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EDC de Jinta~58437

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.Witness 

1068ième jours. 

1068..
La femme, affalée sur un canapé, dans son trench-coat, visage levé au plafond, soupire doucement. Le poids d'une vie pesante, creusant ses épaules, ses traits, ses cernes, le vide rongeant son regard abyssal.
Lèvres entrouvertes, tandis que la tige de nicotine se consument, peu à peu. Des esquisses de cendres s'étalant finalement sur son manteau usé, par les combats, les lames plantées entre les omoplates, sans aucun doute à la suite d'une amicale accolade.
Elle, pur produit de mélange génétique entre l'humaine, et la brute. Le regard ancré sur une trace de moisissure, pile au dessus d'elle. L'ambiance oppressante de son appartement ne cessant de grandir.
Le cœur, à peine palpitant, pulsations suivant le rythme des gouttes d'eau s'étalant contre la fenêtre.
Une longue vie.

Bien trop longue. Que de trahisons, de concours, de comparaison.. 

Voici donc ce que l'Empire. La Rébellion. 

Voici donc la triste réalité des deux combats que j'ai mener. 

Des deux causes pour lesquelles je me suis donnée..
Un simple souffle s'échappant de ses narines. Paupières se fermant doucement, lui couvrant la vue sur cette pièce, glauque. A la moisissure aux coins des murs, avec certaines lames, brisées. Un canapé, brûlé, et surtout, cette carapace à l'aspect dur, à l'intérieur vidée.
Un simple soupire. Le simple retrait d'une femme épuisée par le 'peuple'. Affabulée, aux rêves brisés. Rien de plus dangereux qu'une âme aux rêves brisés, n'est-ce pas. 
.. Tu sais..

J'ai longuement, hésité, à la façon de t'accueillir. Très longuement. 

.. Très, très longuement.. Toi qui m'as faite devenir, ce "nuisible"..

Similaire à ce progéniteur. 

Il est vrai. Les bonnes causes ne gagnent jamais.

Du moins, les causes qui méritent des combats.

Les causes qui.. Méritent, des partisans.

.. Les causes qui me tenaient, en vie.
Second soupire.
Une cendre vient à sa suite, portée par le souffle, s'écrasée sur le ventre couvert du manteau, de la femme.
Poids trop pesant sur les épaules, elle ne bouge guère. Mâchoire crispée, mordillant de plus en plus nerveusement le filtre.
Le cœur battant. Perçant le rythme des gouttes d'eau acides.
Cette moisissure, pourtant bien présente, entourant l'organe principal, restant bien ancré.
Ce regard, ne cessant de la guetter, à l'ombre du mobilier, ne cessant d'agrandir cette aura malfaisante. N'acceptant guère d'être oublié, mit de côté. Revenant à la charge chaque soir où ses draps sont froids, vides. Carapace. Vide. 
Et puis.. N'est-ce pas ce qu'ils voulaient ? 

Une arme, une simple arme. 

Formée par l'un des meilleurs. 

..

...

Jusqu'à la rendre folle. Jusqu'à s'en lassé. 

Et pourtant, pourtant.. Ils ne l'ont jamais payé. 

Personne n'a jamais rien rendu. 

.. 

...

C'est donc notre rôle, n'est-ce pas, Harl' ? 

Simplement se souvenir. 

.. 

Simplement ne plus sombrer. 

Arrêter de croire en cette stupide humanité. 

En leurs foutus rêves.. Stupides pions..

..

...

Et moi, qui ai vu cela.. 

Je n'en suis pas plus qu'à ce rang. 

Désormais simple pionne. 

Et non plus cette Dame de Cœur.
Les paupières s'ouvrent alors. Doucement, regard las, visage strict, sa tige de nicotine finissant son utilité. Le filtre glissant dès lors des lippes ébènes, s'écoulant avec un fracas inaudible au sol. Un de plus.
..
..
..
Une de plus. Une en moins.
Ce n'est qu'un cercle, qu'une infinité, qu'une douleur incompréhensible. Qu'un mal abyssal invisible aux êtres normaux. A ceux n'ayant guère connu la "vraie" douleur. Celle qui transcende une âme, change des vies, change des histoires.
Ce type de douleur, détruisant une personne. Insensible. Simple instrument de guerre.
..
Simple âme égarée, aux ambitions chaotiques, aux rêves embrasés.
Simple âme errante.
Simple témoin de ce que l'Humanité.

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