EDC de Iphae~67630

Depuis mon arrivée, j’avais l’impression que les évènements allaient, dans leur grande majorité, dans le bon sens en ce qui me concerne. Peut-être même un peu trop. On en viendrait presque à se dire que la tranquillité et la stabilité existent réellement, que ce ne sont pas que de simples concepts illusoires et qu’ils sont à portée si l’on s’en donne les moyens. Que l’espoir est permis.

Il y a de ça quelques temps déjà, une certaine personne s’est fendue de la remarque suivante : « N’est-ce pas notre but secret, tronquer la solitude à deux pour ne pas se retrouver seul avec le démon qui nous habite ? ». C’est aujourd’hui que je réalise la triste justesse de ces mots, sans pour autant soustraire aux relations leur caractère sincère et l’épanouissement qu’elles peuvent procurer à ceux qui les nouent. Lorsque le réveil vous fracassera à nouveau contre la réalité, serez-vous assez chanceux pour être réceptionné au vol ? On est en droit de douter. Après tout, le congélo recueille bien des âmes en perdition chaque jour.

Rien n’est parfait. Et lorsque tout est trop parfait, il faut savoir s’attendre à vivre les instants les plus désagréables. Malgré tout, je conçois l’idée que peu de choses sont éternelles. Les obstacles auxquels nous faisons tous face ne le sont pas. La douleur ne dure jamais vraiment, elle s’efface progressivement au profit du (ré)confort entre des bras familiers. C’est finalement cette froide solitude, que l’on déteste tant, qui nous permet de dégager autant de chaleur au moment des retrouvailles. Le démon en notre sein n’existe que pour être réfréné par cette chaleur, il n’est pas une fin en soi, tout comme nos interactions ne sont pas le moyen pour lui échapper. Il est le moyen de sa propre fin.

Et s’il y a bien une chose d’éternelle dans ce monde gangréné par la froideur, c’est l’amour que je te porte.