EDC de Jali

Une marionnette, désarticulée...
Fracassée...

Petit insecte rampant, lamentable, sur le sol froid. Ton sang se mêle aux éclats de verre, flaque cristalline de douleur, bouteille explosée entre tes mains. La pièce dégouline de tes larmes...
L’écho de tes gémissements résonne, pulsant au rythme des souvenirs qui grouillent sous ton crâne.

Un son, lointain, un pas...
Fauchée...

On t'a tranché les ailes, petit oiseau qui ne sait plus voler. Un scalpel se plantant lentement dans ta chair, geste saccadé, découpe hésitante. Le désespoir est un très mauvais chirurgien. Tu serres les dents, ravalant ta propre bile, ta propre morve, les poings serrés sur les éclats de verre. Comme si le sang pouvait compenser la douleur qui te dévores les tripes.

Un mouvement, une esquisse...
Fébrile...

Égarée dans tes rêves, tu t'es perdue. Une fuite en avant, sans se retourner. Il en reste quoi ? Ton cerveau tourne à vide, buttant encore et toujours sur ta réalité. Les murs se resserrent, écrasant ton monde paradisiaque. Elle est là, ta réalité. Elle t'a percutée de plein fouet, petite chose pitoyable.

Un sourire forcé, pour accompagner la danse...
Fausse...

Tu sais juste faire semblant. Regarde toi, animal à l'agonie. Même plus capable de lécher tes plaies. Proie où prédateur ? Tu ne mords que le vide. Tes mâchoires se referment sur le smog, le néant t’étouffe, broyant ta gorge. Tes ongles griffent le sol, dans un spasme de douleur. Vaine tentative pour t’empêcher de sombrer, de ralentir ta chute.

Un silence, la musique s’arrête...
Figée...

L'esprit en équilibre instable, l'âme en dérive. Reprend toi bordel. Regarde ta fille. Regarde la ! Quel spectacle tu lui offre ? Le regard terrifié, douloureux qu'elle pose sur toi, l’incompréhension étouffée sur ses lèvres. Ça ne t'atteint plus.. Pauvre loque, incapable de te relever, incapable même de te laisser tomber dans le vide.

Un corps, vide, immobile...
Fatiguée...

Épuisée de vivre, lasse de combattre tes démons. Le rideau se baisse. Voile noir alors que tes dents s'entrechoquent, l'abîme t'avale sans crier gare. Tu fait parti du néant.. pour quelques heures. L’amère réalité te rattrapera bientôt, pour peut être enfin t'achever. Bienheureuse inconscience qui te tend les bras, alors que ton corps gît, inerte, achevé par les cris.

Puis le rythme reprend, lancinant...
Farouche...

Peut être que demain, l'effleurement d'un espoir t'aidera à te relever. C'est plus fort que toi.. au plus profond du noir intense de ton âme, tu cherches la moindre étincelle, le moindre fragment de lumière. Pour continuer la danse un jour de plus. Pour comprendre quelques pas qui te réconcilieront avec la musique.

Apprend la farandole... Laisse la mélodie te porter.