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II. Vulturis Ex Machina (Prima Parte)

[HRP : ce texte s'inscrit dans la biographie RP de Körbak. Vous ne pouvez avoir connaissance des évènements qui y sont narrés que si votre personnage a obtenu les informations, d'une manière ou d'une autre, dans le jeu. Bonne lecture à vous.]
II. Vulturis Ex Machina
Prima Parte

Vautour. Qu'est-ce qu'un vautour ? Pour moi, jeune et naïf, sûrement inculte également, le vautour était une espèce de rapace, charognard et nécrophage d'antan. Mais ici, ce terme semblait avoir une toute autre signification. En effet, vautour j'en étais un. Ainsi nommait-on ma race au sein de l'Impérium. Mais de ce rapace désormais disparu je n'avais hérité que du nom et de la proportion à survoler les rues à la recherche de quoi me sustenter. La vautour était un piaf diurne tandis que j'étais nocturne.
J'avais compris assez rapidement qu'un vautour n'aurait jamais la force d'un orc, les privilèges d'un humain, l'intelligence d'un elfe ou même l'ingéniosité d'un nain. Tel son ancêtre à plumes, le vautour est porté par un corps apparaissant plutôt chétif et fragile de l'extérieur mais c'est au niveau de son encéphale que réside la vraie force de cette race bien particulière. Cela, je n'allais pas tarder à le découvrir.

Les Trois Pintes. C'est dans ce bar accueillant les plus gros fêtards et nez-rouges du secteur Marran, lieu incontournable de la débauche et de la castagne, que je rencontrai pour la première fois celui que j'appellais : l'Orc. Bien que n'ayant, à l'époque, aucune connaissance de la personnalité de cette race, je pouvais vous assurer que cet orc-là n'était ni commun ni commode. A peine ai-je eu le temps de m'accouder au bar pour commander un caffey que ce bougon-là m'interpella du fond de la salle.
«- Hé ! Toi, là-bas ! Le gringalet en costard ! Aucun orc d'ici ni d'ailleurs n'a jamais vu un machin comme toi depuis le grand déluge !»
Curieux de savoir quel animal braillait de la sorte, sans gêne ni pudeur, je me retournai. Quelle ne fût pas ma surprise lorsque j'aperçus, assis à une table, à peine éclairé par une lumière discrète, un personnage ressemblant plus à ces vieux sangliers d'un autre temps qu'on voit empaillés dans les musées qu'un être doué de cognition.
Aussi peu avenant était-il, pour autant, il ne m'inspirait que de l'amicalité et du bon-vivant avec un "p'tit coup dans l'nez" comme on dit.
«- N'aie pas peur, p'tit plumé. Les orcs aiment la bonne viande rouge et l'alcool fort, pas grignoter de la masse maigre à peine maturée. Héhé.»

Il me fît signe de m'approcher et prendre place en face de lui. A la fois intrigué et quelque peu effrayé, je me dirigeai vers lui et pris place à stable. De cette faible distance, je remarquai un détail qui m'avait jusqu'alors échappé : un objet qui ne m'était pas inconnu était posé sur la table, à 30 centimètres de son menton imposant.
«- C'est...C'est un deck Silmerion ? J'en avais jamais vu un en vrai.»
«- Un deck, c'est comme ça que ça s'appelle s'truc. Les orcs ne sont pas faits pour utiliser ce type de...machins. Ici, dans cette ville puante, on trouve plus de decks que de poubelles où mettre tout le smog qui encrasse nos poumons. Vous autres, humains et plumés, vous ne jurez que par les machines...les machines...et encore les machines.»
*Soupire*
L'Orc me tendit le deck d'un air désinvolte avant de continuer son monologue.
«- Pour un orc, c'est fascinant. Il est écrit quelque part qu'un jour l'humain a créé la machine pour l'aider à faire ses calculs, puis son économie, puis réorganiser sa société, puis développer sa science, puis se soigner, puis se cloner. Et v'là où l'humanité en est maintenant. Des orcs, des humains, des elfes...des vautours. Les vautours passent leur temps à jouer, à pianoter, à explorer ce qu'ils appellent la matrice.»
Il esquissa un sourire avant de finir sa phrase.
«- La machine vient de l'humain. Le vautour vient de la machine.»

A l'époque, le jeune vautour naïf et espiègle que j'étais n'avait pas mesuré l'importance de ces dernières paroles entendues avant le départ définitif de l'orc. Le "plumé", comme disait son ami éphémère, n'avait alors qu'une seule chose en tête : exceller dans l'art du decking.
Des années, si ce n'est des décennies, plus tard ces mots allaient peut-être de nouveau résonner, voire prendre sens en moi.
«- La machine vient de l'humain. Le vautour vient de la machine.»

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24 Octobre 2024
93√  8 0

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