EDC de Junne~1768

L’alerte avait été donnée, il fallait y aller. Eteignant son com, l’humaine se leva, resserra ses bottes et enfila sa cuirasse avant de mettre son blouson en cuir par-dessus et son foulard sur son visage. Un regard sur son deck pour vérifier la date de son dernier paiement au Centre de Clonage et la voila sortie, arme en main pour rejoindre les autres.
L’atmosphère était pesante dans le bâtiment. Quelques mots furent échangés, qui fait quoi, qui est là, qui prend qui.
La jeune femme lança un regard à son binôme puis glissa une main dans la poche de son cuir pour s’assurer qu’elle avait assez de doses de méta-morphine.
Les dernières paroles furent échangées et il fut le temps de sortir pour rejoindre la Faucheuse qui ne tarderait pas de s’inviter à la petite fête.

Le cœur battant, les sens en alerte, la jeune femme pénétra dans le bâtiment qui se dressait devant elle et les autres, et, comme promis, la Mort était déjà là et les enveloppa.
Pas le temps de réfléchir, une fois dans l’arène le temps était compté. Resserrant ses mains gantées sur son arme et soufflant doucement sous son foulard, l’humaine jeta un regard circulaire pour trouver sa cible avant de la désigner à son partenaire. Sans aucuns mots prononcés, tout deux se dirigèrent vers elle et attaquèrent comme les autres avec les leurs.
Le bâtiment n’était plus que chaos. Les coups pleuvaient, les balles sifflaient, des cris de rage ou d’agonie retentissaient. La Mort festoyait.

Rester debout, rester concentrer et frapper encore et encore sans flancher.
Reculant d’un pas, son dos percuta quelque chose et elle se retourna prête à assener un nouveau coup. Le bras levé, elle arrêta son geste en croisant le regard de son partenaire puis l’abattit sur l’elfe qui arrivait derrière lui, prêt à le frapper. Hochement de tête entre les coéquipiers, pas de blabla, pas le temps.

L’affrontement continuait, les muscles tiraient et le sang perlait. Elle n’était pas indemne, elle avait mal mais entre souffrir ou mourir son choix était fait.
Son stock de doses de méta-morphine était presque épuisé, les seringues hypodermiques gisaient à terre à moitié brisées. Profitant de quelques secondes de répit, elle en lança une à un des membres du groupe avant de s’injecter une dose à son tour. Le stock était vide.

Du coin de l’œil elle aperçut une forme familière et recula. Se fut son erreur. Un coup s’abattit sur elle. Il l’attaquait, lui, celui qui lui avait promis de ne jamais lui faire de mal. Elle recula à nouveau, elle ne pouvait pas le frapper. Son champ de vision capta une deuxième forme avant que son corps ressente à nouveau la douleur.
Son souffle se coupa net et elle chercha l’air. Les tirs sur son corps s’enchainaient tandis qu’elle essayait de se redresser pour mieux frapper.
Ses efforts furent inutiles et elle s’effondra au sol, épuisée, mourante.
Derrière le voile de sang qui recouvrait ses yeux, elle chercha l’homme mais il était trop tard. Une balle se planta dans sa tempe. Trahison.

Dans sa tête sa black box envoya une information au Centre de Clonage avant de s’éteindre définitivement. Au Centre, les cloneurs traduisirent la donnée fraichement arrivée en activant la black box d’un clone endormi.
Dans l’aitl, un nom s’ajouta à la liste déjà longue. Des morts, des clones. La guerre sectorielle ne s’arrêtera jamais. La haine sera toujours présente car il y aura toujours de clones . . .