EDC de Jali

Nous sommes au dessus d'une ville. Une gigantesque ville, qui étend ses rues comme une araignée tisserait la plus grande de ses toiles.

C'est une ville très colorée, qui semble agitée dans le moindre de ses soubassement par une population très cosmopolite. Les quartiers riches s’entremêlent avec les coins les plus mal famés, comme si la ville vous aspirait, quelque soit votre condition sociale.

En s'approchant un peu, on peut entendre la ville respirer. Des éclats de rirent fusent des bars, crachant une population peut être un peu trop éméchée. Si on y regarde d'un peu plus près, on doit même pouvoir surprendre un règlement de compte où deux...

Attardons nous un instant sur les artères de la ville. Le brouillard en ferait presque partie intégrante tellement il est épais. Il s'enroule autour des passants, les dissimulant aux regard, étouffant les sons, pour le plus grand bonheur des criminels...

Quand le regard parvient à percer fugacement ce nuage, il accroche des bâtiments flambants neufs, qui jurent avec les ruines et les commerces délabrés qui les entourent. Ces immeubles modernes abritent la pointe de la technologie. Ingénieurs, hackers, médecins... Tous travaillent à créer le futur.

Le centre hospitalier est un des points névralgiques de la cité, car c'est la que tout commence...

Dans une pièce d'un blanc immaculé, plusieurs personnes s'activent autour d'incubateurs emplissant la pièce. Certains vérifient des données sur les nombreux ordinateurs présents, d'autres manient avec précaution ce qui ressemble à des puces électroniques.

On peut saisir au vol quelques mots comme : Implants, neurotransmetteurs, clone 1584...

Soudain, la porte d'un sas s'ouvre, déversant son fluide bleuté, ersatz de liquide amniotique épais.

Sans un bruit, une Outrilienne s'effondre au sol. Un médecin se précipite alors qu'elle ouvre péniblement les yeux.

Elle reste sans réaction alors qu'il l'ausculte, cherchant à comprendre où elle était. Elle essaye péniblement de se redresser, mais le liquide gluant qui la recouvre encore rend ses mouvements maladroits, et elle glisse, retombant durement sur le sol froid.

Qu'est-ce qu'elle faisait là ? Pourquoi elle avait l'impression d'avoir été piétinée encore et encore, jusqu'à ce que ses os se brisent en mille morceaux ? Elle écoute vaguement les explications des médecins tout en essayant d'enfiler les vêtements sommaires qu'ils lui tendent.

Ils semblent pressés ces hommes en blouse blanche... Sûrement d'autres projets pour la soirée. Elle se met en route péniblement, avançant dans l’hôpital alors que les quelques mots qu'ils ont prononcés résonnent en elle :

« Vous venez de naître. L'avenir est derrière ces portes. Le secteur rebelle à besoin de vous... »

C'est bien gentil tout ça, mais je dois faire quoi moi ? grommelle l'outrilienne.

Soudain, quelque chose lui revient. Jali, elle s'appelait Jali... elle en était presque sure. Elle hausse les épaules et se traîne jusqu'aux portes de l’hôpital. Elle s’arrête un moment et murmure :

Bon, ba allons voir ce qui m'attend...
Elle franchit la sortie et s’éloigne dans les rues, la démarche toujours vacillante.

Très vite sa silhouette se fait happer par le brouillard, comme si elle n’était jamais passée par ici...