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Le Survivant
Quelque part en Secteur Un.
PTI inconnu, 01ch23.
PTI inconnu, 01ch23.
Le cyborg s’accouda lentement au balcon, seulement vêtu de son cosmo’ étanche.
Il avait fallu faire quelques ajustements, mais il lui allait à présent, quoiqu’il ne pût rien faire pour un morceau de tissu plus clair que le reste, où fut plus placé, très longtemps, un insigne.
Ses doigts vinrent lentement saisir une roulée dans une des poches pour la porter à ses lèvres sèches, sa main gauche s’élevant à sa suite pour illuminer la pierre d’un briquet et le bout de la cigarette.
Une première longue bouffée, et le voilà déjà à sentir ses pensées vagabonder, l’œil cybernétique tantôt clos sur une obscurité salvatrice. Ou tantôt vagabondant sur les cimes de béton et de verre illuminés autour de celui dans lequel il se tenait, par moments analysant aléatoirement ce sur quoi son regard se portait.
Si rien n’était diffèrent ici, tellement d’autres choses avaient changé que la liste pourrait remplir une santiag.
Et pourtant le fond, omniprésent, restait le même : Vivre pour l’Impérium. Pour l’Humanité.
C’était devenu compliqué en ce moment. Voire risqué. Et pourtant autrement moins stressant.
Travailler sur des fondations pour qu’elles ne soient pas branlantes là où le sommet penche un peu plus chaque jour, érodé à sa base... Une métaphore amusante.
Le cyborg referme un peu plus étroitement le cosmo’ sur lui, alors qu’il se retourne pour regarder vers le lit, contemplant quelques instants un corps aussi endormi que nu, propre déjà à susciter son désir à nouveau
“Suis-je fou ?” Une question qui lui était parfois adressée, dans d’autres bouches, surtout en ce moment..
Sûrement. Il ne voyait pas comment le devenir un peu vu la situation.
Une folie éclosant au milieu du paradoxe d’éclats de rire brûlants de bile.
Le dernier Alte Nobilis légitime. Le dernier élevé par la Méritocratie. Le dernier sur qui des pairs ont porté le double fardeau des Droits ET des Devoirs allant avec le statut, sur une chaîne jusque-là ininterrompue datant de la création même du système.
Le dernier, du moins, n’étant pas mort ou parti en cryogénisation.
Le dernier, qui par quelque soif de vivre, de servir l’Humanité, se sentait forcé de rester, dans une ferveur aussi stupide qu’elle était à la fois louable et auto-destructrice.
Ce fut plutôt court en haut... Mais en tout cas bien rempli. c’est le moins qu’on puisse dire.
Mais après tout il n’avait jamais fallu tant de temps pour bouger les choses, avec suffisamment de labeur.
Il aura pu contribuer à rattraper un morceau d’un système qui s’effondrait, pour être lui-même, avec le reste, précipité dans le vide sur lequel il était encore penché, main en avant.
Pourtant ce n’était pas comme si les lèvres des esprits les plus compétents n’avaient prédit la chute imminente du tout et, qu’une fois n’est pas coutume, il n’avait prêté l’oreille.
.
Pourquoi alors ?
Peut-être qu’il se sentait obligé de subir. De devoir regarder sans détourner l’œil, pour faire sa rédemption, pour prendre la pleine mesure de l’échec...
Peut-être qu’il se sentait obligé de souffrir pour n’avoir su faire encore plus. Toujours plus.
Il ne s’en était jamais ouvert, mais au Militarium, il prenait personnellement chaque démission, renvoi, rétrogradation, voire cuves.
En tout cas, la rédemption ne viendra pas par une réinsertion biaisée, déjà de base bloquée jusqu’à ce qu’elle ait atteint le maximum de points, comme s’il eut été un transfuge, et non pas quelqu’un ayant demandé l’ouverture de son dossier il y a deux ans...
Il avait beau ne regretter aucune décision, pour les avoir prises chaque fois, de la plus petite à la plus grande, de la façon la plus logique, la plus Impérialiste possible, en recueillant le maximum de données, en ayant soupesé chaque alternative jusqu’au dernier moment, et toujours dans l’unique but de grandir, élever, servir l’Impérium...
... Ça ne l’empêchait pas de regretter son orientation générale. D’avoir permis, trop penché vers le bas de la tour ou focalisé sur les frontières voire l’extérieur du secteur, le couteau de se planter dans leurs dos. Et leurs corps drainés, jetés du balcon.
Il inspira brusquement, vigoureusement, ses voies respiratoires s’en gonflant douloureusement sous la rapidité de l’afflux au goût de nicotine et de tabac.
Ses mains vinrent instinctivement se poser et enserrer la balustrade, alors qu’un rire carillonnait dans ses tympans, s’insinuant depuis le vide devant lui.
Il l’entendait comme s’il était réel... Et pourtant il savait pertinemment ce qu’il en était, alors que son corps se couvrait d’une sueur froide, filtrée par les pores d’une peau qui s’échauffait sous un cœur qui s’emballait brusquement.
Les hallucinations auditives... Elles ne furent pas si rares, durant certaines heptades du second mandat à la tête d’une Armée Impériale en conquête, cumulée avec jusqu’à deux oraux par jour pendant deux heptades d’une crise politique, et des nuits à traquer des Hostis heureusement plus compétents à l’ouvrir qu’à traquer, pendant une crise sécuritaire d’un CdO démuni...
Il soupira lentement alors que la tension retombait lentement.
C’était derrière à présent, il pouvait se sacrifier de manière un peu plus libre à présent, pour l’Impérium... Et non plus seulement en refusant en un geste d’éclat de tenir un statut qui en serait vidé de tout sens d’une IA comme cela ne c’était produit dans toute l’histoire de DreadCast, plutôt que de ses pairs.
Mais est-ce que ça apaisait réellement les choses ?
Sa main vint lentement porter ses doigts à son pectoral gauche, effleurant la tache plus clair, ses doigts métalliques s’attardant sur la fabrique du tissu.
La solution qu’elle avait choisie était tellement valide...
Partir. Simplement. Discrètement.
Il n’aurait plus à voir les Codex et les Lois violées journaliérement, la Justice interprétée selon les commodités, ceux censés la porter et leurs proches jamais inquiétés par elle, les fonds dilapidés au même rythme que les taxes et les amendes abusives tombent, les instances aussi immobiles que leurs fonctions et l’octroi de pouvoir supplémentaires le leur permettent, les bouches aussi pendues de mensonges hypocrites que les mains immobiles sur les accoudoirs décorés.
Il n’aurait pas à voir la Méritocratie silencieusement escortée dans un coffre-fort enterré dans un bunker dont on aura jeté les clés par-dessus les Murs.
Il n’aurait pas à écouter ou regarder tout ce qu’on lui rapportait, et passer son temps à recouper pour en vérifier la véracité, puis les avis, ne se fiant pas non plus à son unique jugement car Imperator sait que l’esprit peut voir ce qu’il souhaite.
Une fois la puce retirée et une flexion des jambes effectuée vers l’avant pour amorcer un dernier plongeon dans l'inconnu, il n’aurait même pas le temps d’énumérer la liste des combattants Hostis actifs... Ou des Lois...
Avant de ne plus rien ressentir, tout en bas...
Mais non.
Si encore la corruption n’était que le seul maldrill dans le CAI. Et dont on n’aura pas autant senti la présence depuis des décennies... Mais non.
Pour continuer la métaphore, il faudrait parler en vagues de mutants dans le CH pour décrire l’incompétence endémique dans le public, inspirée par l’exemple d’en haut de ceux devant plus encore incarner compétence et irréprochabilité, qui l’aura, littéralement, fait pleurer de rire et de tristesse au même rythme que les rapports reçus. Le système Impérialiste n’était pas pyramidale pour rien.
Il se demandait bien si ce dernier fléau n’avait pas été vus dans une telle proportion, non pas depuis des décennies, mais des siècles. Ou peut-être bien jamais, pour une fois il avait de lourds scrupules a chercher comparaisons navrantes dans le passé.
Libre a une IA d’ensuite juger cela Impérialiste en se prenant pour Imperator, au prix que nombreux, même parmi ceux choisit contre même les Codex, l’estiment manipulés voir être un danger pour l’Impérium.
Et quel espoir reste-t-il si l’Impérium n’est plus l’avenir de l’Humanité, mais au mieux sa stagnation, voir sa régression ?
Dans cette situation, l’idée qu’il se refusait de concevoir il y a encore quelques années seulement, selon laquelle le plus haut sommet portant encore des couleurs Impérialistes, se trouvait donc dans le privé, n’était plus vraiment négligeable.
Et l’en voici a porter trois carrés bleus avec une triste fierté. Mais de la fierté.
C’est là, finalement, qu’il avait trouvé la véritable abnégation. Loin du désir de hauts statuts, de toute façon éloignés par les calculs politiques qui ne voient déjà leur pouvoir qu’enfermés entres leurs mains jalouses.
Ça aurait été pure insulte que de demander au cyborg si il était étonné de voir, a nouveau, le pouvoir constamment se renouveler ou se transmettre entre des mains qui se connaissent immanquablement.
Lorsque les murs, souillés, rongés, tombent, le ciment a beau s’effriter, les briques restent, épousant encore la forme de celles adjacentes et portant l’ensemble. Ainsi vas la corporation.
Il n’avait pas le droit de leur faire ça.
L’Impérialisme en tout cas, lui ordonnait de tenir, jusqu’au bout, jusqu’à être vidé, et avoir ce regard qu’il ne voit que dans les yeux ternes des rats morts en ST... Et de plus en plus souvent dans les bars, au fond des globes oculaires fixes de ceux, abusés et désabusés, qui vont sous peu traîner leur tas de viande jusqu’au centre de cryogénisation.
Ça doit être confortable...
Et surtout. Il n’avait pas le droit de lui faire ça, a Elle.
Même si le cyborg a pu voir son cœur humain être doublement trahi dans sa confiance, à la fois en l’Impérialisme et en des promesses immortelles...
La page était tournée depuis longtemps.
Il aimait a nouveau.
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11 Décembre 2016
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