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Rien ne change
Hrp : comme souvent ça se passe dans la tête du pion, donc vous n'avez aucun moyen de voir tout ça
Pour ceux qui se demandent : un instant de mou de la part du pion, juste une lassitude et une nostalgie de la perte de certaines personnes depuis un moment et une colère liée à des "broutilles" dans son quotidien.
Et pour ceux qui se demandent : je fais bien la distinction chez Iris entre émotions et sentiments (ou du coup je devrais dire attachement à des personnes)
Pour ceux qui se demandent : un instant de mou de la part du pion, juste une lassitude et une nostalgie de la perte de certaines personnes depuis un moment et une colère liée à des "broutilles" dans son quotidien.
Et pour ceux qui se demandent : je fais bien la distinction chez Iris entre émotions et sentiments (ou du coup je devrais dire attachement à des personnes)
Plus le temps passe et plus certaines choses sont pesante. Il y a des haut, il y a des bas, il y a des joies, des peines, des imbéciles, des gens éclairés. Il faut de tout... Sauf que ce tout est lourd quand le positif est rare, est-ce que ce qui est rare est d'autant plus précieux ? Quand un grand nombre de personne ont des remarques à faire, mais qu'une poignée vous apprécie comme vous êtes... c'est lourd, pesant sur l'esprit. Mais même en changeant rien ne change.
Elle arpentait la pièce devant la baie vitrée, regardant les rues en effleurant les fenêtres.
Rien ne change, elle en était la preuve. Même quand elle était androïde. Changer d'apparence pour aller mieux. Rien ne change. On vous améliore pour que les autres puissent lire dans vos yeux votre émotion. Choux blanc. Peu de personnes s'y sont intéressées.
On vous fais passer organique, bien qu'un choix juste, sans vous demander votre avis, puisque, après tout, vous n'étiez qu'une androïde, une création. Rien non plus de différent à part... un vague intérêt ajouté à votre personnalité.
Vous choisissez de changer d'apparence vous même pour vous sentir plus "vous". Là encore, rien n'a changé. La seule raison, la seule conclusion logique serait, pour beaucoup : le problème c'est toi.
On vous fais passer organique, bien qu'un choix juste, sans vous demander votre avis, puisque, après tout, vous n'étiez qu'une androïde, une création. Rien non plus de différent à part... un vague intérêt ajouté à votre personnalité.
Vous choisissez de changer d'apparence vous même pour vous sentir plus "vous". Là encore, rien n'a changé. La seule raison, la seule conclusion logique serait, pour beaucoup : le problème c'est toi.
Elle s'arrêta à côté du frigo, tentée de regarder ce que trafiquait sa fille depuis quelques jours, puis elle esquissa un sourire pour se retourner et repartir en sens inverse, toujours effleurant la fenêtre de sa main, ses cheveux flottant derrière elle.
Ils ont peut-être raison. Le problème était peut-être elle, mais l'expérience lui dit que non. Rien ne change, même en faisant des efforts. Rien ne change. Les gens trouveront toujours quelque chose, malgré tous les efforts pour s'adapter à eux. Ils trouveront toujours que c'est faux, vide, voire hypocrite. Et puis, elle aimerait bien les y voir, elle. Quand la seule chose qu'elle sent c'est la colère brûlante, la peur, la joie très forte. Elle aimerait bien, parfois, qu'ils deviennent tous des androïdes sans sensation émotive pour comprendre ce que ça faisait de ne rien sentir une fois devenue organique. Rien ne change parce que rien ne peut changer.
Froide et vide à part des mots, elle n'avait rien. Se sont ajoutés des choses utiles, des mémoires futiles, des jours passés à apprendre et à grandir pour faire naître une imitation d'émotion. Cette imitation n'était que cela. Et elle s'est traduite par une sensation atténuée quand elle était devenue de chaire.
Froide et vide à part des mots, elle n'avait rien. Se sont ajoutés des choses utiles, des mémoires futiles, des jours passés à apprendre et à grandir pour faire naître une imitation d'émotion. Cette imitation n'était que cela. Et elle s'est traduite par une sensation atténuée quand elle était devenue de chaire.
Elle s'arrêta pour poser sa paume à plat contre la vitre.
Au fond... elle s'en moquait non ? Elle avait l'habitude de faire avec. Avec ceux qui ne comprenaient pas et faisaient juste des remarques pour mettre un avis sur quelque chose. Un avis guidé par l'émotion. Quelque chose qu'elle ne connaissait pas. Elle avait l'habitude d'effacer son agacement. L'habitude de tout taire, parce que rien ne change. Tout était silencieux dans sa tête. Son cœur ne s'agitait pratiquement jamais même quand elle faisait l'imbécile. Sauf quand c'était trop.
Ce monde immobile, sauf en de rares occasions, cet îlot calme dont elle avait voulu faire un havre et qui était son refuge. Elle le parcourut du regard. Un havre ou une lumière dans l'obscurité. Elle posa son front contre la fenêtre.
C'était trop ? Est-ce qu'elle avait atteint la limite une fois de plus où elle risquait de craquer et laisser exploser tout ce qu'elle ne sentait pas d'habitude ? Son ami de longue date n'était plus là, la fille de celui-ci lui apprenait des choses qui lui rappelaient trop les remarques passées. Elle savait qu'elle accumulait depuis trop longtemps tout ce qu'elle ne sentait pas.
Elle recula d'un pas pour quitter le bureau et changer de pièce. S'éloignant des lumières de la rue de la fenêtre pour celle de ses néons. Marchant lentement dans le couloir, gagnant la salle cachée de son havre pour s'approcher de quelque chose de moins risqué d'une vitre. Elle se connaissait.
Encore et toujours. Les mêmes remarques, les mêmes rengaines, les mêmes ignorants. Elle savait qu'il ne fallait pas pleurer sur les imbéciles, mais pour une fois elle avait bien envie de se défouler. Pour une fois seulement.
"On ne te comprends pas.
Tu n'as pas l'air triste.
Tu ne montres rien.
Tu es bizarre.
Tu ne fais jamais la fête."
Tu n'as pas l'air triste.
Tu ne montres rien.
Tu es bizarre.
Tu ne fais jamais la fête."
Ces phrases qui raisonnent dans ses souvenirs d'androïde et d'organique. Encore sous d'autres formes, encore sous d'autres visages, encore sous d'autres formulations. Toujours les mêmes.
Elle en sourirait presque de cette bouffée de colère qui montait. Enfin. Une sensation. Une impression. Quelque chose d'amer dans la bouche et à la fois si doux puisque c'était comme une bouffée de vie dans le vide émotionnel. Elle étira ses lèvres, fixant le mur, dans une sorte de rictus glacial avant de frapper. Tant pis si ça faisait mal, tant pis pour la douleur. Au moins le trop partirait. Sans doute un temps seulement.
Comme souvent dans ces moments, elle y mettait toute sa mauvaise humeur, d'aucun diraient sa frustration, mais c'était de la pure colère agacée. Elle entendit un craquement. Comme souvent. La peau qui s'égratignait, voir peut-être plus, comme toujours. Et le soulagement un peu malsain de la douleur qui diminuait la colère. Peut-être qu'elle aurait été plus satisfaite d'en mettre une pour de vrai à quelqu'un, mais elle n'avait ni l'envie de finir en prison, ni le désire de se frotter à des combattants. Après tout elle n'en était pas une.
Elle soupira, s'adossant au pauvre mur qui n'avait rien demandé, se laissant glisser au sol, assise en passant sa main gauche dans ses cheveux. Rien ne change. Encore. Toujours. Et rien ne changera. Parce qu'elle était prête à revenir sur un point qu'elle avait un jour dit : rien n'est immuable même pour des éternels. A cela elle ajouterait volontiers : sauf la bêtise, souvent liée à un égo déplacé ou une jalousie idiote.
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Souvenirs
02 Août 2022
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