EDC de Junne~1768

La route est longue et le temps passe doucement dans le désert, trop doucement. Et puis elle en a marre du sable, ça gratte et ça crisse sous les dents et surtout les autres lui manquent…Elle est encore partit sur un coup de tête, comme à chaque fois. Dès que quelque chose ne va pas elle fuit au lieu de régler le problème ou de simplement se confier.

Aujourd’hui elle ne voyage pas, une pause a été décidée dans un clan. Une pause en plein milieu du désert, à envoyer des messages et à ruminer ses idées dans sa petite tête une partie de la journée. Une pause qu’elle en a marre de faire. Elle ramasse son sac, ferme sa veste, enfile un casque et grimpe sur une moto direction Dreadcast qu’elle atteint dans la soirée.

La ville est là, à ses pieds, la fumée noire sortant des grosses cheminées d’usine, polluant encore un peu l’air de la ville.
Elle arrête la moto et va s’assoir sur l’herbe, les pieds dans le vide. Son esprit vagabonde dans les rues de la cité où se trouvent les gens qu’elle aime. Elle pense à Will, Elly, ses amis et puis aussi Mahala qu’elle a perdu, sa boîte de conserve de mari et puis aussi son petit frère Ghinzu. Il n’aura pas connu sa sœur longtemps et l’aura oublié dans quelques mois si ce n’est déjà fait. Tout ce petit monde lui manque.

Ses mains attrapent machinalement son sac et sortent son cahier à dessin et ses crayons. Ses doigts se réhabituent doucement à tenir un crayon, à dessiner, à mettre ses idées sur papier.
Deux visages apparaissent, l’un apaisé et l’autre tourmenté. Se dessinent ensuite deux corps, l’un avec l’habituelle veste noire et l’autre avec une robe offerte pour un mariage. Ses doigts courent sur le papier, traçant ça et là des traits, des courbes, ajoutant de la couleur ou au contraire assombrissant le dessin.
Ses mains s’arrêtent, les crayons sont éparpillés au sol et ses yeux fixent le dessin. Lui aussi elle l’a déçut. Elle tourne la feuille et tracent quelques mots..

VEILLER - PROTÉGER – AIMER - ÊTRE DÉÇUT

Ses yeux se brouillent et elle retient ses larmes, il faut qu’elle arrête de pleurer, c’est devenu une sale habitude en ce moment.
Le temps de repartir est arrivé, elle se redresse, range son calepin, ses crayons, remet son casque et monte sur la moto.

Le dessin lui, est là, au sol, sous une pierre, attendant d'être effacé par la pluie.