Cacher
Aux estimés.
Fier héritier d'un des génomes de Xaios, il arbore sous son pardessus sa part de déshumanité. Ces épaisses couches de plumes couvrant sa peau qui de création était clairement mate, voire grise par les jours froids, où l'humidité gagnait à ronger la coloration du derme. Le Conteur s'abrite mystérieusement sous nombreux vêtements centrés, faisant de lui le parfait fonctionnaire : qu'il est au demeurant. L'administration impériale ou serait - ce la vie qui serait l'auteure de ce cynisme las qui lézarde la patience de la Déléguée. L'impertinence mêlée à la condescendance d'un petit serveur qui aligne chiffres et données sur un comptoir matriciel, luttant contre la tentation. Ces petits cyclo-minutes où l'ardeur prend parfois le dessus, les plumes soudainement dressées, les pensées corrompues par l'envie d'une rézo ou d'un shoot de vodkast. « Luz en cryogénie ? Hmm. » Le travail est devenu une activité ludique, un défi, le pourquoi d'une pulsation d'un cœur tandis que la seconde qui suit est écoutée par l'aimée, tentée de comprendre le taciturne dans une anti-chambre entre la considération de l'Humanité et la solitude suprême. L'Humanité n'a de sens que dans sa quête pour le rationnel.
« Un soir je serai Commissaire. »
« Vous resterez fonctionnaire.»
« Elle me nommera Commissaire aux comptes»
« Vous resterez fonctionnaire.»
« Elle me nommera Commissaire aux comptes»
Sinon ? On ne négocie pas avec l’Évidence et l'administration sait mieux que n'importe quel comptable, comment chiffrer l'évidence au même poids que la personnalité de chacun des individus logeant la terre de l'avenir. L'a venir, on l'attend à grande pompe, une armée qui croît doucement, sous l'égide d'oreilles et d'yeux des plus tolérants. «Elle portera plainte, je décuverai de mon impertinence derrière les barreaux et à mon retour, l'administration n'aura changé qu'en cruauté..»
La journée de travail s'arrête au bon vouloir, jugé par le vautour qui se déplie à peine, décollant son épine dorsale du dossier de la rampe de plongée qui fait office de siège technologique. Il inspire longuement, assez pour apprécier l'oxygène ressourçant ses pensées. A ses côtés, à peine quelques enjambées humaines suffisent pour cueillir la poupée de plume, étendue sur le côté, observant l'inspecteur connecté en éveil. D'un regard appréciateur elle coule sur sa ligne sérieuse, appréciant l'étoffe qu'il porte cycle vingt-quatre sur sa taille réduite. Elle déplie une griffe, puis la suivante, grattant le synthé-cuir de son banc technologique. C'est par coutume qu'ils se partagent quelques compliments neuraux, un flux qui traverse l'implant de l'un et contamine l'autre en retour, parfois par revanche sentimentale parfois à travers un caractère lascif. Un silence qui résume l'alors qu'humains se prêtent. Le rictus dressé jusqu'aux articulations de ses mâchoires recouvertes de peinture de peau tribales, l'aspect pourtant naturel de son faciès. Jérôme sourit, comme un héro qui aurait sauvé l’administration impériale.
Il fait signe d'un rien. Elle affiche une petite moue, réparée par sa capture dans le creux des bras du vautour qui l'entreprend, signant officieusement sa fin de prise de service pour la journée. Il se déconnecte de tout, plongeant dans la soif d'étreinte, dans le vide des pensées, prêt à oublier son ID, les offres qui inondent son com'link. Et ces journées toutes aussi différentes parfois se termine sans maux, sans l'ombre d'une syllabe, juste une appréciation, une réponse neurale, des trucs de vautours après des trucs que races confondues ont en commun.
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Informations sur l'article
Carminae
10 Mai 2017
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14☆
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◊ Commentaires
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Akasha (0☆) Le 10 Mai 2017
[* ça faisait longtemps !! ] -
Manerina~6356 (1551☆) Le 11 Mai 2017
♥