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V. Baptismus Ignis - Chroniques Vautoures

[HRP : ce texte s'inscrit dans la biographie RP de Körbak. Vous ne pouvez avoir connaissance des évènements qui y sont narrés que si votre personnage a obtenu les informations, d'une manière ou d'une autre, dans le jeu. Bonne lecture à vous.]

Pour pouvoir taper le ventre d'un colosse, 

il faut pouvoir s'y hausser.

Poète de l'Ancien Monde

V. Baptismus Ignis

Chroniques Vautoures

C'était une nuit comme les autres. Rien de plus, rien de moins. Peut-être le smog était-il plus épais qu'à l'accoutumée ? Une nuit quelque peu plus froide et plus venteuse, certainement. Mais rien de bien incroyable lorsqu'on connaissait l'inhospitalité de cette ville, ses rues et ses impasses. Un brouillard pouvait-il être assez épais pour masquer les mines désastreuses des gobelingérieurs des bas-fonds et les monitorés tapis dans leur ignorance ? Aucune opacité ne pourrait jamais cacher le mépris que les pucés avaient pour les êtres qu'ils qualifiaient d'inférieurs. Ici bas, nous étions tous des rats d'égouts persuadés de vivre dans des châteaux. Nous étions tous des knock out comme on dit. Que des mutés, modifiés de notre génétique à notre épigénétique. Des rongeurs élevés en laboratoire. Qui étaient les vrais ignorants alors ? Les monitorés qui ne connaissaient que leurs tâches ou les pucés qui se pensaient supérieurs aux leurs ? A méditer. Bref, je divague.

Une cigarette se consumme...

Un deck surchauffe...

Un skiwi se consomme...

Cela devait bien faire quatre heptades que j'avais rejoint le Cercle. J'étais alors une simple recrue. En ce temps-là, je n'avais ni les codes ni la manière. Je n'étais qu'un rat de bureau. Ma routine était martial, boulot, dodo. Le soir, confiné dans mon appartement sudiste, ma hallebarde et ma sulfateuse à portée de bras en cas d'intrusion inopinée, je parcourais les registres civils et les bases de données internes. Préposé à la régularisation du decking illégal, ma routine consistait en la rédaction de dossiers pour hacking illégal. Bien que cette tâche puisse paraître ingrate pour beaucoup, pour moi elle signifiait l'appartenance à un système inflexible mais nécessaire. Dura lex, sed lex.

Ce soir-là, posés sur mon bureau, les affichages holographiques de deux dossiers en cours : deux hackers à la p'tite semaine dont les avis de recherche allaient être officiellement publiés. Ils ne sont pas les sujets de l'histoire que je vous narre. Peut-être un jour auront-ils droit à leurs propres articles. Qui sait ? Pour le moment, concentrons-nous sur cette nuit de ma première traque : mon baptême du feu.

Le Sud - 3/369.4 AUC - 21ch30

Avachi dans mon canapé, éclairé d'une lumière tamisée et clope au bec à moitié éteinte, je contemplais l'holo-peinture qui habillait et sublimait le mur. Sourire aux lèvres, je me remémorais de bons moments de liberté. Je tournai mon regard vers mon autre peinture, en cours d'élaboration, et d'un coup mon sourire s'en était allé, consummé par le souvenir tel une cigarette allumée au chalumeau. Le souvenir de ce jour-là me hantait. Le jour de rétribution les guettait mais, tels des rats d'égoûts se complaisant dans leur bêtise, ils l'ignoraient.A moitié endormi, las de rédiger des dossiers, un message sur communicateur me sauva de l'ennui. Cette missive salvatrice venait du Fou Blanc qui m'invitait, ainsi que d'autres, à un rassemblement urgent au quartier général.

Haute-Ville - 3/369.4 AUC - 21ch50

Le briefing  

Dans la salle principale du QG étaient réunis plusieurs membres du Cercle, dont certains n'étaient jusqu'alors, à mes yeux, que des hologrammes sur communicateur à l'occasion des multiples échanges plus ou moins animés du groupe. Tous étaient présents, attroupés autour de l'holo-commissaire : lieutenants, sous-lieutenants, brigadiers, cadets...et moi, jeune recrue inexpérimentée tant en art de la guerre qu'en art de la traque. Avec moi, une jeune vautour débutant dans l'organisation et tout aussi stressée que moi de faire cette première mission sur le terrain. L'objectif de la mission était simple : mettre le Sud sens dessus-dessous et déchaîner les chiens de l'enfer.

Les bagarreurs du Cercle avaient le kanuf entre les dents, le fusil laser chargé à bloc et la sulfateuse en chaleur. Les consignes étaient claires : déterrer les rats et leur faire leur fête. Moi qui étais stressé, voilà que j'étais excité. Excité d'enfin pouvoir mettre en œuvre mes compétences en decking pour traquer des criminels. Mon excitation était d'autant plus palpable que les cibles de la mission étaient les mêmes personnes qui m'avaient offert ma première cuve et qui, telle une bactérie pyogène, gangrénaient non seulement le Sud mais l'Impérium dans son intégralité. Le Sud était infesté de rats et le Fou Blanc avait décidé de dératiser.
Je n'étais point un combattant mais, sans le savoir, j'allais apporter ma pierre à l'édifice qui allait se construire. Je sortis mon Silmerion et commençai à tapoter des commandes:

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Körbak@matrice

COMMANDES CONFIDENTIELLES

Peut-être aurais-je dû jouer à un jeu de hasard ce jour-là. Une commande inattendue allait nous faire changer le programme de la nuit. C'était elle, l'Artiste, vautour vicieuse et froide qui m'avait abattu en plein Centre de l'Orient avant de traîner sa hallebarde par terre en me laissant agoniser. Cette localisation inespérée allait faire notre fortune. Le statut de la mission avait changé avec un nouvel objectif : aller cueillir l'Artiste et le Colosse dans le propre trou.

Le Sud - 3/369.4 AUC - 22ch15

Unleash the Hellshounds  

Transmissions par la Ruche d'intervention 

via canal sécurisé

Surprise par l'intervention éclaire de la CRIM, l'Artiste fût rapidement mise hors service et menottée par un Lieutenant. La Cible, sous le coup d'un avis de recherche Impérial, allait passer 60 ch derrière les barreaux. Comme attendu, les réjouissances allaient rapidement être interrompues par les autres rats qui allaient intervenir les uns après les autres, armés lourdement et couverts par deux franc-tireurs qui allaient réussir à blesser fatalement quatre de nos agents les plus compétents : deux cadets et deux brigadiers. Croulant sous les balles ennemies, les agents de la CRIM dûrent se replier en urgence en laissant le compagnon de l'Artiste être sauvé par ses sous-fifres. Un demi échec ? Une demie réussite ? Bien qu'imparfaite, cette mission allait nous permettre d'apprendre une chose : même les gros poissons peuvent être pêchés au filet.

Quelques heures après ces évènements, la frustration de cette intervention avortée allait être partiellement effacée par une bonne nouvelle: la reddition du colosse suite à l'arrestation de sa moitié.

C'était une nuit comme les autres.

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