En un instant, votre âme perd son éclat de pureté, votre monde s’assombrit, et vous voilà perdu à jamais.
Douce mélodie qui m’appelle, je réponds sans retour et déchante à la composition que tu m’offres sans détour. Suis-je le rythme de tes battements ou un simple fredonnement dans l’orchestre de tes jours ?***Oubliés les cris, la rage, le froid… Rien n’a d’importance. Je viens de tout perdre, et cela dans l’impuissance la plus totale. Impossible de rivaliser, les années se font juges, et le tendre bourreau abaisse sa sentence à ma gorge marquée du sceau de ses baisers. Oublie-moi.***Nette décision que de pardonner, cruelle position à occuper. Je me perds dans tes songes et contemple la réalité sans grand enthousiasme. Tout me fuit, sous le regard de caméras attentives, qui se garderont désormais de miser sur des visites répétitives. ***Nouvelle donne, avec des dés pipés. Les lancers nous sont défavorables, la chance n’est pas de la partie. Il suffira d’un lancer pour tout chambouler, comme j’ai enclenché ma déchéance contre l’invaincu. Inutile de lutter, les dés avaient déjà parlés.***Et la tragique réunion aura raison de ma faiblesse. Les morts s’enchaînent, les tirs fusent, les hurlements ne surprennent plus. La cuve nous accueille bras ouverts, tandis qu’il tient, telle une machine inarrêtable. Dernier arrêt, l’aube. ***Les cauchemars ne sont plus, leur évidence est un fait. Je me lève, j’ouvre les yeux, je subis, et j’accepte. Car il n’est pas de miracle semblable à ton amour sous verrou. J’aurais beau me mouler à souhait, rien ne cèdera.***Lui est sauvé, je cède ma place et le remplace sans sécurité. Je m’offre aux ténèbres et place mon destin dans l’entonnoir du désespoir, descente interminable vers le sommeil qu’engagent mes sentiments, privés de ton sourire.***Avant de sortir, ta voix me chante une dernière fois, les cris reviennent, mais la fuite est inévitable. J’ai assez parié, j’ai assez payé, et le repos s’impose. Ce n’est pas le futur que je nous imaginais mais le passé n’a jamais cessé. Le présent en témoignera.***Ne pars pas, reste là. Trouve-moi, et fais vivre la flamme de nos souvenirs dans des rêves que j’espère vainqueurs contre la torture. Retrouve ton avenir, et goûte au bonheur de vos instants manqués dans des soupirs sans fins. Les cœurs cicatrisent, mais la douleur s’éternise. Le soleil se lève et je te veux éblouie par son éclat, reflet des vestiges de mon âme, à tout jamais.