Cacher
Le bain de lait.
Deux coups toqués contre la porte, l’humain émerge de sa courte nuit en ouvrant lentement ses yeux sur une journée l’ayant déjà devancée. Le rêve achevé et il se désagrège de pensées le temps de prendre conscience de l’endroit dans lequel il créchait, revenant à peine de l’Hotel pour y songer. Il s’agite légèrement en se délestant de l’épais édredon et des draps qui le couvait à défaut des bras fin de son amante. Il s’assit dans le lit, doucement, engourdi par les étranges effluves du sommeil. Il promène un regard sombre sur la porte derrière laquelle il devinait la présence d’une silhouette sage, bannie, sur le perron de la porte dont l’ouverture lui était interdite pour le cycle. L’homme donnait si rarement l’occasion d’entrer dans son antre qu’on ne les compte qu'au nombre de un.
Laissant derrière l’échine un lit défait, l’humanimal enfila son pantalon Eye avant de laisser ses petits bouts de pied atteindre l’âpre que le béton s’était habillé durant la nuit, il réapprend à se lever et redécouvre l’équilibre, secouant ses reins, il marche vers la porte prenant le temps d’un étirement et s’épaule à celle – ci. Ses doigts organiques viennent caresser très lentement la surface de la porte, ces caresses de coton contre les pleurs pantelant et suppliant d’ouvrir le battant à coups de griffes. Un couloir froid dans lequel les vents arrachent les premiers feulements de la chose aux yeux noirs qui s’apposent gravement contre l’accès restreint « S’il vous plaît.. »
Elle aime le lait sucré aux couqies.
D’une détresse toute naturelle dès lors qu’elle quittait les bras de l’humain, faisant déjà ses preuves comme impatiente face aux choses des jours d’un tempérament enflammé lorsqu’il s’agissait de se faire simplement entendre, elle restait une éternelle amusée que le lait émerveillait. Sa nudité, son sourire, son regard, ses manières toutes jolies qu’elle partageait au regard de l’unique ; le bruit clapotant et les échos partaient dans tous les côtés de la pièce. Elle était impossible, tous ces traits étaient – ils mosaïques trompeuses rendant son regard tantôt bordeaux tantôt sinople comme le marbre sombre dans lequel elle adore provoquer sa propre noyade. L’humain ne se lassait jamais de son amante aux palettes d’expressions colorées de pourpre aux joues, de rose aux lèvres et d’une peau parfaitement blanche, comme le lait.
Si la faim perturbait l’homme, elle nourrissait un corps accentué par les courbes légères de ses muscles, fuselant la chaire qui s’était contentée jusqu’à présent d’une satine innée que digitales curieuses s’agiteraient d’excitation rien que pour s’accenser de cette toile qui paraît verge. L’amante à la carcasse voutée s’empreint d’une fluidité qui se faisait neuve dans certains de ses mouvements réflexes. Assise sur le bord de son bassin, épaulée au torse de son Humain, elle trempait timidement ses pattes dans le satin du lit déclenchant une salve de soupires l’amenant à sangloter. Immergée dans l’océan de plis, il la contemplait dans une satisfaction paternelle, la chose calée dans son Refuge, il agitait ses doigts garants entre ses mèches bleues.
Je t'aime..
Les tous premiers mots perçus, gorgés d’une crainte et suivis d’une cacophonie toute terrible mêlant ses maux aux soupirs qui éventrent son monde pour un monde de débris, toute pantelante et pétrifiée dont les prunelles se contractent en un point étroit. Il effleure ses doigts -préposés à lissés sa chevelure- sur les tempes vertigineuses et ombrageuses restant quelques secondes ailleurs, écartelé par les souvenirs angoissants. L’amante réfugiée et à fleur de peau, babille à réclamer capricieusement les doigts carrares.
Ton silence est ce qui peut nous arriver de pire..
Ton silence est ce qui peut nous arriver de pire..
Un froid aborda l’humain qui s’était déjà coloré de plâtre, ses souvenirs tiraient sur les élingues de sa mémoire au travers de vicieux pièges jouant sur ses émotions, faisant naître différentes énigmes et problématiques que l’amante disséminait dans une isolation.
Hmm..J’espérais le sourire d’une passionnée. D’un tranchant enthousiaste redressant son échine pour se tenir droit, le ton frôlant l’humour acerbe pour défaire l’avis de la chose cassée à la plaie intérieure insondable. Allait – il lui faire subir les mercantiles que conversent les décisionnaires ? Allait – il faire peser le très lourd poids de ses attentes ? La peur affichée par la pantomime cauchemardesque de la frêle, cherchant en toute évidence le pardon et le sourire de l’Humain.
Le biau sourire sur un visage vaincu.
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Informations sur l'article
Nupseï
11 Octobre 2016
2042√
18☆
10◊
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◊ Commentaires
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Vostro~62916 (63☆) Le 12 Octobre 2016
(J'en perds mes mots ... j'ai adoré !) -
VIIDizzy~63798 (21☆) Le 12 Octobre 2016
♥_♥ AMOUR -
Pink (85☆) Le 12 Octobre 2016
simplement sans mots, impossible de détourner le regard...
Oui pour la suite, je suis conquise -
Akasha (0☆) Le 12 Octobre 2016
[* Rien n'a changé ... je suis Toujours aussi fan de ton style ] -
Manerina~6356 (1551☆) Le 12 Octobre 2016
♥ -
Jay (578☆) Le 12 Octobre 2016
@Vostro : Merci beaucoup, sincèrement !
@Dizzy : Oui ?
@Pink : Alors je te donnerai un accès à la suite par EM hrp
@Akasha et Manerina : ♥ -
Kambei~7880 (255☆) Le 12 Octobre 2016
Ton style a un petit quelque chose d'EveR. L'indicible incitation à aller chercher dans un dictionnaire, mais avec le sourire! -
Norah~50792 (365☆) Le 14 Octobre 2016
... t'as cru que j'allais pas poster, hein ? Avoue.
Que dire. Je suis fan de tes mots, c'est pas nouveau... Mais c'est (encore ? Encore.) une jolie surprise à découvrir.
Norah était émerveillée par son Bain de Lait, je me trouve tout aussi béate devant son pendant écrit.
Une mozaïque de morceaux de vie, tous aussi beau les uns que les autres. Je veux la suite :3 -
Aislinn~60672 (172☆) Le 14 Octobre 2016
J'ai hâte de lire la suite...tu sais que je suis amoureuse de ta plume que le soit d'ici ou d'ailleurs elle est magique. ** -
Jay (578☆) Le 16 Octobre 2016
@Kambei : Sauf qu'EveR est une artiste et son écriture est inégalable.. Savamment pensée et exquise.
@Norah ♥
@Vestige : Merci mais là bas.. Le temps et la pluie ont un tout autre goût.