EDC de Jayzabelle~70193
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Chapitre 2 : Certaines histoires sont sans fin, que le dénouement qui change
Tu as quelques minutes, faut que je te parle d’un truc. Je passe chez toi ?
Ouais, j’t’attends. Y’a un souci ? J’te prends des pix’s comme d’hab ?
Oui, c’est parfait. Non non, pas de problème ne t’inquiète pas. Quelques cyclo-minutes et je suis là. À toute suite !
D’ac. Je t’offre une pix mais tu répares mon matos ! J’suis pas con, rien de gratuit tu sais bien.
Ouais, j’t’attends. Y’a un souci ? J’te prends des pix’s comme d’hab ?
Oui, c’est parfait. Non non, pas de problème ne t’inquiète pas. Quelques cyclo-minutes et je suis là. À toute suite !
D’ac. Je t’offre une pix mais tu répares mon matos ! J’suis pas con, rien de gratuit tu sais bien.
Le dernier message me fait sourire. Il n’y en avait qu’un comme lui dans tout le secteur et heureusement d’ailleurs ! Et dire que je m’apprête à enfoncer le clou dans quelques instants. Même si je suis très heureuse face à ce qui m’arrive, je ne peux m’empêcher de repenser à tout ce qui a été et ne sera plus jamais entre lui et moi désormais. Au mal qu’il m’a fait et à celui que je lui ai rendu. Comment on avait pu en arriver là ? Jamais vu un orc aussi idiot et maladroit et pourtant, j’avais complètement craqué pour lui. La relation s’était faite d’abord discrète et puis, assumée. Une nana de chez SMI avec un mec du Quartier… Pas besoin de dire que c’était compliqué dès le départ et voué à l’échec. Pourtant, on avaient réussi à tenir bon tous les deux plusieurs années.
Je sors de mon petit appartement, il fait frisquet. Un frisson me parcours et me glace l’échine. C’est pas que le temps d’écureuil mouillé qui me met dans cet état. J’aurais dû prendre un manteau malgré tout ! Je me dirige vers la villa du sud en réfléchissant à tout ce cheminement entre nous, ça me fait oublier le froid l’espace d’un petit instant. Et dire que tout avait commencé par une taquinerie de Minh, sa meilleure amie, près de l’impasse. Endroit où à l’époque, je ne mettais jamais les pieds pourtant. Et ce jour-là, j’avais osé touiller la terre dans le sud à la recherche d’un trésor. Celui trouvé était d’une richesse que bien peu soupçonne finalement. Si Krothal avait l’apparence d’un grand bêta idiot, qu’il débitait plus de conneries que son QI pouvait le permettre en présence d’un auditoire, c’était aussi dans l’intimité, un mec que personne ne connaissait. Beaucoup lui avait demandé par le passé ‘’ T’es avec Krothal ? Qu’est-ce que tu lui trouve à ce mec ? ‘’ Et la réponse toujours la même était donnée : ‘’ Il me fait rire ‘’. Après Quirin, j’avais besoin de légèreté et c’est ce que je pensais, qu’il m’apportait. Il pouvait passer d’une grosse brute à un petit écureuil apeuré selon les situations et j’appréciais cette personnalité forte et vulnérable tout à la fois. Ce que les gens voient si singulièrement sont en réalité quand on s’y attarde, bien plus complexes.
Si je l’aimais tant, parce que oui j’avais éprouvé ce sentiment très intensément, pourquoi en étais-je aujourd’hui à songer de lui au passé ? Mes pas se font moins empressés, je ressasse tout ceci pour comprendre moi-même comment j’ai pu en arriver là. Je fais un léger détour en passant devant le Squirk sans m’y arrêter cependant. Et je réalise que tout en a découlé de ses mensonges accumulés, minces en apparences mais, profond par l’ajout successif et continuel de secrets et de disputes. Cela avait fini par détruire tout ce qu’il y avait entre nous bien qu’aujourd’hui, cela semblait s’apaiser par une amitié qui fleurissait sous les braises d’un amour déchu. Mais comment prendrait-il cette nouvelle cependant ?
Il y avait des années maintenant que leur séparation était fixée et qu’elle était avec Uls même. Il devait bien se douter que ce jour arriverait, non ? Pas certain, même-elle n’y avait pas cru jusqu’à il y a deux jours. Alors lui qui espérait la voir revenir un jour ou l’autre ? Elle passe enfin la porte et longe le grand corridor, elle joue avec la bague discrètement à son annulaire.
Hey saleté, t’es là ?
Ici !
Ici !
Et je le découvre, fidèle à lui-même derrière le mini-bar de la villa que j’avais acheté dans l’espoir de la lui offrir avant notre séparation. Il a perdu du poids. Il semble cependant de bonne humeur étonnamment. Pour combien de temps encore ? Il décapsule une pix et la pose sur le comptoir comme j’arrive pour m’installer sur un des bancs. Il en prend une autre pour lui et contourne pour se poser à mes côtés.
Comment ça va ma belle ? Quoi de neuf ?
J’agrippe la pix et le métal autour de mon doigt fait tinter le verre de la bouteille. Pas très discret comme entrée en matière bordel Jayzabelle ! Je m’en veux aussitôt. Je prends une lampée du breuvage qui me donnera peut-être le courage d’aborder le sujet délicat que lui-même scrute d’un regard interrogateur. La dernière qui avait été à ce doigt, c’est lui qui le lui avait offert bien qu’il n’avait pas été question d’officialiser leur relation de la même façon. Krothal et le mot mariage était à coup sûr un haut-le-cœur ! Je prends une grande respiration et je me lance. J’avais décidé de lui annoncer moi-même avant que la nouvelle ne lui parvienne d’une tierce personne. J’étais bien trop honnête pour ne pas assumer mes choix et les partager avec quelqu’un qui comptait pour moi. Et peu importe ma relation présente, Uls le savait d’ailleurs, Krothal garderait toujours une place privilégier dans ma vie. La fin d’une relation amoureuse ne veut pas dire la fin de tout non plus. Non ? Je tentais de m’en convaincre moi-même à cet instant.
C’est nouveau ça ?
Oui, c’est de ça que je voulais te parler. Uls m’a demandé de l’épouser et j’ai accepté.
C’est nouveau ça ?
Oui, c’est de ça que je voulais te parler. Uls m’a demandé de l’épouser et j’ai accepté.
Le silence est intense. Mon regard sombre se voile de cette mince lueur argentée tout au centre, qui se lève vers lui et cherche ses yeux hors de portés pour le moment. J’entends d’ici le cœur de l’orc éclater une fois pour toute. Je suis responsable de ça. Je n’en mène pas large. Je m’en veux tellement de le faire souffrir. Malgré toutes nos épreuves traversées, jamais je ne lui ai voulu du mal. Les mots qui s’ensuivent sont d’un calme impérial, rassurant pour qui ne le connaît pas mais, pour elle…. Écorché. Il a compris que cette fois, c’était bel et bien terminé, il n’y aurait plus d’espoir. Plusieurs diraient qu’il était temps, que c’était la bonne chose, qu’enfin Krothal sortirait de son gouffre et sans doute avait-il tous raison de penser ça ! Mais être la personne qui casse les aspirations ou les espoirs d’une autre n’est pas toujours facile à vivre quand on a le cœur aussi vulnérable que le mien.
Tu es heureuse ? Sûr ?
Oui, je l’aime. Vraiment…Oui.
Sois heureuse alors Jayzabelle
Oui, je l’aime. Vraiment…Oui.
Sois heureuse alors Jayzabelle
Pas de ‘’ je suis content pour toi ‘’ et je n’attendais pas autrement sachant très bien qu’à moi, il avait cessé de me faire croire des choses qui n’étaient pas, bien que trop tardivement. J’incline la tête et comme toujours, très amicalement, je dépose un chaste baiser sur sa joue. Il ne sourit pas, chose qu’habituellement, il aurait fait accompagner d’une petite vanne en disant qu’elle avait manqué la cible et que ces lèvres étaient plus à droite. Pas cette fois. Pas maintenant. Je pouvais entendre ce cerveau bouillir de truc du genre ‘’ Si jamais il te fait du mal, si jamais je le croise… etc… ‘’ Mais il n’en rajouta rien. Il avait décidé de prendre la place que je lui offrais pour rester dans ma vie, celle d’un ami. Si la majorité des gens ne savent que bâcher leurs ex, je ne savais pas faire. Quirin était mon parrain et ami depuis longtemps bien que dernièrement, nous nous étions éloignés pour éviter de faire jaser les mauvaises langues qui pourtant n’en avaient cure, il en était de même pour Krothal. Comment pouvait-on détester un homme qu’on avait si ardemment aimé juste avant ? Très peu avait réussi à faire place dans mon cœur, avant Uls, que ces deux-là. Et ça, c’était bien trop important pour les sortir à coup de pieds au cul pour les rabaisser ensuite. Que les hypocrites qui faisaient ça.
Mon pouce joue avec ma bague délicatement et subtilement, mon regard sonde toujours l’orc qui laisse le contrecoup s’évanouir pour me rappeler que je dois réparer son équipement. Est-ce que c’est une excuse ? Sans aucun doute, le changement de sujet lourd et complexe par un plus furtif est bienvenu. De toute, vaut mieux que je ne m’attarde pas trop même si mon fiancé sait très bien où je me trouve. Le secteur n’est pas sûr, les gens sont tapis dans l’ombre et ne cherche que le moment où tu feras un faux pas pour t’éventrer et briser tes rêves. Et si jamais tu n’en fais pas, on trouvera bien à l’inventer ce prétexte. Sans nul doute qu’on est déjà à me decker pour savoir où je me trouve et avec qui, que cela sera apporter à Uls que pour créer la discorde entre nous.
Oui oui Monsieur… on se calme gros bourrin ! Je te fais ça de suite !
Je lui offre un sourire sincère et me dirige vers le petit bureau où je sais se trouve le matériel de réparation puisque c’est toujours moi qui fait son raccommodage depuis de nombreuses années. Il va devoir trouver une nouvelle femme cet orc et quand ce sera le cas, j’espère qu’elle comprendra la chance qu’elle a qu’il s’intéresse à elle. Dans la mesure où il ne refera pas les mêmes erreurs bien entendu. C’est un entêté et ça, il risque pas de changer, faut pas déconner non plus ! Pour moi ce n’est pas la fin d’un livre mais, le début de nouvelles histoires en changeant simplement le nom du héros qu’abrite mon cœur. Quand à celui qui vient de laisser sa place bien qu’à regret, jamais il ne sera oublié puisque je suis celle que je suis, en partie grâce à lui. Je lui dois beaucoup.
Informations sur l'article
Les Chapitres d'une vie
21 Août 2020
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