EDC de Hornstein~50693

Heptade de deuil, soir d'éveil,
Rose que je cueille, précédente fanée dans son cercueil.

Porté par le souffle du smog,
Un petit être s'aventure dans ce lieu de consommation,
Franchissant le seuil, les yeux brillant d'interrogation.
Petits petons filant comme le vent,
Embêtant, souriant, découvrant, papattant,
Se risquant même auprès d'une gynoïde menaçante.
Et finir par accueillir ce petit être dans le creux de ses bras,
La protéger des cons qui étaient là,
La câlinant comme ce père que je ne souhaitais pas.

Bavarder, instruire, comprendre, s'amuser, mûrir, entreprendre.
La boucle est bouclée, le cycle des émotions a été ressencé.
C'est son rire, surtout son sourire qui me redonnait ce sentiment de revivre.
Instants rythmés de chatouilles, de papouilles, de grattouilles,
toujours enclin pour une paire de câlin.
De rire en fou-rire,
Je devenais ce père que je ne désirais pas.

De pluie et de beau temps, une relation quelle qu’elle soit en est composée.
Vivre comme une famille j'ai osé.
Puis la croiser, seule, se triturant l'esprit,
A deux fois, mon sang froid je l'ai conquis.
Ses murmures dans son crâne
La faisant tourner en bourrique,
La faisant me prendre pour un âne,
Négociant avec cette moitié diabolique.
Tenter de la raisonner par les mots,
Ce mal en elle susurrant ses maux,
Je n'ai eu d'autres choix que de la cogner pour la récupérer,
Par des séquelles elle en a été souillé.
Je représentais l'idée d'un père que je n'ai jamais aimé.

La peur l'ayant envahit toute entière,
je ne m'attendais pas à ce qu'elle use de cette manière
Pour se libérer de ses barrières.
Alors, une fois mon com’ ouvert,
Découvrant avec stupéfaction la destination du centre de cryogénisation,
Je m'y rendis sans sommation.
J'eus l'amer privilège de serrer une dernière fois son corps déjà refroidi,
Un iceberg de sentiment serrant mon palpitant.
Je ne lui en délivrai qu'un stalactite d'une longueur cryogénique.
J'embrassai une dernière fois son corps de glace avant qu'elle ne rejoigne sa place.
Je la vis m'échapper,
Se faire happer par cet hiver infernal,
Les larmes se gelant sur mes joues.
Je suis devenu ce père que finalement je désirais.