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EDC de Kean~66526

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Cacher

On baise ?

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Le "cacher" est ton ami.
Il lutte, farouche, avec toute la force de l'espoir dans ses petits poings serrés, toute la vitalité qu'ont les nouveaux nés même face aux abysses. Vous les connaissez, ils vous regardent, stock de sourires à bloc, frais, ignorants, naïfs, innocents, comme celle tout juste accouchée de Thallys et déjà convaincue en deux mots, trois sourires que si, si, les visites d'orifices à la sortie du CH, c'est obligatoire, vérification standard, petite, c’est marqué là, de mes vices le fugace exutoire tu seras.

Nique-la, l'innocence.

Il s'habille de dehors cyniques souvent, balaie les questions existentielles d'un revers de la main, comme ça,
comme on arrête les protestations d'un ami qui insiste pour payer la note de votre murge, avec quelque chose de têtu et de bienveillant dans l'insistance du geste, tout ça pour ne pas réfléchir. Surtout, ne pas réfléchir, ne pas s'avachir, ne jamais défraîchir, idéal de jeunesse insolente vrillée aux chairs, imprimée sous les paupières.

Fils de purge.


Surtout, ne rien calculer. Se laisser porter et devenir balle de moleté impossible à blesser, qui rebondit d'un principe à l'autre comme autant de barrières salvatrices ou inutiles, d’une blague salace à l’autre comme autant de moteurs à sourires ou à baffes. Surtout, rester en mouvement, toujours, avoir le souffle coupé en permanence, ne pas vouloir le reprendre, être obstiné, comme cette inconnue à la tignasse d'un vermillon trop timide pour être rouge sang qui traînait ce soir-là, sur un baril, observée, en toute inconscience, par une paire d’yeux qui lui invente, en silence, fantaisies et qualités, nuances.

Vends virginité, très bon état.


Il déploie ses charmes sur tout ce qui rit, tout ce qui mord, tout ce qui ne sent pas encore la putréfaction. Il aspire dans un bruit obscène, impossible à ignorer, toutes les moelles encore bien irriguées, tout ce qui n'a pas encore été abandonné assez, tout ce qui n’est pas encore faïence, tout ce qui est encore assez insouciant pour jouer sans plomber, tout ce qui est encore tiède et tremblant... Comme...Comme...

Mais ton image, Kean...


Comme... toutes ? Elles sont trop, les chiffres lui retournent les tripes, il vient à se répandre en bile bleuâtre dans des élans qui refoulent le rejet qui ne s’assume pas.

Une...

Deux...

Douze... ?

Vous contre un an d'abstinence ? - Nique l'innocence - Chut et avale - Tu me baises ? Je te paie - Jamais - Troublée, troublée - Je serais ravie d'être la première - J'te démonte ? - J'ai tellement honte - Personne d'autre que toi - Sous la douche - Non, dans ma bouche...

En cent vingts cycles de vie, c’est irréel, boulimique. Il ferme les yeux le temps d’un battement, les rouvre sur une autre ; tadam, autre sourire à conquérir. Et ça recommence, oh oui viens on danse chérie, viens on danse jusqu'à en faire crever l'abcès de ton hystérie, jusqu'à te faire t'envoler, mon astérie impossible, mon adorable éthérée ;

il est persuadé qu'elles ont toutes la même voix, maintenant, que leurs visages ne sont que des déclinaisons d'une même amante jamais consommée, toujours repoussée, allez viens on danse, poupée, viens on danse jusqu'à s'épuiser, jusqu'à ce que je te tombe dans ton nid de plumes, tes lèvres blanches de fumée, mes cendres sur ta veste de costume ;

il en devient même sourd à leurs rires, englouti dans un tourbillon de couleurs dont il ne reconnaît plus que les dégradés de gris, plus que celles, dégorgées, qui n'offrent plus que du rêche au toucher, celles qui ne puent plus la vie, celles qui sont arrivées, putain viens on danse, belle gosse, purge ta noirceur sous mes doigts, pitié ne me touche pas mais vas-y, sois féroce ;

il étouffe mais il ne meurt pas, gorge serrée d’une suite de phrases interminables puisqu’il se refuse à conclure, puisque c’est acquis, sa pogne bien accrochée au désordre de ta chevelure, puisque c’est couru, la discordance de tes râles dans le bâillon de sa paume, puisque c’est écrit, tes yeux révulsés dans la reddition à son idiome, puisque c’est congru, sa main sur ton …
[Fondu au gris]
Alors, dis, on baise ?

Euhm...

Juste un doigt ?

T’veux pas un ‘gregor, d’abord ?
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[TLDR ? Je te fais un résumé : alors c’est un peu l’histoire d’un queutard qui, genre, baise pas - encore. Limite hipster du cul, tu vois ? Genre c’est sooo mainstream. Bon lui il dit pas mainstream, parce que c’est pas de l’anglais matriciel, tmtc, c’est plutôt : “oh la la, quand même, ça se roule déjà beaucoup dans les fluides corporels, est-ce que ça en vaut la peine ? Est-ce que je ne vais pas drôlement m’ennuyer après coup, tout de même ?"... parce que oui, dans sa tête, il parle comme ça.
Et un gros merci aux marionnettistes d'avoir des persos si quotables !
Note : ce n'est pas utilisable en RP.]

Informations sur l'article

Il
05 Mars 2017
1752√  31 17

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◊ Commentaires

  • Sanya (217☆) Le 05 Mars 2017
    ☆☆☆ "Vous contre un an d'abstinence ?" j'avoue que cela fut surprenant comme reponse ☆☆☆
  • Leif~66331 (0☆) Le 05 Mars 2017
    * Pour la beauté du texte.
  • Skiwine~64701 (115☆) Le 06 Mars 2017
    "Limite hipster du cul, tu vois ?" Le texte me fait beaucoup penser à https://youtu.be/cwaAppsy5yo
  • EHeFEB (0☆) Le 06 Mars 2017
    Enfin le retour de l'Homme sur DC.
  • Eaven (1181☆) Le 06 Mars 2017
    Attention quand on parle des rouges, quand même ! *
  • Zoey~66268 (23☆) Le 06 Mars 2017
    * étoile largement méritée pour ce texte si bien écrit.
  • Roxann~58440 (59☆) Le 06 Mars 2017
    Waow. Quelle envolée, quelle course à travers les mots qui laisse à bout de souffle avec tant d'impressions, de force, qui imprègnent le texte et laisse derrière lui une fausse odeur. Pas besoin du résumé pour moi mais le texte est superbe, se délectant entre subtilité et laideur, entre ma beauté du phrasé et le glauque des évocations... Encore.
  • Line~46018 (137☆) Le 07 Mars 2017
    Copie Roxann, parce qu'elle a tout dit *
    "Waow. Quelle envolée, quelle course à travers les mots qui laisse à bout de souffle avec tant d'impressions, de force, qui imprègnent le texte et laisse derrière lui une fausse odeur. Pas besoin du résumé pour moi mais le texte est superbe, se délectant entre subtilité et laideur, entre ma beauté du phrasé et le glauque des évocations... Encore."
  • Kean~66526 (31☆) Le 07 Mars 2017
    @Tous Merci, je vous aime. Un peu.
    @Sanya Si elle savait !
    @Leif @Zoey ♥
    @Skiwine Tellement, à ça près qu'il est plutôt sur du "Tu peux laissay ma nouille en pay, stp ?".
    @ID COUP DE PRESSION.
    @Eaven Note l'effort de pas parler de rousseur !
    @Ariane Mais chuuut... On évente pas le secret de la mise en page de malade.
    @Roxann @A-line Encore ? Un peu de décence. Le même décalage qu'entre urgences du ventre et envies d'absolu dans son cas, oui, un petit bout de but atteint, alors.
    @Léo Merci pour le jeu barré, toi. Et tes échecs de roll de toute beauté.
    @Eila C'était pas la même innocence, c'est pas lui, il avait piscine (à boules).
  • Manerina~6356 (1551☆) Le 08 Mars 2017

    (Oui, oui, ça jure avec le contexte, mais c'est bien écrit alors je keure,du verbe Keuréer, parce que je ne suis qu'une elfe qui parle keuréen!)
  • Markus~66372 (31☆) Le 08 Mars 2017
    Avec l'article dernier de Luz, je dirais que celui-ci fait partie des bonnes surprises.
    On en attend pas trop quand on lit le titre, et qu'on connait le niveau moyen dès que ça aborde la chose, mais la chose est bien abordée.
    C'est cru, c'est vif, et pourtant c'est poétique. Vraiment sympa. BONHOMME mec, BONHOMME.
  • Sanya (217☆) Le 08 Mars 2017
    ☆☆☆ elle ne le croit pas donc qu'elle sache ou pas ne change rien ☆☆☆
  • Kean~66526 (31☆) Le 08 Mars 2017
    @Manerina ♥ ? ♥♥ ! (Keuréen deuxième langue. Ce qui jure déjà moins dans le contexte !)
    @Markus Keuwa ? Elle se sent pas, ma GROSSE poésie, dans le titre ?