Recherche

EDC de KorSkarn

Bienvenue sur les EDCs de Dreadcast
Vous trouverez ici tous les articles rédigés par KorSkarn

Cacher

Au Commencement

Quelque part dans un endroit que hante l'Acivis Ad Vitam, son doigt métallique hésite doucement, caressant le verre autour d'une touche tactile.
Etait-ce le moment d'upload ? Combien de temps cela faisait-il qu'il avait fait disperser les livres en S1 et S3, anonymement, sans préjugés ? Des nuits ? Non... Ca devrait être plus facile de compter en jours...
C'est difficile en ce moment de savoir...
Il se demande aussi si elle le verra, où qu'elle soit.

Et n'était-ce pas trop, ou pas assez... Spirituel, fictif, abstrait, surtout le début ?... Mmh.

"... Ce n'est pas par le doute, ou la peur, qu'on avance..."

Uploading...
...




Au Commencement,

Il n'y avait que les Ténèbres.

.
.
.
. Au Commencement,
. Il n'y avait que les Ténèbres...
. Tome 1
.
.
.
.
.
.
.
Au Commencement : 2 à 3.
I. Le Sacrifice de Sainntaka : 4 à 9.
II : Métas : 10 à 18.
III : La Fortune : 19 à 42.
IV : L'histoire de Garrion et Adalfus : 43 à 50.
.
.
.
.
.
Notes de l'auteur : Les situations, les contextes, les systèmes, les personnes, les sommes d'argent, les lieux, appartiennent a divers époques, chaque récit étant ancrée dans la sienne.

Au Commencement
.
Au Commencement, il n'y avait que les Ténèbres.
Les Ténèbres emplissaient l'Espace, y déployant ses tentacules dans une hégémonie totale de la Création, dévorant la Vie au même rythme où elle naissait, l'une contre l'autre, luttant le Chaos de la Survie.
Sous ce joug, il n'y avait pas d'Espoir, car il n'existait que le Combat.
Il n'y avait pas de Futur, car il n'existait que la Mort pour ce qui vit.
Il n'y avait pas d'Horizon, car il n'existait que l'instant Présent.
Tout était noir, et sombre, de ce qui se dévorait aveuglément.
Mais les Ténèbres sentirent alors quelque chose au sein de l'Animé, quelque chose d'éblouissant, d'étincelant, qui ne naquit pas, mais existait, déjà, donc ils ne prirent conscience qu'à l'avénement de l'Existence organique, lorsque celle-çi pensa, et fut déchirée dans la dualité du Soi, et de ce qui ne l'est pas.
Les Ténèbres se lancèrent aussitôt, tel un prédateur prenant brusquement conscience de la proie à côté d'elle, bondissant éperdument dans cet instant infinitésimal suspendu au milieu des éons, et l'Univers s'en retrouva brusquement basculé dans le poids cette conquête, dans cet élan soudain.
Mais pour tout l'éclat sur lesquels ils se jetèrent, pour toute la violence et l'appétit avec lesquelles ils assaillirent les frontières de Lumière, les Ténèbres ne purent que passer au travers de ce qui n'était pas tangible, penaud, frustré de son incapacité à la
Au Commencement
.
transsusbtance.
Seulement, là où ils s'attendirent à la moquerie, à la riposte, la Lumière étendit sa main, prenant en pitié son rival, l'invitant a la rejoindre au sein de sa luminescente félicité. Mais pour tout l'acharnement que les Ténèbres mirent a tenter de la saisir pour tenter de l'atteindre et l'envahir, et la Lumière a l'accueillir en son sein, cela était impossible, et le summum de leurs efforts ne donna lieu a aucune fusion, sinon a imprimer sur l'Univers leur poids, leur mouvement conjugués, à la confluence de laquelle naquit un hybride.
L'Homme, était la convergence de leur attributs sur le Vivant, naissant avec un Corps matériel et matérialiste, acquis aux même appétits que le Royaume des Ténèbres, mus de la même manière vers les autres mais pour soi-même, tant qu'il n'est tenu par le Don de la Lumière : L'Esprit immortel, qui n'est tourné vers soi que pour les autres, pour donner de lui-même, choisissant d'exister dans l'autre par la clarté qu'il donne, rayonne, plutôt que celle qu'il absorbe.
C'est ainsi que depuis, l'Être est divisé, tiraillé, entre deux royaumes, entre deux alignements, entre deux choix, aspirant toujours à la Lumière, mais constamment tenté et avili par sa prison, enchaîné.
Un Héritage partagé, mais dont l'issue n'est connue que par les choix que chacun prendra dans un sens, ou dans l'autre.

Le Sacrifice de Sainntaka
.
.
Il advint un jour que le jeune fils d'un des grands chefs tribaux, d'avant que Leur Lumière ne nous tire de la misère, apprit que ses oncles conspiraient contre son père.
Ceux-ci, enhardis par une période de relative prospérité, se sentaient capables de chasser le vieux chef et de guider ses sujets sans sa sagesse, et par là aussi s'emparer des meilleurs parts des festins.
Le jeune homme partit en informer son père, et chercher son conseil, ce à quoi il répondit :
"Mon fils, si nous avons pu défendre notre tribu des autres, préserver notre territoire chèrement, sauver les nôtres d'êtres capturés et dévorés, ce sont a présent eux qui vont se déchirer. La fortune est inconstante, le corps bien périssable pour entretenir de vaines et fragiles grandeurs, et notre temps suffisamment comptée pour commettre de grands crimes. L'Homme, c'est suffisamment battu contre lui-même."
Et le vieux chef alors, de sortir dignement de sa tente et faire appeler sans crainte les fratricides voulant sa perte. Il leur céda la tribu avant de partir avec son fils, sans être retenu, pour s'établir dans un coin reculé des Grands Marais, vivant chaque jour difficile qui suivit dans le respect, et le remerciement, de leur survie.

Le Sacrifice de Sainntaka
.
.
Un jour qu'il chassait seul, Sainntaka crut voir apparaître une apparition des esprits trompeurs, lorsqu'il se retrouva face à une jeune femme magnifique dans les bois des Pentes Sacrées. Mais il n'y avait nul vils champignons autour des deux silhouettes, expliquant cette apparition dont la beauté le gardait ébahie, si ce n'est un signe des Ancêtres.
Elle dû se dire la même chose, car elle se détourna, les joues enflammées, pour retourner prestement auprès de sa tribu où elle ne connut pas plus que le jeune fils de chef, le repos la nuit venue.
Il s'en confia finalement à son père, qui décida face aux signes qu'ils tenteraient d'approcher cette tribu, sans savoir qu'ils étaient écoutés par un de leurs éclaireurs, ami d'enfance de la jeune femme, le seul auquel elle confiait ses sorties malgré qu'elle soit elle-même fille de chef.
Au lieu cependant de retourner la voir, l'éclaireur en avisa son père, se portant garant d'avoir été témoin que ces deux hommes ne leur porteraient pas préjudices, ni à sa fille, qu'ils ne chassaient pas leurs frères, bien au contraire, et qu'enfin ils avaient forts voyagés et connaissaient des lieux lointains et leurs dangers où aucun éclaireurs n'était allé. Se ralliant à la sagesse de son sujet, le chef accueilli donc les deux vagabonds, et l'amour des deux enfants de chefs put grandir, ainsi que la tribu se maintenir avec l'ouverture a de nouvelles terres.

Le Sacrifice de Sainntaka
.
.
Il se produisit malheureusement peu après, qu'un soir où Sainntaka et l'un de ses beaux-frères rentraient de la chasse, qu'ils tombèrent sur le couffin maculé de sang d'un bébé qui avait disparu récemment.
Son compagnon s'agenouilla pour l'examiner, avant de secouer la tête, la colère et la tristesse sur le visage.
"Le Wenserk l'a emportée... La nuit tombe, il faut rentrer maintenant."
Devant l'incompréhension de Sainntaka, l'éclaireur s'expliqua sur qu'elle était cette créature.
"C'était un homme de la tribu, incroyablement grand et fort, insensible même a la douleur, il était aussi brave qu'invincible, et bon, avant que les esprits maléfiques ne le tourmentent. Depuis il enlève parfois quiconque a le malheur d'être où la folie le pousse, même femme ou enfant, pour les dévorer. Même les autres tribus ont peur de s'approcher de notre territoire."
"Rentre donc, je vais rester un instant implorer l'aide des Ancêtres à ce pauvre enfant."
Sachant son ami pieux et exemplaire auprès des Ancêtres, son beau-frère s'éclipsa après un signe de tête.
Le Sacrifice de Sainntaka
.
.
Mais quelques instants plus tard, le jeune homme jura alors qu'il en appelait aux bons esprits, entendre des sanglots au loin.
Sans hésiter, il s'engagea plus loin et profondément, au milieu des ombres qui s'allongeaient, jusqu'à parvenir dans une clairière semée de monceaux d'ossements humains, l'odeur fétide du danger assaillant le fils de chef, les cris du nourrisson tout proches.
Emergea alors l'immense silhouette, rien n'ayant été exagérée, vêtue de peaux ornées d'ossements, les muscles épais, veineux sous la crasse et le sang séché, occultant également le visage du lunatique mangé par une longue et épaisse pilosité hirsute au sein de laquelle émergeait en un rictus fou une rangée de dents pointues.
Ses grands yeux injectés de sang fixés sur sa pauvre nouvelle proie, sur laquelle il sauta tel un félin avec une rapidité insoupçonnée pour sa taille. S'en saisissant, il le jeta durement au milieu des ossements, l'assommant à demi.
Mais alors que la silhouette cyclopéenne s'avançait sur lui, occultant champ de vision et toute retraite, une voix émergea des bois proches.
"Attends ! C'est au fils d'un chef, et a celui choisi par la fille du nôtre, que tu t'attaques !"
Et le sauvage de s'immobiliser, plus interdit encore que quand le jeune homme c'était présenté seul sur son autel.

Le Sacrifice de Sainntaka
.
.
"Pourquoi quelqu'un de ton importance, s'aventurerait seul ici, en connaissance de cause ?"
L'intéressé de répondre alors :
"Wenserk, toi aussi voit les arbres croître et subir l'ardeur du soleil et nous en protéger, mais certains, de plus en plus, pourtant préférant rester plus bas et faire de nous des proies. Tu vois aussi les animaux qui ne savent subsister des arbres, devenir de plus en plus tordus et vils, de plus en plus prédateurs d'eux-mêmes et leurs espèces en disparaître parfois.
Quel est le destin des Hommes vertueux parmi les leurs ? A quoi sert nos corps, s'ils ne sont utiles aux autres, à tous ?
Le silex n'est mieux taillé qu'une fois qu'on le frappe, la lance et le javelot n'ont la forme désirée et utile qu'une fois taillés. Les animaux ne pensent qu'à leur propre conservation, et c'est là leur erreur.
Prends-moi, mais laisse mon beau-frère ramener cet enfant à sa mère, et ne tourmente plus ma tribu."
Et le sauvage de sentir comme s'il n'avait jamais réellement existé, le brouillard rouge des mauvais esprits, les effluves de colère troublant sa vision, se lever, le laissant honteux, et terriblement triste.

Le Sacrifice de Sainntaka
.
.
"Ton sacrifice, ta volonté de souffrir, d'être prêt à une mort horrible et de ne connaître le repos, fait de moi la plus misérable des créatures si je te tuais. J'accepte l'horreur de ce que j'ai fait, et devoir m'en pardonner."
"Alors, si jamais je ne te demanderais de protéger notre tribu et faire d'autres horreurs, permet nous de ramener ces ossements à leurs proches, pour qu'ils trouvent le repos auprès de leurs ancêtres."
Et c'est ainsi que Sainntaka, son beau-frère et le bébé rentrèrent, rompant l'inquiétude générale alors que la nuit tombait, pour céder la place à l'étonnement le plus profond, sauf du vieux père, fier comme le fut ensuite toute la tribu quand ils racontèrent ce qu'il c'était passé.
Au milieu de la joie collective, Sainntaka put étreindre sa moitiée, soulagée. Il avait connu la félicité du sacrifice.
Il n'y eut plus d'enlèvements, et bien que Wenserk ne revint jamais vivre parmi eux, même en périodes difficiles les bandes prédatrices restèrent éloignées.

Métas
.
.
Il y eut un jour dans la Cité, un nain un peu frêle et plutôt réservé, qui se posa sur le trottoir d'une rue résidentielle.
De sa luthare et de sa voix, il se mit à emplir l'espace de bien nobles et agréables notes. A tel point que bien vite, un tailleur kobold qui passait par là pour rentrer chez lui de son travail, lui proposa d'entrer partager leur repas en échange d'également ravir les oreilles de son épouse.
Le musicien, malgré quelques fébrilités, une timidité une fois hors de son art, malgré également sa profession, accepta néanmoins de bon cœur.
L'on servit l'écureuil à dépouiller, et ils mangèrent sans heurts, jusqu'à ce que le nain, peut-être affamé, peut-être encore fébrile, peut-être la gorge trop enrouée, se la prenne soudainement avant de tousser puis s'effondrer au sol, déjà inerte.
Les deux hôtes alors, d'immédiatement sauter sur leurs pattes pour s'enquérir de son état, d'abord ne comprenant pas, puis paniquant graduellement.
"C'est de l'humour nain ?!"
"Il ne bouge plus ! Respire plus ! C'est sérieux !"
"C'est la bière ?! J'étais sûr qu'il l'aimerait pas !"
"Non, il n'y avait pas encore touché ! C'est ta cuisine !"

Métas
.
.
Ils se disputèrent ainsi de longues minutes, avant de finalement s'accorder sur deux points, le calme revenant lentement entre eux :
Il était trop tard pour le nain qui était mort si soudainement.
Et si l'on apprenait qu'un nain, qui plus est probablement bien connu, était mort chez eux dans des circonstances aussi étranges... Ils en verraient bien d'autres chez eux, avant de ne plus rien voir du tout !
D'un commun accord pour assurer leur propre survie, ils se résolurent à user de stratagème pour se débarrasser de leur convive.
Elle fit remarquer à son époux, que dans le voisinage un médecin gobelin prenait à domicile les urgences, et c'est ainsi qu'ils s'équipèrent, encadrant de chaque côté le nain, furtivement, qu'ils portèrent ainsi, debout et raide, devant la porte du médecin où ils sonnèrent.
"Oui ? Qui est là ?"
"Venez... Vite !"
Le kobold contrefit la voix du nain, d'ailleurs pas trop grave, en agitant la main de celui-ci vers la caméra d'entrée, tenant une puce à crédit avec un beau montant.

Métas
.
.
Le médecin ne vit pas grand-chose d'autre au travers du grain de la caméra, encore moins des kobolds, déjà en route pour ouvrir la porte...
... Qu'il ouvrit prestement, percutant le nain qui dégringola dans les escaliers.
Et le médecin d'alors se précipiter, presque aussi mortifié que son 'patient', sur le corps raide pour le palper, et constater la catastrophe.
"Si on apprend cela... Si on pense que j'ai tué un patient, je n'ai plus qu'à fermer boutique !"
Même s'il constatait peut-être que le corps était étrangement déjà bien raide, le gobelin était traversé des images d'un destin similaire en pensant aux autorités qui demanderaient sa licence de médecin de garde au détour d'une des questions poussées qu'on lui poserait... Et qui plus est la caméra ne l'innocentait probablement pas en plus de violer le secret médical...
Alors, il se résolut à faire preuve d'ingéniosité pour escamoter le nain.
Le portant chez lui, il l'amena près de l'ancien système de monte-plat, retiré depuis longtemps, mais dont la cheminée subsistait.
Passant un système astucieux de cordes sous les épaules du nain, il le glissa ensuite, suant et râlant, par le conduit.

Métas
.
.
Arrivé tout en bas au sous-sol, il parvint à le poser pieds sur le sol dans le débarras d'un voisin elfe, au milieu de coûteux meubles finement taillés, avant de tirer sur une corde pour faire glisser les autres et toutes les récupérer.
Or, le propriétaire vint justement cette nuit-là caresser du regard ses possessions, pour le moment remisées, mais trouvant d'une pression du doigt l'éclairage défectueux, s'avança dans l'obscurité vers l'ampoule, humant l'odeur déjà rarissime du bois.
Percutant alors ce qu'il reconnut immédiatement comme n'étant pas un meuble, sursautant avec la dernière violence contre un guéridon, il s'en saisit pour de rapides et fébriles coups sur l'intrus, rat ou voleur, jusqu'à ce qu'il s'effondre sans rendre ni se retirer des frappes.
Intrigué, l'elfe vint à genoux s'éclairer de son deck, pour découvrir, a sa plus grande horreur, la présence et son méfait.
"Malheur, qui me croira que je l'ai tué par erreur ! Qu'il c'est introduit ici, et pour me voler des meubles qui ne passeraient par ce conduit ?"
Il ne pouvait pas tirer de son esprit également, les images d'une foule enquêtant, échantillonnant, se cognant, emportant même sûrement,

Métas
.
.
sa précieuse collection on ne sait où... Et la disperser, aux enchères ?!
Il devait trouver une solution, immédiatement.
Se saisissant alors du nain, il l'emmena avec lui, sortant du bâtiment.
Evitant adroitement les passants, restant hors de l'éclairage, il vint devant un bar nocturne, bien animé.
Dissimulé, il accouda juste au coin du pâté de bâtiment, a l'entrée d'une ruelle encore bien sombre, pour repartir ensuite prestement.
C'est là qu'un orc quelque peu éméché vint à sortir du bar, renfonçant sa casquette sur sa tête en gestes troubles.
Hésitant un instant à rentrer se reposer du décor tournant autour de lui, il sentit finalement une tâche plus pressante, qui le porta vers la ruelle.
Trébuchant brusquement sur le nain, il beugla immédiatement tout en assénant des coups de pieds à quelque animal remonté des égouts ou voleur de petite taille profitant de son état.
"Waargh ! Lâche-moi s'loperie !"
Ce qui advint plus vite encore que de le dire, le colosse fixant ensuite sans comprendre la forme inerte au sol, l'horrible doute d'avoir commis quelque chose d'irréparable dans sa vigueur, s'insinuant.

Métas
.
.
Seulement, ces cris n'étaient pas passés inaperçus d'un troll qui passait par là, policier de son état. S'enquérant immédiatement de la raison du boucan, avant de baisser le regard sur la silhouette au sol, l'éclairant.
Devant les explications embrouillées de l'orc se balançant un brin sur ses pieds, le troll lança un appel sur les fréquences des gardiens de l'ordre, avant de se saisir du saoul, un fourgon venant vite tous les embarquer.
Il se trouva que le nain était un musicien bien connu, son talent salué et apprécié partout, et notamment très apprécié du Premier Consul lui-même, pas moins que ça !
Comme la justice n'attendait pas, surtout en cette période pour les crimes raciaux, une exécution publique fut organisée le matin même, l'orc balbutiant son innocence hissé sur l'échafaud face à une foule contenue a grand peine face au cordon, de haut en bas.
On lui passa la corde au coup, la foule se calmant enfin dans l'expectative du moment inévitable, si bref, lorsqu'une voix perçante déchira la cacophonie.

Métas
.
.
"Attendez, c'est moi le coupable, il est innocent ! C'est moi qui ait posé là le nain, après l'avoir, moi, battu à mort quand il c'est introduit chez moi !"
Et alors de s'emparer de l'elfe, pour le pousser vers l'échafaud et prendre la place de l'orc qu'on libère, jusqu'à ce que...
"Non, c'est moi qui a déposé ici ce nain que j'ai fait tombé dans mes escaliers, le descendant par le monte-charge, et..."
... Et alors qu'on le traînait à son tour, les kobolds à leur tour, de s'accuser pour le gobelin.
A ce point-là de l'exécution, la colère de la foule était retombée dans la plus profonde incompréhension, chacun interrogeant son voisin, cherchant à comprendre, toute fureur et goût du sang oubliés.
Les policiers, plongés pas moins dans la plus profonde perplexité, bourreau outrilien et tête de la DI2RCO, sur le point de faire monter les kobolds.
Mais le Premier Consul qui venait de s'enquérir d'où était passé son musicien préféré, sorti boire avant d'être assassiné, et que cinq personnes bien différentes s'en accusaient, ordonna qu'on suspende la sentence et vienne tirer au clair toute l'affaire devant lui.

Métas
.
.
Chacun raconta sa partie de l'histoire face à Celui qui était choisi par Imperator, au terme de laquelle, un profond silence de réflexion succéda. Silence qui fut vite rompu lorsqu'un des conseillers vint à sortir du rang pour s'adresser en ces termes.
"Votre Excellence, je crois que même si chacun a parler avec franchise et honnêteté, il manque une pièce du puzzle à cette histoire pour la comprendre. Je souhaiterais qu'on apporte le corps du nain."
Et il fut fait ainsi, la voix d'Imperator regardant sans doute avec quelque profonde peine mais qu'il ne pouvait montrer, face au musicien.
Le conseiller androïde vient alors longuement considérer le défunt de ses yeux cybernétiques, avant... D'éclater d'un lent rire métallique !
Alors sommé de s'expliquer, il sort un flacon d'un de ses sacs, dont il frotte le cou du malheureux. Il vient ensuite se saisir de pincettes, que devant chaque assistant qui se penchait en avant pour mieux voir, il plonge dans l'inestimable gorge, venant avec sans doute avec précision y fouiller, puisqu'il en retire tout aussi soudainement un petit mais long, mince objet, blanchâtre, tâché de pourpre a un bout.
... Et le nain soudain de tousser, s'agiter, devant l'assistance qui sursaute de frayeur, particulièrement les 'coupables' !

Métas
.
.
Et le Premier Consul de se lever, s'approcher et soutenir son ami, plus transporté qu'à aucun de ses récitals, l'androïde prenant la parole au milieu des murmures.
"Il se trouve que la viande d'écureuil, si on se la procure où elle est mal traitée, et donc peu chère, quelquesfois même issus d'animaux trop mutés, peut contenir des os ou des morceaux de chitines, là il ne devrait même pas y en avoir parfois, et mêmes il arrive, enduits de toxines paralysantes.
Autant de dangers qui n'en sont pas pour nos kobolds, peu fortunés. Une tentative de législation sur ces élevages avait été tentée en l'an..."
Le Premier Consul interrompit doucement le débit de l'androïde d'un geste de la main, venant se rasseoir, pour considérer chacun des protagonistes.
"Les choses sont rentrées dans l'ordre, après toute cette confusion, et l'étrangeté de ce qu'il c'est passé, de vos réactions, qui ont été celles au final d'accepter votre destin en faveur d'un autre injustement soupçonné malgré ses différences.
Il ne sera pas dit que je ne contribuerais pas à faire en sorte que chacun garde un bon souvenir de cette affaire. Vous vous verrez donc tous décernés 5.000 crédits."

La Fortune
.
.
Le Premier Consul fit un jour venir à son bureau un homme parmi les plus riches de la Cité. Un homme qui pourtant beaucoup s'en souviennent encore, était plongé dans la misère la plus noire, inverse a sa position actuelle, il y a plusieurs années.
  • "Zaharoff, je suis moi-même passé devant l'immense complexe que tu as construit pour héberger et éduquer ceux qui n'ont parfois la chance de ni l'un ni l'autre. Et en m'enquérant de cela, on me confirma que tu utilisais fort bien tes richesses selon Leurs Préceptes, que l'endroit battait son plein, et que tu étais l'auteur de bien d'autres initiatives comparables en abnégation et en bénéfices pour l'Humanité.

J'ai été ravi de l'entendre, que notre société avait la chance de te compter, et je souhaite moi-même entendre de ta bouche par quels moyens extraordinaires la fortune t'a ainsi largement et si rapidement comblée."
Et l'interpellé d'incliner la tête respectueusement, ne relevant pas les compliments qui lui étaient faits, par humilité, commençant son récit.
  • "Si je dois d'abord remercier Leur Exemple dans lequel, tout du long, pauvre comme riche, j'ai tenté de vivre, je le dois ensuite à deux amis, Leios, et Basi."


La Fortune
.
.
Des amis très proches, ils passaient souvent dans la rue où je travaillais comme vendeur, où ils n'avaient pas de mal à juger de ma pauvreté par mon habillement, et les affaires peu fructueuses de mon entreprise.
Ils vinrent à ma rencontre me saluer puis discuter, jusqu'à parler de ma situation."
-" Zaharoff, nous passons ici depuis fort longtemps, et je dois dire être étonné que depuis nous vous trouvons toujours dans la même situation. Sûrement depuis le temps avez-vous accumulé quelques richesses pourtant."
  • "Mon ami, vous ne vous étonnerez plus de ma situation quand vous saurez que j'ai dû mal à assurer la subsistance de ma famille malgré un labeur incessant. J'ai une femme, et cinq enfants, dont pas un n'est en âge de m'aider et qui comptent sur moi pour les nourrir comme les habiller, en des temps qui sont durs en ce moment."
  • "Je comprends votre gêne et votre situation maintenant, mais pensez-vous que si je vous offrais une important somme, disons 50.000 crédits, vous ne sauriez faire prendre de l'ampleur à votre affaire et figurerez bientôt parmi les plus riches entrepreneurs ?"


La Fortune
.
.
  • "Vous me paraissez bien trop honnête pour que je ne sois persuadé que vous ne vouliez vous divertir à mes dépends, alors je vais vous répondre que oui, sans doute, une telle somme me permettrait largement pour me lancer."
Sans hésiter, Leios sorti alors une crédipuce réglée a cette somme, pour la lui tendre, ce que j'accepta.
  • "Tenez, voici, et faites-les fructifier, croyez-bien que Basi et moi verront du plus vif intérêt le bien qu'elle auront pu vous rendre, à être plus heureux que vous ne l'êtes."
Croyez bien Premier Consul, à quel point je fus transporté de joie devant une telle générosité, me répandant en effusion que les deux amis interrompirent rapidement, me souhaitant bonne chance avant de continuer leur chemin.
Mon premier souhait fut évidemment de trouver où je pourrais mettre en sécurité cette somme, particulièrement que les gens peu fortunés n'ont pas les moyens de protéger ce qu'ils n'ont de toute façon pas. Je résolus alors de cacher la puce dans une casquette Impériale que je portais, certains que personne n'irait y toucher."

La Fortune
.
.
J'en déduisis une petite partie, quelques milliers de crédits, sur une autre puce pour des dépenses pressantes, acheter du matériel de sécurité pour la boutique, et des panneaux pour y afficher de nouvelles offres que j'allais financer avec le reste. Sur le chemin, je pris aussi de beaux morceaux de viandes pour ma famille, qui n'aura que rarement mangée aussi bonne chère.
Mais soudain sur le chemin du retour, passant près d'une bouche d'égout, je fus soudain assailli par un rat de petite taille mais pas moins féroce, ayant senti l'odeur de mon sac fort pourvu ! Bien que je parvins à lui faire lâcher prise, il devait être aussi désespéré qu'affamé, acharné au point que dans le combat pour lui faire abandonner sa proie, ma casquette tomba à terre.
De dépit, le fieffé animal s'en est alors saisi avant d'achever sa fuite dans le trou d'où il était venu, me laissant, abattu, anéanti par la perte qui venait de m'être infligée.
Les choses revinrent donc bien vite à leur situation originelle, mais j'étais résolu à ne pas m'abandonner à la peine, et continuer sans murmurer à faire Leur Volonté, ne perdant pas de ma persévérance a faire survivre les miens.
Il se passa à peu près deux années, avant que les deux amis inséparables

La Fortune
.
.
ne laissèrent leurs pas les porter dans mon quartier, où ils s'étonnèrent d'aussi loin qu'ils purent le constater, le dénuement dans lequel j'étais toujours plongé. Basi s'en enquit néanmoins.
  • "Hé bien, nous ne vous demandons pas comment les choses se passent depuis notre dernière visite, sûrement celles-çi sont meilleures qu'au départ !"
  • "Hélas non, je suis bien mortifié de vous apprendre que votre générosité n'aura pas eu les succès escomptés. C'est la mort dans l'âme que j'imagine la réaction que vous aurez face au récit de mon infortune aussi extraordinaire que mon souhait que vous en croyiez la véracité."
Malheureusement, une fois mon histoire contée dans les détails, Leios la balaya immédiatement d'un geste de la main, s'exprimant en ces termes.
  • "Zaharoff, ce que vous racontez est proprement rocambolesque dans la coïncidence, et je suis peiné que vous vous moquiez autant de nous pour nous donner le change, et agir comme les gens de votre sorte ont l'habitude de faire : Qu'ils trouvent un filon, un moyen de faire un grand gain, et ils continueront à tirer sur la corde pour tenter d'en obtenir plus, tandis qu'ils abandonnent tout labeur pour


La Fortune
.
.
S'amuser, et dépenser, souvent les deux à la fois, jusqu'à ne plus rien avoir et revenir demander le bras après la main. Vous croupissez dans votre misère car c'est là le seul salaire que vous méritez, indigne que vous êtes des attentions dont nous avons fait preuve."
Il va de soi que je fus profondément atteint par de tels reproches allant s'ajouter à ma situation, bien que je m'y attendais depuis longtemps. Cependant, Basi sembla sensible à mes explications, à tel point qu'il convainquit son ami de m'accorder le bénéfice du doute en voyant le malheur qui m'étreignait. Tellement que, finalement, Leios tira une nouvelle crédipuce de 50.000 crédits de son manteau, pour me la donner.
  • "Je veut bien concéder encore cette largesse Zaharoff, mais cette fois-çi, j'espère que vous saurez mettre cette somme en lieu sûr, la faire fructifier et s'élargir."
Je me perdis en remerciements qu'ils n'écoutèrent que le temps de me saluer, et de s'éloigner, me laissant rapidement réfléchir à comment mettre cela en lieu sûr tout en me hâtant de rentrer.
Ma femme et mes enfants étant absents, j'en tirais profit pour chercher une cachette, parcourant notre appartement du regard. Mal protégé comme vous vous en doutez, bien qu'il n'y ait jamais quoi que ce soit de valeur à voler, il n'était pas rare que quelque drogué

La Fortune
.
.
Doué avec un deck ou brute désoeuvrée ne vienne fouiller les demeures des déshérités. Je ne pouvais donc non plus tenter de cacher la puce dans un quelconque de nos rares meubles, qui ne résisterait à un examen poussé voire à un scanner à composants informatiques. Mais j'eus l'illumination d'une cachette parfaite dans un objet sans valeur : Démontant le cadre d'un plan du Secteur, j'y mis la puce parmi l'électronique.
Je sortis ensuite, avec une petite somme que j'avais préalablement retirée, pour effectuer quelques achats pressants, et notamment un coffre-fort.
Or, durant mon absence, ma femme et mes enfants, rentrèrent chez nous. Si le plan ne nous servait jamais à quiconque, n'ayant le loisir de sortir de nos habitudes, les enfants ne jouaient néanmoins pas avec, élevés comme il va de soi dans notre situation à prendre soin de tout.
Mais lorsque des coups se firent entendre à la porte, et que ma femme ouvrit la porte, se fut pour révéler un jeune pèlerin venu visiter les Grandes Usines Impériales du Secteur, qui n'eut pas à expliquer sa situation avec courtoisie pour qu'elle comprit qu'il était complètement perdu dans le dédale industriel. C'est donc avec une générosité bien normale qu'elle lui offrit le plan pour aider le jeune homme à trouver son chemin dans la Cité une fois ses effusions de remerciements épanchés.

La Fortune
.
.
Qu'elle ne fut donc pas mon angoisse lorsque je rentrais sans trouver le petit objet, et notre désespoir lorsque ma compagne me conta ce qu'il c'était passé. Je ne vous raconterais pas tout ce que la douleur a pu lui faire prononcer, mais nous finîmes heureusement par reprendre nos esprits et accepter notre infortune. Malgré tout, subsistait une affliction terrible qui étreignait mon coeur, qui était celle de ce que je pourrais dire à Leios et Basi lorsqu'ils reviendront.
Ils tardèrent justement à revenir, Basi en formulant souvent l'idée à Leios voulait remettre à chaque fois, tenant son raisonnement en ces termes :
  • "Plus nous tarderons, plus Zaharoff se sera enrichi, et plus j'aurais un vif plaisir a constater la chose."
  • "Ne présume pas que ton don ait été mieux utilisé cette fois-ci que la précédente."
  • "Tout de même, ce n'est pas tout les jours qu'un rat chapardeur vole une casquette."
  • "Peut-être bien, mais quelque chose d'autre aurait pu arriver. Je ne suis pas persuadé que ce soit en donnant des crédits à quelqu'un que l'on fait sa richesse, qui bien souvent provient plutôt d'un heureux hasard."


La Fortune
.
.
Ils finirent par se décider à passer par ma rue, où les voyant arriver de bien loin, je fus étreint d'une telle honte que c'est de peu que je ne parti me cacher, pour plutôt tenter de les ignorer, espérant qu'ils continueraient. Je ne me tournais pas vers eux quand ils m'appelèrent, mais qu'une fois devant moi. Pourtant, la même honte ne me permit pas de regarder autre chose que mes bottes rapiécées, le visage en feu, les pensées qui se bousculaient quant à ce que j'allais leur exprimer, quand bien même je n'avais cessé de ressasser ce que je pourrais leur dire.
Malgré tout, prenant mon courage à deux mains, je leur fis à nouveau un récit fidèle et complet de ce qu'il c'était passé. Une fois fini, Leios prit la parole en ces termes.
"Zaharoff, le jour où je me parviendrais à me persuader de la vérité de ce conte, à me convaincre qu'il n'est pas fabriqué de toutes pièces pour ne pas devoir avouer vos débaucheries et votre imprévoyance, je me garderais bien de ne jamais répéter une expérience qui pourrait à la longue me ruiner. Mais ce qui me peine le plus profondément, c'est que les 100.000 crédits dont je me suis séparé pour tenter de vous tirer de votre misère, si je n'en attendais rien d'autre que le plaisir de vous avoir fait du bien, ce n'était sûrement pas a la place, des mensonges. Si même ce serait vrai, j'aurais en tout cas dû m'adresser à un autre que vous qui sûrement en auraient bien mieux profité."

La Fortune
.
.
Et de continuer, en se tournant vers Basi :
  • "Basi mon ami, je ne me tiens pas entièrement battu par ce que je viens de conclure, mais il vous appartient cependant a votre tour de faire une expérience. De me faire voir qu'il y a d'autres moyens que les crédits pour faire la fortune d'un autre. Je ne veut pas cependant que vous choisissez quiconque d'autres que Zaharoff pour la mener, car je ne puis absolument pas concevoir que vous sauriez le rendre plus riche qu'avec mes 100.000 crédits."
Basi alors, de produire un carquois vide, sur lequel il avait buté du pied durant le trajet, provoquant un long éclat de rire chez son ami.
  • "Tu m'as vu je crois, buter du pied contre ceci tout a cycle, et le ramasser. Je vais en faire don à Zaharoff, et voir ce qu'il advient."
  • "Un carquois vide ! Et qu'est-ce que ça pourra valoir à notre ami, a part quelques dizaines de crédits dans une boutique d'armes pour qu'il le remplisse et le remette en circulation ? Il ferait mieux de caler une porte avec."
Basi pourtant sans s'émouvoir, de me le tendre.

La Fortune
.
.
  • "Laissez rire Leios, je suis sûr que vous nous conterez un jour comment, bien au contraire, ce vil morceau de plastique vous aura servi."
Bien que je crus que c'était là une farce, que Basi se moquait de moi ou ne pensait pas sérieusement, je pris néanmoins le carquois vide, le remerciant avec sans doute un air perplexe, avant qu'ils ne me saluèrent pour continuer leur route.
Le soir venu avant d'aller me coucher, je posais le carquois dans un coin sans plus y penser, tombant rapidement dans le sommeil, brisé par le travail.
Cette nuitàlà, un chasseur comme il y en avait encore à l'époque, se trouvait fort dépourvu quand, levé quelques cycles avant l'aube pour se préparer, il remarqua que son propre carquois sur lequel il était tombé, soit fendu, ne pouvant plus contenir ses carreaux sans les laisser tomber pour peu qu'il bouge un peu trop. Il ne pouvait néanmoins pas manquer une chasse, sa situation n'étant pas tant meilleure que la nôtre, mais sous peine aussi de perdre son contrat, l'employeur allant s'adresser à un autre pour son problème d'infestation.
D'aller donc, lui et sa femme, d'abord faire les boutiques, pour ne
La Fortune
.
.
Remarquer que leur fermeture sous les couvre-feux imposés, et donc de se rabattre sur le voisinage, sans succès. Le chasseur de demander à sa compagne :
  • "Est-tu allée chez Zaharoff également ?"
  • "S'il n'y a besoin de rien, c'est chez eux qu'il faut aller, je le sais d'expérience."
  • "Et personne n'a ce que nous cherchons, tu y est allée 100 fois sans trouver ce que tu cherchais, peut-être en sera-t'il autrement cette fois. Alors, s'il te plaît, pendant que je finis de me préparer..."
Maugréant, elle vint nous réveiller, et c'est fort surprise qu'elle fut, quand je me souvins juste à temps, malgré l'hébétement de la torpeur, avoir ce qu'elle cherchait, la laissant repartir avec le carquois et une promesse, tant elle fut heureuse et étonnée de voir qu'elle c'était trompée.
  • "Voisin, je vous promets que le premier écureuil que votre carquois permettra d'abattre, sera vôtre, et je suis certain que mon époux ne me fera pas mentir."


La Fortune
.
.
Et en effet, le chasseur qui put ainsi se rendre à la chasse, abattit un premier écureuil, qui s'il n'était beau, et même semblait malade, était fort gros mais nous fut néanmoins apporté le soir même.
  • "Ce carquois que je vous ai donné est tellement dénué de valeur que vous n'aviez vraiment pas à me le céder à si bon prix, il ne méritait pas tout cela... Mais je reçois tout de même votre présent offert de si bon coeur."
J'étais néanmoins peiné que ce devait être là tout ce que nous pouvions espérer du don de Leios, alors que je le posais, dans son sac, sur la cuisinière, mon épouse s'étonnant de la taille de la pièce et de comment elle parviendrait à le faire rentrer dans quoi que ce soit que nous utilisions. Elle prit donc pour partie, après l'avoir écorché et vidé, de le couper en morceaux.
Hors en le vidant, malgré l'odeur qui s'empara de notre logis quand les entrailles furent percées, son oeil fut attiré par un éclat inhabituel, en sortant une énorme pierre, un diamant, qu'elle posa à côté avant de se débarrasser du reste. Pensant, tout comme moi qui vint le voir plus tard, que ce n'était que du verre.
Le soir venu, quand les lumières furent éteintes, les enfants se répandirent alors en expressions d'admiration, et pour cause,

La Fortune
.
.
La pierre, au moyen des faibles lueurs de la Cité, renvoyait encore de magnifiques lumières dans l'appartement.
Et nous eûmes évidemment tout le mal du monde à les faire baisser la voix et se calmer, pas sans en tout cas, nous-même faire encore plus de bruit.
Il se trouvait que le bâtiment d'à côté, séparé par une cloison bien fine, était celle riche joailler gobelin, sa femme venant frapper au bas de notre porte le lendemain matin, pour s'enquérir du bruit qui les avait tant empêchés de dormir.
  • "Très chère voisine, je suis désolé de ce qui c'est passé cette nuit, mais vous connaissez les enfants, un rien les émerveille et ils poussent de grands rires et cris. Je vais vous montrer la cause de leur émoi."
Et de lui montrer alors la pierre, la joaillière l'examinant avec expertise, et une admiration toute contenue, écoutant ma femme lui raconter comment elle l'avait retirée de l'estomac d'un écureuil, récit au terme duquel notre voisine lui rendit le diamant, statuant seulement :

La Fortune
.
.
  • "Je crois comme vous que c'est simplement du verre, bien qu'il soit autrement plus beau qu'à l'ordinaire. J'en ai une autre pièce assez semblable que je porte parfois, et ils pourraient sans doute êtres bien assortis. Je vous l'achèterais si vous souhaitez me le vendre."
Et nos enfants à ces mots, de soudain tourner leurs grands yeux vers elles, un instant muets, celui d'après réclamant à grands cris qu'on leur laisse leur jouet, ce que ma femme dut leur promettre pour les calmer, tandis que la joaillière prenait congé. Elle retourna auprès de son époux, lui parlant de la clarté de la gemme, de son eau, de sa pureté, les deux conférant de ce qu'il convenait de faire, l'un comme l'autre d'accord sur le prix inestimable de l'objet.
Je rentrais chez moi alors qu'elle revenait précisément à la charge, proposant 4.000 crédits à ma femme, ce qui était déjà beaucoup, mais n'osant pas s'engager avant que j'arrive. Moi-même songeait à l'offre devant la joaillière, me rappelant l'assurance avec laquelle Leios m'avait promit qu'il ferait ma fortune, ne répondant pas de suite... Ce qu'elle prit pour du mépris vis-a-vis de la somme proposée.
  • "Allons voisin, je vous en propose plutôt, disons, 10.000 crédits."


La Fortune
.
.
Devant sa célérité à augmenter autant le prix, je pris la brusque résolution de tenir ferme, et qu'elle était bien loin du prix auquel j'escomptais vendre ce magnifique joyau.
  • "Très bien, si c'est comme ça, je vous en propose... 20.000 crédits, mais je me demande si mon mari ne désavouera pas un tel marché."
C'est alors que, catégoriquement, je lui signifiais que je voulais de ce diamant pas moins de 20.000.000 de crédits, et que si elle ne voulait de cette offre, que j'étais persuadé qu'il y aurait d'autres personnes à même d'être intéressées.
Si elle montra quelques signes de confusion devant le soudain bond de la somme, sa rapidité a de nouveau me proposer, cette fois, 10.000.000, me conforta dans le coup de poker que je venais d'abattre, et ma résolution de tenir bon.
  • "Dans ce cas, permettez-moi au moins d'en parler avec mon époux avant d'engager une telle somme, d'avoir la patience d'attendre son retour et qu'il l'ait examiné à son tour."
Et le soir venu, de revenir nous voir, le marchant me demandant de voir le diamant que, les lumières éteintes, il eut à loisir d'en voir la clarté qu'il renvoyait dans notre minuscule appartement avant même

La Fortune
.
.
De le tenir. Il l'examina longuement, adressant un regard à sa moitié au-dessus de ses lunettes au terme de son examen, avant d'en revenir à moi.
  • "Hé bien, voisin. Mon épouse vous en a offert 10.000.000, et je pense que nous pouvons y rajouter 4.000.000."
Je refusais à nouveau catégoriquement, le gobelin démarrant immédiatement dans d'autres marchandages, que j'écartais toujours, jusqu'à ce que la crainte que je n'aille voir ailleurs finisse par le persuader de céder à ma première proposition de 20 millions, où il ferait encore probablement un confortable profit. Le lendemain matin, je me cédais ainsi de l'incroyable joyau, contre une crédipuce au montant tout autant impossible.
La vente terminée, je poussais un profond soupir de soulagement, quelques instants perdus, avant de reprendre mes esprits et dédier mes plus profonds, éperdus remerciements à Basi, Leios, et par-dessus tout Imperator pour ma soudaine et fantastique fortune.
Nous songeâmes ensuite à quoi faire de cette immense fortune. nos enfants, et même ma femme et moi, grisés par une telle somme, nous imaginions déjà vivre dans le confort, une grande maison, de
La Fortune
.
.
beaux bijoux, pleins de jouets, des plats raffinés, et puis une fontaine, et puis...
Mais je coupais court soudainement, la voix de la raison me revenant soudain.
  • "Avant toute choses, ce n'est pas par ces dépenses que nous devons commencer. Cela viendra peut-être en son temps, car les crédits sont faits pour êtres dépensés, mais il faut néanmoins que nous procédions de manière à générer un revenu qui ne se tarira pas. Il nous faut investir."
J'employais donc les jours à venir à passer chez tous les artisans déshérités, dans la même condition où j'étais un peu auparavant, les engageant à travailler pour moi, contre une rémunération selon leur labeur qu'il m'apporterait, tandis que je rachetais diverses enseignes pourrissantes et autres biens immobiliers, acquérants magasins a la vitesse où l'on produisait pour moi, et boutiques à la cadence où s'entassaient mes produits, choisissant également judicieusement mes employés de sécurité, et de publicité. Je dépensais simplement, mais efficacement, tel que cette demeure que vous avez pu voir, Lord, qui malgré son aspect imposant, n'est qu'une bâtisse que j'ai fait construire à la place de quelques taudis abandonnés, qui ne contient a part les appartements de ma famille, que de nombreux entrepôts.

La Fortune
.
.
Il se passa quelques temps avant que Leios et Basi ne décidèrent de repasser par où j'habitais, et ils furent profondément étonnés de ne pas m'y trouver, et après s'êtres renseignés, que j'avais déménagé...
... Devant ce qu'ils trouvèrent êtres l'imposante villa que vous savez.
Se renseignant au garde posté a l'entrée, car craignant de commettre quelque incivilité, ne croyant toujours pas ce qu'il voyait, celui-ci leur indiqua que c'était bel et bien ma demeure, et comme j'avais prévenu qu'un jour ils passeraient, il les fit entrer sans attendre.
Venant rapidement à leur rencontre, nous nous saluâmes avec quelques effusions, particulièrement face à l'étonnement de me voir en ce palais que de toute évidence je possédais. Leios prit rapidement la parole en ces termes :
  • "Zaharoff, je suis profondément joyeux de voir la merveilleuse situation dans laquelle vous êtes a présent grâce a mes 10.000 crédits, mais une chose me peine cependant... C'est que je ne comprends pas pourquoi nous avoir cachés la vérité, et par deux fois, en alléguant des pertes incroyables. Est-ce que vous vouliez avancer à chaque fois un peu plus vos affaires, car elles ne l'étaient encore assez à votre goût pour en présenter fièrement le résultat ?"
Leios écouta patiemment son ami, secouant lentement la tête avec

La Fortune
.
.
Une vive impatience, néanmoins amusée, répliquant avec une pointe d'humour :
  • "Basi, je m'excuse si je prends la parole avec que Zaharoff ne te réponde, mais je dois dire être étonné que tu présupposes si vite que ce sont bien tes crédits qui ont fait sa richesse, malgré la sincérité qu'il essaye de te démontrer. Pour ma part, je l'ai toujours cru, d'abord quant à la véracité de ses récits, certes incroyables, de ses mésaventures, tout comme maintenant je pense que c'est ce simple carquois vide ou quelque autre hasard qui soit l'unique cause de son bonheur. Mais laissons parler notre hôte, car probablement il va trancher notre différend."
Je pris donc ainsi la parole.
  • "Mes amis, je garderais le silence sur une quelconque explication si je ne suis sûr qu'elle ne vous divisera pas, et que cette dispute ne troublera pas votre amitié."
Ils se récrièrent avec humour et légèreté, qu'il n'en était rien, avant que je ne fasse mon récit de ce qu'il c'était déroulé depuis le don du carquois vide. Basi cependant, ne fut pas convaincu

La Fortune
.
.
  • "Cela me semble aussi impossible et improbable que vos précédentes mésaventures, néanmoins les faits sont là que bien miséreux, vous voilà bien fortuné, et j'en reste sincèrement enchanté."
Comme il était bien tard, je leur proposais de rester dormir, et le lendemain de venir visiter un des ambitieux chantiers non loin que j'avais commandé, une véritable fierté Impériale dans le Secteur. Ils acceptèrent avec plaisir, et allèrent pour sortir quand un homme demanda à me voir, qui était l'un de mes plus anciens DG.
Il se trouvait qu'il connaissait, comme beaucoup des gens travaillant pour moi, mon histoire, et lorsque je le fis entrer, il se présenta avec dans les mains un plan du Secteur, avec quelques soudures au niveau d'un des boîtiers.
Je rappelais alors avec émotion mes invités, apportant l'objet vers une table et faisant sauter le fin couvercle de métal a l'aide d'une lame, pour présenter devant leurs yeux muets d'étonnement, la puce a crédit qui tomba sur la table, m'écriant avec joie.
  • "Regardez, me croyez-vous à présent ? Voici la seconde crédipuce que vous m'avez donnée, et que j'avais caché là."


La Fortune
.
.
Basi n'était pas si convaincu pour sa part, malgré le cachet que représentaient les soudures.
  • "Je conviens que cette somme n'a pas pu vous servir à vous enrichir, Zaharoff, mais c'était la seconde, la première a très bien pu vous suffire."
  • "J'espère vous convaincre du contraire un jour, et vous prouver ma bonne foi, mais allons-nous reposer, demain je vous montrerais le futur joyau du Secteur."
Et il en fut fait ainsi, le lendemain me voyant leur faire visiter les chantiers, les fondations posées d'un immense centre commercial sur plusieurs étages, même un niveau en sous-sol, le tout ayant requis plusieurs autorisations Impériales exclusives. Appréciant l'ambition du projet, ils eurent également a plaisir de voir au centre du chef-d'oeuvre, derrière plusieurs vitres blindées, un gros cristal, jetant des lumières semblables à la pierre qui avait fait ma richesse, placé et exposé ici en plein centre, profitant d'ingénieux systèmes de lumière pour projeter mille merveilles sur les murs décorés à Sa Gloire.
Nous reposant ensuite non loin en regardant le chantier lentement se faire, à une terrasse vitrée, je vis deux de mes jeunes enfants venir se

La Fortune
.
.
Précipiter vers moi, tout joyeux d'avoir trouvé quelque trésor dans leurs escapades interdites, qu'ils voulaient néanmoins me montrer.
Quelle fut ma joie quand je crus reconnaître de loin, salie, souillée, ma casquette impériale au milieu de quelques autres haillons, et morceaux hétéroclites de métal et de plastiques, dans le nid de rat déniché dans les fondations qu'ils apportaient tout excités !
  • "Mes très chers amis, je crois que vous ne repartirez pas avant que je n'ai pu vous livrer le fin mot de cette histoire, et vous prouver ma sincérité !"
Détachant alors le vêtement de l'amas puant, j'ouvrais la couture de l'intérieur de la casquette pour révéler la première puce, réglée sur le même montant que j'avais décrit, là encore ! Basi était pour le moins ébahi et confus, opinant à plusieurs reprises sans pouvoir détacher son regard.
  • "Je dois vous concéder, Basi, que l'argent n'est pas toujours le meilleur moyen d'en amasser plus, jusqu'à la fortune."
  • "Mon cher ami", lui répondis-je. "Si vous n'en formulez aucune réserve, je pense que vous ne m'avez pas donné cet argent pour que je


La Fortune
.
.
vous le rende maintenant, et pourtant je ne saurais plus en profiter. Je vais donc les mettre à profit pour ceux qui restent encore de nos jours désoeuvrés."
C'est avec une amitié renouvelée que se passait le reste de la journée, et également les années qui suivirent, restant en contacts des plus cordiaux avec mes bienfaiteurs.
Zaharoff termina ainsi son récit, devant le Premier Consul qui se pencha lentement sur son bureau, vers lui.
  • "Tu seras alors très heureux d'apprendre, que le diamant dont tu parles est en ma possession, tout comme je suis heureux de savoir son origine, et que je tenais pourtant déjà comme ma possession la plus précieuse.

Pourtant, je vais faire en sorte qu'on le sorte de mes coffres pour te le remettre, le temps que tu le montres à Leios, au cas où il est encore le moindre doute face à la singularité de ta chance après avoir pourtant autant vécu dans l'infortune, et qu'il reconnaisse définitivement que la richesse, parfois, ne se force pas, mais s'obtient par le plus heureux des hasards... Pour peu qu'il soit habilement exploité."
Pétri de reconnaissance, Zaharoff inclina le buste et en fit ainsi.

L'histoire de Garrion et Adalfus
.
.
A une grande richesse et une famille nombreuse, Garrion joignait une éminente sagesse, mais vivant dans une tribu dont un despote venait de prendre la tête, il avait des raisons de craindre pour les deux premiers.
Pliant donc bagage avec les siens, il se présenta face à une autre tribu, grande et puissante, joignant de larges présents en armes et nourriture, avant de demander humblement de les accueillir. Adalfus, le chef, qui le connaissait de renommée et ne fut pas déçu de leur rencontre, avait plus encore en tête lorsque dans les années qui suivirent leur intégration, sa générosité et sa bonté se firent connaître parmi les siens.
  • "Je suis bien heureux, tout comme mon peuple j'ai ouï dire, que nous vous ayons accueillis, et je ne saurais trop remercier le jour où tu as fait la décision de nous rejoindre, Garrion. Mon intention est donc que tu me secondes dans les tâches qui sont les miennes."
Mais l'intéressé de répondre :
  • "Puissant chef, tout mon dévouement vous est acquis, et je ne fais que rendre ce que l'on me donne, mais je ne saurais accepter une telle offre, n'étant pas habitué a vivre parmi les gouvernants, je me ferais


L'histoire de Garrion et Adalfus
.
.
Sans doute des ennemis, et que des intrigues ne viennent vous ravir la confiance que vous me portez. Je ne souhaite que vivre comme le plus humble de vos sujets."
Mais le chef de tribu ne voulut rien savoir. N'acceptant aucune des réserves de Garrion, il l'assura qu'il n'en serait rien, qu'il serait à l'abri de toute vilenie, de toute envie. Garrion ne put qu'accepter, et il ne fallut que peu de temps pour qu'il conquisse la toute confiance du chef qui lui délégua toute la gestion de la tribu qu'il ne remplissait pas lui-même, ou qu'il aille.
Or, le chef Adalfus était auparavant secondé par trois anciens, relégués suite à la venue de Garrion, et ils en nourrirent une profonde haine contre lui qui, au lieu de s'apaiser, grandissait de jour en jour a le voir pourtant mener à bien la tribu, mais sans eux.
  • "Le chef, nous a écartés et retirés sa confiance pour l'offrir à cet étranger. Il lui donne tout, le comble de tout ce dont il a besoin, d'honneurs, et d'une place où il dédaigne de faire appel à nous. Vous conviendrez que c'est intolérable. Nous devons faire quelque chose."
L'un des trois autres anciens, de lui répondre :

L'histoire de Garrion et Adalfus
.
.
  • "L'on dit que la tribu proche, de la Pierre Sombre, a un chef puissant et impitoyable, affligé de n'avoir qu'un seul enfant survivant, plus chère à ses yeux que sa propre vie : Sa fille. Une femme non seulement aussi belle que sage et qui deviendra la cheftaine après lui, mais également une grande guerrière, les Esprits l'on murmure-t'on, l'ayant bénie de toutes les qualités. Mais il la protège avec tout autant de férocité des innombrables soupirants avides qui ont tentés de la lui ravir.

Vantons cette femme à notre chef, et sans nul doute il enverra ce maudit Garrion, lui demander sa main... L'enverra donc, a sa perte !"
Les deux autres approuvèrent, et le félicitèrent d'un plan aussi machiavélique, aussi ingénieux qu'il ne pouvait les mettre en cause, et qu'ils agiraient donc ainsi au plus vite.
Le lendemain soir, mangeant le fruit de la chasse avec le chef, ils parlèrent entre eux a haute voix, feignant la nouveauté du sujet, de cette princesse qui semblait venir d'En-Haut. Ils décrivirent longuement combien une telle sagesse chez une telle guerrière était exceptionnelle, et qu'en plus sa beauté n'était pas en reste, l'un d'eux ayant même déniché un portrait dessiné. Egalement aussi, que l'accès aux grottes de Pierre Sombre, garantirait des lances, des flèches, capables de trancher même le poil de la barbe...

L'histoire de Garrion et Adalfus
.
.
Ils en firent tant, que le chef qui avait déjà entendu des rumeurs sur cette enfant prodigue des Esprits, ne pouvait pas balayer l'idée d'une union, et ils désignèrent évidemment tous, anciens comme chef, d'un commun accord, Garrion pour cette délicate mission diplomatique. Ce dernier encore évidemment, allant se préparer sans tarder pour satisfaire aux exigences de son lige.
Si la tribu des Pierres Sombres était farouchement isolationniste, elle entretenait de bonnes relations avec la leur, et il fut donc très bien reçu, le fruit de la chasse partagé avec lui, convié sous le toit du chef et sous le regard de leurs Esprits. Ce n'est qu'après que son invité se soit sustenté, raisonnablement, que leur chef s'entretint seul avec Garrion pour s'enquérir de la raison de sa venue, bien exceptionnelle.
Expliquant le souhait de son propre chef, Adalfus, d'épouser sa fille, le chef des Pierres Sombres l'étonna quand il ne formula aucune autre réponse, qu'en opinant, pour lui indiquer la tente de sa progéniture.
Garrion obtempéra, entrant dans celle-ci, pour trouver une magnifique femme, les rumeurs véridiques, vêtue d'une somptueuse tenue rehaussée de nombreuses Pierres Sombres, autant de miroirs qui, outre la légèreté de la tenue, rehaussait des formes aussi désirables qu'elles devaient êtres taillées, fermes de l'exercice.

L'histoire de Garrion et Adalfus
.
.
Mais Garrion était tout autant avisé en tant qu'ambassadeur que conseiller, sachant que rien ne pouvait être reproché a qui tient son regard, comme sa langue, et ses mains. Aussi, après s'être incliné respectueusement, son regard ne se détachait aucunement du sien.
Elle le fixa ainsi quelques instants, nonchalamment assise dans un siège d'os qui avait tout d'un trône, avant de l'enjoindre de parler, d'abord de son but, ce qu'il fit, puis de comment était son chef.
  • "Princesse, je ne saurais décrire mon chef d'une quelconque manière dont la sincérité serait indiscutable, puisque je suis ici car ma fidélité lui est acquise, mais il a trouvé bon de placer sa confiance en moi, pour l'aider a servir notre peuple."
Elle l'écouta attentivement, sans montrer d'émotions, avant de désigner trois sacs en peau ouverts devant elle.
  • "Ceci, sont des présents... Pour vous, Garrion."
Le premier contenait plusieurs dagues et flèches à pointes d'obsidienne, le second de la nourriture séchée, et le troisième des bijoux eux aussi en obsidienne.

L'histoire de Garrion et Adalfus
.
.
  • "Princesse, je ne saurais prendre un quelconque présent, sauf pour ma tribu."
Insistant, sans succès, puis apparemment excédée, elle se leva alors brusquement, pour lui ordonner de sortir, ce qu'il fit. Dehors, le chef son père, vint à la rencontre de Garrion, l'entraînant vers lui un peu a l'écart des tentes.
Arrivant dans une clairière, il se pencha, et saisit une grande peau qui recouvrait le sol, la tirant, et dévoilant une fosse dont le fond était couvert de pieux dressés... Et d'ossements.
  • "C'est ici que j'ai fait mourir tous ceux qui ont commis l'outrage, envers ma fille, de vouloir non pas partager son destin, mais de la posséder, ou ses biens. Si ton chef est aussi droit que tu l'es, toi qui le représentes, j'accepte que lui, et ce que j'ai de plus précieux au monde, se lient."
Garrion s'inclina, et ainsi qu'il fut dit, ainsi qu'il fut fait, et le chef Adalfus devant ce succès, ne témoigna que plus encore de reconnaissance envers Garrion, rendant fous de rage les trois anciens qui devisèrent un nouveau plan.
Un soir que le chef Garrion s'endormait, les deux jeunes chasseurs qui gardaient sa tente, se mirent à discuter à voix haute.

L'histoire de Garrion et Adalfus
.
.
  • "Bien étrange que le chef des Pierres Sombres n'a pas tué Garrion."
  • "Hé, il faut bien que, a ce que l'on dit, la princesse se soit entichée de lui pour qu'il ait été épargné. Elle ne vient ici que par amour pour lui."
Furieux, d'ainsi entendre les jeunes, innocents chasseurs, Adalfus convoqua alors Garrion, hébété, perplexe, l'interrogeant ainsi :
  • "Celui qui complote, celui qui trompe, celui qui s'empare contre son chef derrière son dos, quel est son châtiment ?"
  • "La mort."
  • "Oui, traître !" Lui répondit Adalfus en lui plongeant brusquement son poignard en plein cœur, le tuant sur le coup.
La honte l'empêcha de parler de ses soupçons à la princesse, mais il en devint tourmenté, pétri d'une colère qu'il couvait, d'une solitude qui lui dévorait le cœur.
Un jour cependant, alors qu'il allait pour tourner le coin de sa tente et y rentrer, il surprit les deux jeunes chasseurs parler en ces termes :

L'histoire de Garrion et Adalfus
.
.
  • "Qu'allons-nous faire de tous ces bijoux ?"
  • "Je ne sais pas, ils me sont odieux, j'ai simplement envie de les enterrer loin et pouvoir oublier, oublier pourquoi nous avons écoutés les anciens et fait tuer Garrion."
Surgissant devant eux, le chef les surprit à jouer avec un sac rempli de bijoux en obsidienne, les sommant d'immédiatement s'expliquer, dire où ils c'étaient procurer cela, ce qu'ils firent, apeurés, dévoilant l'ultime plan des trois perfides anciens.
  • "Ha ! J'ai tué mon plus fidèle ami, mon sage second, celui à qui je dois le succès de ce qui devait être mon plus grand bonheur, sans même lui donner une chance de s'expliquer, pétri de colère et de jalousie... J'ai succombé à la sournoiserie à laquelle il m'a mis en garde dès le départ, et je ne puis plus l'honorer qu'en châtiant les responsables."
Le chef Adalfus fit venir les trois anciens, qu'il fit exécuter sans tarder malgré leurs pleurs et leurs demandes de pitié, et le calme revint.
Mais le vide au sein de son cœur ne fut pas comblé, pas même par la princesse.
FIN.

Spoiler (Afficher)
Coucou ! Malheureusement par manque de codage on ne peut pas mettre les livres en format EM sur EDC, la balise livre foire, mais si vous avez la foi de le remettre en format imprimable direct, il y a le retour à la ligne a chaque fois qu'il y a une nouvelle page et également le nom du chapitre correspondant, ou sinon demandez en HRP/RP. Les points sont des tirets, également, mais sous un format qui ne passe pas.
Ces récits sont inspirés d'histoires orientales (tengri/hindoues/bouddhistes/musulmanes...) voir de personnes ayant réellement existées.
Bonne lecture, j'espère avoir fait un peu sourire a certains passages ! smiley

PS : J'avais écrit plus longuement la didascalie d'introduction, et la mise en page de l'EDC est un peu a chier, mais j'atteignait la limite de caractères d'EDC aussi...
PS 2 : Les commentaires sur l'EM sont désactivés, commentaires HRP seulement donc !

◊ Commentaires

  • Sigmar~2569 (176☆) Le 17 Novembre 2018
    Livre intéressant, corrélations évidentes et bien pensées. Un style d'écriture changeant mais appréciable, qui rythme la lecture d'une manière plutôt naturelle et fluide. Le Chef Adalfus est un personnage haut en couleur et touchant.
    Non je déconnes j'ai rien lu smiley smiley
  • Frost (27☆) Le 23 Novembre 2018
    Excellent JD merci!