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EDC de Kami~61385

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Cacher

Soulèvement inexistant comme un calque

Comme un flash back...
Ce lieu... Serait ce ?
Et je me souviens de ce bois usé, des traces comme de longues cicatrices, l'alcool suintant de ces plaies et le cuir fissuré et bosselé des sièges...
Et je me souviens de ces pancartes vacillantes, ces pancartes blanchies, appelant à la débauche d'un soir ou à la créativité d'un artiste en devenir...
Et je me souviens de cette ambiance confortable, ou l'élégant faisait place au vrai, ou les amitiés se dévoilaient ou se consolidaient...
Je me souviens de cette arrière salle étroite mais à l'étonnant réconfort, de cette cache invisible ou le tumulte s’apaisait sans effort, ou l'on pouvait se reposer sans crainte d'y rester... Ou presque


Puis je secoue ma tête
Ce n'est pas seulement une question d'endroit... Une question de meubles;.. Ni même une question d'ambiance, non...
Ce n'est pas la disposition des pièces, les odeurs des cafeys ou des brochettes, ni même le froid de l'ouverture sans cesse renouvelée de l'entrée...
Pas plus que l'absence des jeux, des arcades, en fond sonore... Des grincements du vieux comptoir qui toujours rechignait à fermer... Du nom appelant au soulèvement à la révolte...
Ce n'est pas parce que le chauffage et moins fort que l'ensemble me parait plus froid... Ce n'est pas parce que les gens ne sourient pas qu'ils me paraissent moins chaleureux... Ce n'est pas parce qu'elle n'y est pas...

Ah si...

Elle...
Ses cheveux couleur jais brillaient comme de l'obsidienne sous l'éclairage pourtant vacillant...
Un peu trop maigre, ses os saillants sous sa peau, montrant qu'elle avait déjà vécu
Un long tatouage sur son bras, racontant milles histoires, réelles ou inventées...
Ses yeux, qui vous fixaient, vous captivaient, promettaient révélations ou douleurs...
Mais surtout elle...
Une amie. Mon amie.
La seule que je n'ai jamais eu
Celle qui m'a abandonnée autant que je l'ai abandonnée
Celle avec qui tout était possible, avec qui les étoiles brillaient plus que n'importe ou ailleurs, avec qui l'avenir était clair et les jours sombres plus lointains...

Non ce n'est pas ce lieu.
Non ce n'est pas elle.
Oui... Je l'ai perdu... A jamais.
Alors mon regard se détache enfin de cette pièce...
Alors l'étincelle de joie qui s'était allumée fini de s'éteindre...
Alors le vrai sourire est remplacé par sa pale copie...

Déterminée, voilà ce que je suis
Illusions, voilà ce que j'ai achevé de perdre
Seule, plus que jamais, voilà ce qu'il reste de moi

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