main à sa tête.
Puis s'effondra, littéralement foudroyée.

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C'est la douleur qui lui fait reprendre conscience, quelques heures plus tard quand elle se tord et se plie pour finir recroquevillée sur elle-même, cherchant à repérer la source de sa torture. Son corps entier semble parcouru de mille scalpels qui la lacèrent lentement, encore et encore. Le bout de ses doigts qui la picotait quelques heures plus tôt semblent être désormais trempés et maintenus dans l'acide. Un étau lui serre le crâne au point qu'elle a l'impression que ses yeux vont sortir de ses orbites. Ses poumons semblent emplis de lave, ses articulations sont en feu...
Perdue, le sang pulsant aux tempes, elle déplie ses membres avec peine et se traine dans le Centre Militaire où le brouillard étouffe les bruits d'une agitation qui la laisse perplexe. Lentement, elle comprend, analyse...
Des arcs bleutés traversent parfois la brume opaque. L'air irrespirable est surchargé d'une énergie dense et malsaine. Electro-statique.
Un corps organique est composé à 56% d'eau. Un conducteur de rêve.
Son système nerveux à elle est entièrement couplé de cuivre. Entre autre. Mais surtout de cuivre.
Voilà bien une satanée connerie à laquelle ses putains de concepteurs avaient pas pensé...

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Après des heures et des jours de souffrance abominables où ses nerfs avaient été gorgés de décharges électriques, il y avait eu le répit offert par Skara et sa combinaison Tech5 qu'elle avait pu enfiler. Pingouin orange au lieu de jaune -mais c'est quoi, un "pingouin" au fait..?-, elle se trimballait désormais sous plastique, isolée, sans souffrance. Néanmoins, passer l'entièreté de ses journées et de ses nuits, enfermée dans sa tenue de 'smonaute, marinant dans son propre jus sans pouvoir prendre de douche, sans pouvoir se raser le crâne, respirant sa buée, et surtout coupée de tout contact physique commençait à la rendre dingue. Régulièrement, et plus souvent que d'habitude, elle enfermait son esprit dans le réseau, loin de ses passions, et passait le plus clair de son temps à la défense du sas. Palpitant... Jusqu'à ce que son trop plein d'énergie la pousse au bord de l'explosion. Alors, plutôt que de céder aux crises de rage qui l'avaient trop souvent conduite à la marge de la folie, elle sautait sur son overboard offert par Zarah et s'en allait slalomer dehors en poussant de cris de joie totalement fous. "Mais t'es conne ou quoi?! Il nous pleut des éclairs sur la gueule et tu vas faire de l'overboard?!" Bha oui... Justement. C'tait ça qui était bon... Surfer avec le danger plutôt que de jongler avec la douleur, c't'un tantinet plus palpitant...!
Sauf que, de plus en plus, les décharges élecro-statiques traversaient la protection de la combinaison.... De plus en plus souvent, son corps se retrouvait à nouveau parcouru d'une douleur qui l'irradiait de la tête aux pieds... Il allait falloir qu'elle s'enterre... Ou qu'elle envisage la cryo.
Mais seulement après un dernier baiser et une dernière envolée d'overboard...

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La soirée avait été, -une fois de plus, dirait-on- un fiasco sentimental. Pour un dernier baiser avant de mourir, on se rhabillerait... Et puis la nuit était venue, et avec la solitude, les décharges, de plus en plus rapprochées. Son corps était à nouveau irradié de douleur. Les crampes raidissaient ses muscles et tétanisaient son corps. Pour la dernière envolée en overboard, on pourrait se toucher aussi...
En bref, après avoir sérieusement et durant une heure envisagé la cryo comme une solution, elle se retrouvait là, dans les souterrains, réfugiée dans un recoin. Grâce à l'instinct, elle avait réussi à dénicher et tirer un fil la liant au réseau du sas et, durant quelques heures, elle avait focalisé son esprit sur la surveillance interne, laissant son corps se faire azimuter par quelques arcs bleus un peu trop chargés.
Puis la douleur, à nouveau l'avait prise et enfermée dans sa gangue hurlante. Déconnectée du réseau, elle haletait dans son coin et avait, comme un zombie, fini par aller se planquer chez elle. Quelques heures... Assez pour se rendre compte que l'appartement, traversé de part en part d'arcs électriques était devenu invivable. La gynoïde aux nerfs de cuivre avait donc regagné les souterrains en tremblant, se recroquevillant sur elle-même comme un animal. Au final, ptet que les zimps étaient moins dangereux que ce merdier... Et s'ils la déglinguaient, quelques heures en cuve seraient peut-être un répit salutaire.
Peu à peu, elle avait débarrassé son esprit des pensées parasites trop émotionnelles pour essayer de se concentrer sur le reste... Et le "reste" était un fatras d'informations absolument incohérentes! La douleur, bien connue et parfaitement identifiée fut isolée dans un coin de la tête : "Va braire dans le coin et nous emmerde pas!" autre version du "Pleure, tu pisseras moins". Puis l'IA s'était focalisée sur le traitement de données hiératiques et aberrantes qui lui parvenaient d'on ne sait où... Trier, nettoyer, classer, identifier, isoler, copier, éliminer... A une vitesse hallucinante, du haut de sa tour d'ivoire, l'IA ne regardait pas l'enfant se tordre de souffrance et traitait, traitait, traitait... Des signaux d'urgence lui parvenaient de tous les côtés : "reboot! reboot!"! Quoi? Comment ça "reboot"...? Ca va pas bien non? On a déjà suffisamment donné dans le genre ! On va pas encore recommencer : les conneries, ça va bien cinq minutes hein! De toutes façons, "on" est supérieur. "On" est invulnérable. On est... nous. Alors c'pas trois éclairs qui vont faire la loi. Et la chialeuse, elle va se la fermer. "On" gère !
Avec une morgue supérieure, l'IA donna sa réponse. Pas question de reboot : "On tient".
Calquage sur donnée du cortex reptilien humain enclenché.
Assimilation des nouveeeeeeeeeeeeeelles donnéééééééééééééééééééés.
***Kzzzz*** Enérgie magnétique maximale.
Surcharge ! Surcharge ! ***Kzzzzz***

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[art=http://www.dreadcast.net/EDC/L-X/Article=763]=> 7. Ragnarök cybernétique.[/art]
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