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EDC de Kessaëlle~53833

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Trop froid pour bouger

Un vent chaud vient frapper le corps gelé de la kobold pour lui rappeler sa froideur alors qu'elle tombe mollement contre le sol devant elle. Son corps lourd, engourdie et inerte, son regard de glace avec ses cils ornée de petite perle de larmes glacée, elle arriva à peine à se mouvoir hors du caisson. Dans un espoir de retrouver un peu de chaleur, Kessaëlle se traîna pour s'accoter au mur le plus proche, recroquevillent ses jambes sur elle-même et s'entourent de sa queue.
D'une petite main tremblante de froid, elle fouilla dans le sac qui avait dormi avec elle et en sortir un petit cahier aux pages blanches et un crayon. Sans vraiment bien contrôler ses mouvements, elle en ouvrit les pages pour s'arrêter à l'une d'elles, vierge. Ses doigts engourdis agrippèrent le crayon pour le poser contre la feuille et écrire quelque ligne, dans l'espoir de réchauffer un peu son corps... Et son cœur !
« Je croyais que dormir serait plus facile que de vivre, mais c'est tout l'inverse. Parfois, je me réveillais, je sentais le froid. Il y a le froid physique qui est terrible, mais bien moins dur que le froid dans mon cœur. La douleur d'avoir laissé ceux que j'aime derrière moi. Je les ai fait souffrir, tous. Je revoyais, a chacun de mes petits réveiller, les larmes sur le visage de maman et de Meline, leur voix casser par la peine et la douleur et j'entendais résonner dans mes oreilles gelées leurs derniers mots d'au revoir. Je revoyais aussi mon père, alors que ma cuve était fermée et que mon corps commençait à se figer, il était assis près de moi, un bras vers moi, un air triste sur son visage. Comment ais-je pu leur faire ça ?
Il y a aussi la douleur d'être seule, tellement seule. Quand je me réveillais, même si ce n'est que brièvement, quelque seconde à peine, je ressentais toute la solitude du monde en moi. J'avais froid, mais il n'y avait personne pour me réchauffer. J'avais peur, mais il n'y avait personne pour me rassurer. J'avais le cœur fendu par la peine, mais personne n'était là pour m'aimer, j'étais toute seule.
Ma vitre s'était recouverte d'un givre épais, de sorte que, lorsque mes yeux s'entrouvraient entre les gouttelettes de larmes glacées dans mes cils, je ne pouvais voir que des petites ombres, rien de précis, rien de claire et rien de rassurent. En plus, mes souvenirs restent vagues, engourdis par le froid. Malgré tout, je crois me souvenir d'une main, poser contre ma vitre. La chaleur laissa dégeler un peu ma vitre et me permit de voir un brin de la réalité. Je crue reconnaitre un visage, un ombre flou, puis une petite lueur rouge. Comme une larme le long de ce visage familier, mais avec un éclat couleur sang. Je ne pus en voir plus, mais ce fut suffisant pour moi. Un geste chaud, enfin ! Enfin une chaleur près de moi dans mon petit cocon de froid. Plus que tout, je voulais suivre cette main, aller vers elle, m'envelopper dans sa chaleur et en sentir envahit tout mon corps.
A ce moment, je me suis mise à lutter contre le sommeille de toute mes force, mais il était bien plus fort que moi. Le sommeille me paraissait malheureusement le seul remède à se froid qui me brulait la peau. Je voulais à la fois l’évité a tout prit, et m’y loger pour toujours.
Je me souviens d'une chose de mon sommeil, une chose bien précise. Après avoir senti cette main et vue cette larme rouge, j'avais un désir qui brûlait en moi, me réveiller pour retrouver ma famille. Leur demander à tous pardon. J'espère qu'ils voudront toujours de moi, même si je les ai fait souffrir ? Je les aime t'en... Ils me manquent...
Avant d'y retourner, je dois me réchauffer, au moins un peu. En ce moment... J'ai trop froid... Trop froid pour continuer d'écrire... Ou même trop froid pour bouger...»
Dans un dernier effort, Kessaëlle rédigea une dernière ligne, puis le cahier et le crayon lui glissèrent des mains alors que ses yeux se fermaient. Elle avait besoin de sommeil et de repos, pour se réchauffer et reprendre des forces avant de pouvoir se relever et de retourner prêt des siens.

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Journal intime
14 Février 2015
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