EDC de Kami~61385

J'ai tout vidé.
Toutes les affaires que nous possédions, tout ce que j'aurais du faire depuis longtemps.
Plus aucune raison.
Plus aucun motif pour revenir dans cet endroit, où je l'aimais, où il m'aimait, où nous étions un.
Mon coeur est vide.
Vide de sentiment, puisque au bout de cent jours, notre promesse est vide de sens, puisqu'elle ne veut plus, puisqu'il n'est plus.
Mes armoires sont pleines.
Pleines de souvenirs, de moments passés, ils n'ont plus aucun sens maintenant.
Et je me sens vieille.
Tout ces NAs qui débarquent, comme moi autrefois. Ils sont naïfs, et je me retrouve en eux. Mais je sais que j'ai changé. Je ne suis plus crédule, plus émerveillée par tout ce que je vois. Je suis lasse. Je continue de sourire, mais maintenant je comprends. Je n'aime plus, du moins plus avec passion. Car la passion ruine, elle fait mal, et la démesure qui viens avec entraîne la chute. Et la chute est d'autant plus brutale que l'amour a été fort. Et l'amour si fort soit-il possède toujours une fin. Et la fin de l'amour peut entraîner un autre amour, plus fort, plus vrai peut-être... C'est ce que je croyais. Je n'y crois plus. Je ne veux plus parier mon cœur, je ne veux plus jouer. Car toujours un joueur est perdant, et même parfois, dans ce jeu absurde, les deux connaissent la défaite.
Mon coeur est fissuré, et je ne sais quand la guerre sera perdue. Pour le moment j'ai perdu toutes les batailles, j'ai perdu des gens aussi, comme beaucoup, comme tous peut-être. Mais comment font-ils ?
Absence de compassion ? Leur cœur s'est-il endurci jusqu'à prendre l'aspect de la muraille qui protège le secteur du monde extérieur ? Ont-ils déjà senti l'humidité des larmes dévaler leurs joues ? Leur coeur battre à s'en décrocher et l'air venir à manquer... ? Cette sensation d'étouffement ? Quand je me sens si oppressée que chaque inspiration me laisse un arrière goût étrange ?
Sont-ils juste des guerriers sans coeur ? Prêts à affronter tous les combats, fonçant dans le tas, dans l'objectif de semer la mort ?
Ont-ils une absence de compassion si complète que toute souffrance leur est évitée ?
Je ne le sais pas.
Mais peut être que je refuse simplement de le savoir ? Est ce moi qui petit à petit m'enferme ?
Probablement.
Mais maintenant tout ce que j'ai appris ici en ce qui concerne l'amour, c'est qu'il s'agit plutôt d'une parodie d'amour, à la fois machination et inconscience qui parfois traverse nos coeurs à la manière d'une balle et qui au final après une lente agonie nous laisse mourir là sur les pavés, perdus dans le smog.
Parfois nous parvenons à survivre, pour mieux recommencer le même schéma.Toutes les joies engrangées valent-elle cette souffrance ? Je ne le sais pas. Je ne le sais plus. Au milieu de ces ruines que reste-il alors ? Des personnes qui jamais ne m'utilisent, qui sont plus ou moins là je suppose ?On appelle cela des amis ? Alors ainsi soit-il.