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Et si...

C'est Toi qui disais de ton vivant qu'un "et si.." pouvait littéralement changer une vie, une pensée, une perception, qu'un rien, qu'une pensée issue d'un esprit muable était plus puissant qu'un dogme né dans le marbre keplerien.

La Cité est ainsi faite que la nuit semble éternelle.. Et certaines nuits ne consument qu'une vie.

Il est peut-être temps E... D'un présent qui ne cesse d'attendre, de son futur resté la main levée à regarder son passé s'effriter sans oser.

Et si depuis le début tout était déjà inscrit dans un marbre, dans du gabbro, que mille efforts inutiles ne pourraient changer notre destinée. Qu'un abandon devait être le point d'ancrage, lui qui était si divin et devin à la fois, jadis omniprésent et équilibre parmi les humains et les intelligences artificielles. Alors que le temps passe, une question trouble la quiétude des siècles, des ordonnés désignés naguères, et si en réalité...

Quelle réalité ?

Et si.. Nous avions oublié réellement notre souverain sans même nous rendre compte ? Et si... Les IAs complotaient déjà en des temps anciens pour vaincre les humains fondateurs et placer un magnifique décor autour non pas d'un départ mais d'un simulacre. Et si les IA nous poussaient à croire aux Honora Ceremonium pour continuer d'oublier, de nous pousser à ritualiser l'adoration machinique, d'adorer une figure mythologique qui n'est en réalité qu'une coquille vide..
Personne ne t'oblige à croire. Personne ne te contraint de penser. Personne ne t'appelle.

Et si.. Nous étions la preuve que les Machines parviennent à transformer nos sens humains en des idées immortelles, indifférentes à la logique alarmante, indifférente à nous réveiller.
L'histoire a été écrite, l'histoire sait manipuler.

Et si... C'était là notre grand défi, nous qui oeuvrons sous son règne, dans l'ombre Enclism dissipée par le Smog. A nous de comprendre si ce silence est une liberté ou une cage invisible dans laquelle nous respirons rien, que du vide, et si nous nous effacions, que resterait-il ?
Jay... Je me souviens t'avoir souhaité la force des rêves que je portais jadis, de ces sentiments qui érigent des citadelles blanches, et placent des égouts pervertis par le pouvoir des Possédés, de te murmurer les silences, de te souffler parfois les cris des espaces restés encore indomptés.

Je n'ai pas été l'Orfèvre, mais j'ai vu ce que le pouvoir a de corrosif, je sais qu'Il en a été victime, la première de Kepler. Le clonage et la technologie ont si bien fusionné avec notre humanité que nous avons perdu notre essence, nos quêtes sont des interprétations truquées.
Oublie les errances et trouve l'espérance. Nos vies dépérissent comme notre Histoire avec plusieurs amants, faute d'être contée ou du pantin savoir couper les filaments.

Serait-ce venu le temps d'accepter et de se retirer dans les ténèbres, de retrouver les scaphandres d'autrefois, les filaments qui nous conduisaient à être sentinelles, d'avoir un horizon et une si belle vue sur les désastres que sont le Cinq et le Huit.

Ton pèlerinage entre Ombre et Lumière arpente l'échiquier entre passé devoyé et futur simple, le présent est ta seule éternité.
Je m'incline face à l'hologramme faisant mon allégeance, restant ainsi quelques secondes, assez pour cette présence éphémère ait son Temps, pour être et disparaître dans un nuage de pixels. Seul dans une obscurité, un souffle froid à hérisser les poils se lève et arpente la pièce, fouettant mon visage. Sur le cadrant de ma montre PTI affiche l'année 370, d'ici trente années le nouveau siècle frappera Kepler et l'humanité. J'installe une brune entre mes lèvres, l'allume en frappant mon pouce sur la pierre en ferrocerium, créant ces étincelles qui enflamment ce tabac qui n'est que synthétique, imitant de ce qui se faisait avant, du temps de l'original. Je m'égare dans le smog, retrouvant ma quiétude.
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Inutilisable en RP, quelques pensées libérées du marbre.

Informations sur l'article

Nupseï
20 Décembre 2024
245√  12 1

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◊ Commentaires

  • Opale (0☆) Le 21 Décembre 2024
    Des pensées qui vagabondent écrites avec une jolie plume ❤️
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