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Mon Rade

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Dans une ruelle du Sud, on peut trouver un chemin qui mène vers une impasse. Des néons éteints, des doubles battants en acier. On pourrait presque croire que le bâtiment est à l’abandon, à le voir comme ça. Mais il suffit que je pousse les portes pour avoir envier de raconter une histoire.

C’est l’histoire d’une histoire d’amour pas comme les autres. Une histoire entre une femme et son rade. Là, alors que je passe les pieds à l’intérieur, tout est éteint. D’un geste, je viens allumer la lumière et je me tiens juste devant l’entrée. Devant moi, il n’y a que le vide pour m’accueillir.
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« Tu te fais vieux, mon pauvre. »
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Pourtant, même s’il n’y a que moi, j’ai juste à fermer les yeux. Le passé vient se mettre en surimpression avec le présent. Là où il n’y avait que le vide, il y a toute une foule de présents. Au fond, assise sur le comptoir, je peux voir Alice, avec ses cheveux blancs, son fusil juste à côté d’elle, prête à sauter pour défendre les autres, même si elle joue les dépressives. Juste à côté, Rip’, sa tablette en main, est en train de lui parler. J’ai envie de lui dire que c’est tout aussi chez elle que chez moi, mais les souvenirs ne répondent pas.
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« J’crois bien que j’suis toute aussi vieille que toi. Parait que c’est une question de mentalité. »
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D’ailleurs je sais que ce n’est jamais arrivé. Pas la même époque, pas la même période, mais tout est là, en même temps. Comme une photo qu’on aurait laissé prendre trop longtemps. Plus de 20 ans, en fait, pour être exacte. Pas la peine de me le faire remarquer.

C’est une longue histoire, quand même. T’as beau avoir cramé, t’as beau avoir été malmené, t’es toujours là. J’ouvre les yeux, et je te vois, maintenant, et comme t’étais avant. J’ai même plus besoin de les garder fermés pour vous voir, tous. Ju’, plantée sur la rambarde, son regard cerné plongé sur la salle, juste à la droite de Danzig qui fait son blasé. Eila, dans sa splendide blondeur, en train de causer à Arsen. Il a l’air tendu, le pauvre. Il porte son faux naturel comme un masque, mais je ne suis pas dupe.
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Je laisse ma main courir sur le grain du bois. Mes doigts viennent s’accrocher à une gravure d’écureuil : un bout du vieux comptoir, épargné par les flammes. Les gens ne se doutent pas. Ils pensent que les murs sont sans vies, mais c’est faux, ils ont une âme. Ils sont vivant comme nous, et ils sont capables de nous aimer, à hauteur de ce qu’on leur donne. Ils s’imprègnent de la vie qui a eu lieu à l’intérieur, de l’énergie dégagée par les vivants. Tout ça laisse des traces, imperceptibles pour l’œil aveugle, mais indélébiles.

Je me dirige vers les escaliers. Hush est en train de discuter avec Red, mais il est bien trop occupé avec sa bouteille pour l’écouter. Je laisse ma main passer aux travers des deux silhouettes, qui disparaissent dans une nuage de fumée. Mon geste vient de briser la magie. Au final, c’est un peu tout ce qui reste, de la fumée et des souvenirs. Un peu plus loin, les images d’Anastasie et de Lincoln s’évanouissent à leur tour, me laissant à peine le temps de voir quelques plumes glisser dans les airs. Toute la foule disparaît peu à peu. Tous ceux que je n’ai pas nommé, mais qui ont bien un nom dans ma mémoire.

Je reviens me poser derrière le comptoir. Il me reste une dernière présente. Emmitouflée dans son trench trop grand, je sens son regard me transpercer. J’aurais voulu être un peu plus comme elle. Avoir son charisme, son intelligence ; Sa chemise était trop grande pour mes petites épaules. Mais au final, c’est qu’une putain de plumée congelée. Je détourne mon regard, alors que je sens sa main se poser sur mon épaule, l’air de me dire que je n’ai qu’à porter mes propres chemises.
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« Allez mon grand. C’est juste toi et moi. Souvent, ça a été juste toi et moi, en réalité. On reprend, comme au bon vieux temps. »
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Dans un geste, j’allume les néons, le signe indubitable que mon rade est ouvert. Sans une annonce et sans un bruit, pour un soir. Peut-être pour une dernière fois.

Mais pour un instant, un court instant, notre histoire d’amour reprend, comme au premier jour.


Spoiler (Afficher)
J'écris comme un pied, hésitez pas à remonter les fautes. Ma correction habituelle me fait défaut !
M'fin, remontez ce que vous voulez, en fait.
Un bisou à ceux qui ont été cités, et à ceux qui l'ont pas été aussi.

Informations sur l'article

Pensées
12 Mars 2018
1291√  26 14

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◊ Commentaires

  • Joey~62360 (404☆) Le 12 Mars 2018
    Ah ma petite Kat! Tu es bien une partie des murs de ce rade!
  • Ren~59548 (0☆) Le 12 Mars 2018
  • Thomas (172☆) Le 12 Mars 2018
    Lait d'écureuil et cookiz, petite ? haha ~
  • Reco~66924 (208☆) Le 12 Mars 2018
    C'est vrai que ça fait bien trop longtemps que ce bar est déserté ... Et pour beaucoup, c'est là que tout a commencé smiley*
  • Shiho~61340 (13☆) Le 13 Mars 2018
    Biz Kat ^^
  • Aurore~67251 (113☆) Le 13 Mars 2018
    Je ne te le dis pas assez et pourtant... : ♥
  • Jinta (733☆) Le 13 Mars 2018
    Eh bien.. Sneni à tout dit
  • Medea (162☆) Le 13 Mars 2018
    La mélancolie liée à nos bars de prédilections associées aux alcools du Sud. Un combo des plus ravageurs pour les états d'âmes de nos pions.
  • Célérat~68669 (54☆) Le 13 Mars 2018
    lu "mon ratz" hiiiirk
  • Katka (67☆) Le 13 Mars 2018
    J'écris peu souvent, parce que j'aime pas ce que j'écris. Je réussis pas à transmettre par écrit ce que j'ai dans la tête.
    J'ai une vision de mon texte, des images que je veux faire passer, et j'ai la sensation de ne pas y arriver.
    Mais bon, on est toujours son pire critique, et ça me fait plaisir que ça plaise.
  • AGRAMF (224☆) Le 16 Mars 2018
    * aussi. Remplit d'émotions ce texte, il rendrait sensible mon troll. Tout ça c'est la faute au sudistes et à la concurrence locale !