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EDC de Jinta~58437

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23- Grudge


4/327.1
01:15
Sud du Secteur Un.
Appartement d'une tour.





Dans un appartement à l'allure miteuse se tient la nouvellement Vaut', accompagnée d'une congénère. Plongée dans une session d'entraînement post-CdC, il lui fallut quelque temps pour se rendre compte d'un détail.

"Réseau indisponible."


Sur ce message d'erreur fort peu sympathique, quelques secondes suffirent pour lui faire comprendre l'étendue de la situation. Il fait nuit, les Rebelles sont là, l'Empire est endormi, et les cuves sont vides. Oui, c'est l'un de ces soirs, où tout est permis. Tue ton voisin, ton frère, ton enfant, personne n'en sera témoin, pas même les murs. Ou.. Lutte pour ta survie, fuit les Rebelles déchaînés à juste titre, planque-toi et survis.
Mais, aucun de ces choix ne lui convenait. Alors, elle prit la troisième option ; Mettre ce blackout à profit.
Dès que l'entraînement fut fini, à peine démarré, elle s'équipa de son précieux module, pour parcourir la ville éteinte, silencieuse, si ce n'est les quelques cris des victimes dans certains immeubles, ou villa. Les traces de sang parcourant les rues, les ruelles, réduisant de somptueuses villas du Nord, en d'odieux et immondes ramassis de chairs, de sang, et de mort. Cette odeur, oui, cette fameuse odeur qui vient lui tirailler le peu d'odorat qu'elle possède, lorsqu'elle pénètre dans une villa fraichement visitée. Puis, une seconde. Puis, une troisième, et ainsi de suite..
Jusqu'à enfin, parvenir dans ce qui semblerait être une réplique parfaite de la Prison, qu'elle connaît plutôt bien. Mais, un petit picotement à la nuque la tirailla, son intuition, s'évertuera-t-elle à dire.
La réalité, sera tout simplement les deux cadavres à l'entrée à peine reconnaissables, charcutés, tout juste tombés au sol.
Pour beaucoup, c'est une vision d'horreur, d'une violence et rage extrême. Pour elle, ce n'était que les aléas de la Guerre, les corps carbonisés, les tripes au sol, les longs sillons de sang, poursuivant la route d'un mourant tentant de garder la vie sauve.
Tout ceci n'est que banalité, si seulement, oui.. Si seulement les gens en avaient une quelconque conscience, de ce que l'Homme est capable de faire de sa propre main.
Le reste de la nuit fut plutôt calme, les quelques rescapés se cachaient ou pillaient, pendant que la Rébellion asseyait un peu plus sa domination sur l'Empire.



5/327.1 
00:08
Sud du Secteur Un.
Appartement d'une tour.



Après une longue journée, où le sommeil n'aura pas longtemps accompagné l'ancienne humaine, elle retourna enfin, dans cet appartement délabré, où du sang séchait paisiblement. Dans un souffle presque las, encore équipée elle prit un verre de skiwi. Rejoignant un canapé où elle s'affalait, s'étalait tel un pacha, regard gris porté sur la vue offerte par la baie-vitrée. Tout était calme, calme, trop calme. Le retour de bâton faisait son effet, la ville s'éteignait d'épuisement sous les assauts répétés. Et dans cette divagation, elle en aurait presque oubliée son communicateur et le message qu'elle attendait.

Je vous vois comme une personne attachée à une vision de l'Empire d'il y a quelque temps, où la droiture autour de certains principes et valeurs était une question sérieuse et honorable.
Un personne pour qui "Impérialisme", "Loyauté", "Humanité" sont encore des mots qui ont une profondeur, qui considère ses choses dans ses choix.
Quelqu'un enfin qui n'a pas peur de passer pour "rigide" aux yeux de ceux qui ont trop l'habitude de se pencher et qui pensent que c'est normal.
Une personne enfin qui a porté le nom qui lui a été confié non comme une initiale mais comme cela doit se faire : consciente du prestige et des malédictions qui l'accompagnaient sans chercher à s'y soustraire.

Bref, une vieille conne comme apprécient les vieux cons comme moi.



Sacrément étonnant. Et .. Plutôt flatteur, il fallait l'admettre. Mais il n'y avait pas que ça, non ; Il voyait juste, après tout. Cependant, le changement opérait. Elle laissa ses doigts flirter avec le communicateur le temps de rédiger une réponse. Pour sans plus attendre, enfiler ses gants techno' afin de préparer une rancune qui se devait d'être payée. C'est souvent ça, le soucis, en réalité. Les petites rancunes, ici et là, les insultes, les regards de travers, l'hypocrisie, les mensonges, l'Humanité.. Le Secteur Un ? Peut-être, au final, tout ceci n'est qu'une question de point de vue, n'est-ce pas. Trêve d'inutilité ; La Vaut' se pencha sur son deck pour pianoter quelques commandes, des commandes, puis quelques ID matriciel qu'elle connaissait par coeur, à force. Les informations étaient dès lors stockées, vérifiant si un changement était apparu entre-temps. Une fois chose faite, elle se pencha sur son armement désormais réduit ; S'affairant à vérifier les lames de ses wolfers, et nettoya les deux azmats qu'elle traînait partout avec elle.


"Hm. Il y'a plus de monde que prévu."



?/???.? 
??:??
?????
Entrée d'une Villa.



Le souffle rapide, et le cœur battant, dressée face à ce digicode relié à son deck. Quelques plaques d'armures sous son manteau, V42 harnaché dans son dos, wolfers à sa taille accompagnés de la paire d'azmat à peine vieillie. Elle était prête à passer le pas, maugréant tout de même tout bas,
Quelques secondes lui suffirent pour passer outre le digicode, module activé, à l'affût. Elle s'avance dans la villa, plaçant ses mains sur les azmats qu'elle dégaine, remarquant la multitude de présences ; Endormies. Toutes.
Pas un bruit, le silence complet. Son regard plane, sur les différentes silhouettes. Quelques instants, le calme avant la tempête, puis.. La Mort s'abat. Les azmats crachent, encore et encore, clouant les vivants six pieds sous terre. Lorsque les munitions manqueront, elle troquera ses wolfers, prenant la vie à la force de ses bras, sans honneur.

. . .

La villa est désormais vide, si ce n'est la vaut', encore plantée debout, au milieu du bain de sang créé. Prise de multiples réflexions, après avoir sciemment refoulé les quelques valeurs qui lui tenaient encore à la peau. Puis, elle s'échappa, sans demander plus que ce qu'elle a déjà prit de force. Replaçant le masque, sur son visage, et les armes dans leurs étuis.
D'un pas las, déambulant dans la pièce centrale reconvertie en sanctuaire mortuaire. Marchant dans une flaque de sang encore fraîche, ses traces de pas suivront son ascension jusqu'à la sortie de la bâtisse, retrouvant le smog de plein fouet et les quelques fouilleurs matinaux, dans une ample inspiration accompagnée de quelques paroles.

"Vieille conne, hein. Ça me va."


Spoiler (Afficher)
Petit texte sans grande prétention, simplement pour marquer le changement, et écrit d'une traite. Merci à vous d'avoir lu mon texte !


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